Pas à pas : modifier une Chimère
Le modèle Mark II
Avec le développement progressif du IIème Sélénia, j’ai été amené à élargir mon parc de véhicules de la garde impériale aux différentes variantes existant dans la liste, puis, à partir de là, à réfléchir un peu plus sur leur environnement historique : origine technique, développement, production etc. C’est un peu une névrose personnelle, mais cet aspect « historique » est un des aspects majeurs de mon intérêt pour le jeu et le travail de modélisme qui va avec. De là est née l’idée de créer véhicules de servitude logistique voire des engins carrément civils dont l’intérêt sur la table n’est guère plus que de fournir des décors ou des objectifs, mais qui font « vivre » à la fois la table et les batailles qui se livrent dessus. Cela a donné le camion VTL ou ici le tracteur chenillé TRC 38 qui a précédé la Chimère mark II. Cette conversion n’est donc en fait que l’adaptation de la précédente à une nouvelle base.
Un châssis polyvalent : le TRC 38
L’idée centrale de la conversion consiste donc à transformer radicalement la base d’origine en cherchant un train de roulement le plus bas possible de manière à dégager l’espace supérieur pour des caisses plus complexes et des gardes boue dignes de ce nom. L’idée m’en est venue comme souvent par association d’idée entre les pièces d’un Basilik et des photos de chenillette Lorraine de la seconde guerre mondiale.
Les flancs sont donc débarrassés de toute leur partie supérieure au-dessus de l’ouverture de la trappe latérale. Comme pour la première conversion de Chimère, le train est aussi rendu plus étroit pour que les chenilles courent SUR et non pas ENTRE les flancs. Il est par contre plus délicat ici de placer les chenilles (débarrassées de leurs dents) car l’angle est très aigu à l’avant et il faut jouer un peu de la lime pour adoucir l’ensemble.
La cabine est ensuite collée tout à fait normalement sur le plancher et les flancs viennent se fixer contre sans problèmes. Il faut par contre veiller à l’alignement car l’ensemble réalisé est nettement moins rigide que le montage d’origine. C’est d’ailleurs pour cela que je préfère ajouter des baguettes de balsa pour consolider le montage.
La base ainsi réalisée sert désormais à toutes les variantes de ce modèle, l’installation du panneau arrière dépend du modèle choisi et de la modularité que l’on souhaite obtenir. Le tourelleau n’est ici posé que pour faire joli, mais ce châssis est désormais un peu mon SCS personnel!
La caisse de la Chimère
Ce nouveau châssis impose naturellement des adaptations sur la caisse, d’abord pour faire disparaître les jours laissés par l’abaissement du train de roulement. Cela impose d’ajouter deux morceaux de carte plastique sur chaque côté, un à l’avant contre la cabine de conduite (une chute dans ce cas), le second sous les postes de tir à l’arrière. J’ai utilisé de la carte de 1mm d’épaisseur pour garantir une bonne rigidité. Le collage se fait à la superglue avec une bonne épaisseur, ce qui permet, après ponçage, de faire disparaître toute trace de collage. J’en profite aussi pour ajouter un garde boue le long de la caisse, il est collé à 1mm au-dessus des chenilles et renforcé en-dessous par une languette de 1mm de large.
A ce stade, l’idée qui s’est imposée presque naturellement a été de laisser la caisse supérieure mobile, les garde-boue solidarisant assez bien les deux parties pour qu’un collage ne soit pas nécessaire. Pour moi l’avantage est en outre de créer des modèles modulaires qui permettent de se lâcher sur des variantes qui ne sont pas directement utiles en terme de jeu, comme des engins de ravitaillement, de dépannage ou de soutien, sans grever trop un budget Games Workshop déjà jugé élyséen par mon comptable!
Tous les détails réellement nouveaux viennent en fait se greffer sur l’espace qui se trouve disponible sur les garde-boue. J’en ai donc bien-sûr immédiatement profité pour ajouter enfin le pot d’échappement qui me manquait tant. Un reste des pièces latérales de la coque a fourni le départ, et un pot piqué sur un Rhino de la première génération est devenu l’échappement standard de mes chars impériaux. Dans la même idée de transformation de la silhouette, j’ai ajouté deux coffres triangulaires le long de la caisse arrière qui sont censés rappeler un peu le VCBI AMX 13 des années cinquante.
L’idée est la même sur le côté gauche, le coffre est simplement complété par une boite à outils prise sur la grappe d’accessoires de véhicules de la garde, ainsi que par un phare piraté lui sur un Rhino nouvelle génération. Les nervures des coffres ont été faites en gravant d’abord une rainure dans les couvercles avant d’y coller une tige de plastique étiré. Les grilles d’aération, déjà présentes sur le modèle mark I, sont en place aussi.
Les autres détails de finition sont les mêmes en fait que sur le premier modèle : surblindages à l’avant et en tourelle, grilles de ventilation latérales. J’ai par contre complété la modularité de l’ensemble, au niveau des armements et des équipements, de manière à pouvoir disposer de la quasi-totalité des options classiques que je peux choisir de jouer.
Au niveau des armes de tourelle d’abord, le lance-flammes lourd et le bolter lourd jumelé ont été ajoutés au multilaser, ce qui a juste impliqué d’élargir le logement de l’arme à l’avant de la tourelle et de prévoir un trou pour recevoir le tube de coton tige que j’utilise pour cela. Le bouclier a du coup été décoré de quelques éléments de blindage et de boulons réalisés avec un emporte pièce. Les armes supplémentaires proviennent d’un surplus de l’Immolator des soeurs de Batailles.
La question s’est aussi posée de pouvoir représenter une Chimère de commandement pour mon état major, et après quelques essais je me suis décidé pour l’ajout d’une radio de la grappe des accessoires de commandement sur l’arrière la caisse. Pour cela il a fallu rendre un fusil laser mobile selon la technique habituelle, l’emplacement libéré en cas de besoin permet une installation solide et simple du bloc de communication.
L’ensemble installé est facilement reconnaissable et assez rationnel si l’on considère que le commandant de compagnie ne peut guère prendre place en tourelle!
L’ensemble des pièces modulaires dans un esprit « salon de l’armement sur Teth VI » :
Il est évident que le nouveau modèle de Chimère sorti en 2009 pose la question de l’actualité de cette conversion. Les armements sont désormais disponibles à l’origine, pour le reste, les altérations de la silhouette restent valables, mais la nouvelle gravure des trains de roulements (blindage latéral intégrés et trappes latérales fermées) doit demander des modifications dans le travail. Il va falloir que je me penche là-dessus.
A suivre