Rapport annexe de la mission d’investigation BVS 342-F56 sur le site paléo technologique de Tell Mehrat sur la planète Teth VI.
De :
Sextus Pares
Techno assistant de 3ème classe
à :
Techno prêtre Anthor
Sec flotte/Log/Ceracuse
981/5 HUH
Classement : confidentiel code orange.
Evaluation : suspect.
Priorité : 14
Monseigneur
Suite à votre demande d’enquête sur les incidents ayant conduit à la destruction du laboratoire retrouvé par nos service à proximité de l’archéo reliquat appelé ordinairement « porte mineure de Tell Mehrat », je me permets de vous transmettre par ce canal inhabituel, le matériel saisi sur le scribe en second Aegis Tempta qui avait fait dès le début partie de l’équipe d’investigation déployée par vos soins sur le site après l’explosion.
Comme Aegis n’était pas dans une position lui permettant de se livrer par lui même à un travail de synthèse, j’ai immédiatement été alerté par le contenu très inhabituel de ses notes de synthèse et il m’a semblé nécessaire d’en retenir la transmission. Dans le même temps, j’ai opéré une fouille exhaustive des effets personnels du scribe, tant pour compléter l’analyse du cas qui nous intéresse, que pour bloquer la diffusion intempestive d’informations peut-être sensibles.
Comme votre Excellence le sait, la porte mineure de Tell Mehrat fait partie de l’ensemble archéo technologique connu sous le nom de « Portes de Teth ». Située à l’extrémité ouest de la mesa de Mehrat, elle a longtemps été considérée comme secondaire parce que, ouverte depuis fort longtemps, elle n’a révélé qu’un certain nombre de galeries très endommagées et de surcroit probablement inachevées. De ce fait, elle est relativement négligée par l’Ordre du Suaire de Charité qui n’exerce dessus qu’une garde lointaine, se contentant d’y dépêcher des patrouilles légères à intervalles irréguliers.
C’est ce relatif désintérêt qui avait conduit vos services en en organiser l’occupation et à y dépêcher des forces de couverture et la petite équipe de techno assistants et de serviteurs qui y a fait, par hasard, la découverte que vous savez. N’ayant pas pour ma part accès à cette partie du dossier, je sais seulement qu’il s’agissait des vestiges d’un laboratoire souterrain datant de la première période d’investigation menée jadis sur Teth par les prêtres de Mars.
Lorsque le site a été entièrement détruit par un brève attaque nocturne il y a maintenant deux ans, les soupçons se sont portés sur l’Ordre du Suaire dont on sait avec quelle brutalité et quelle intransigeance il affirme avoir l’exclusivité de la garde de ces artefacts. Ce hypothèse, quand bien même elle n’a jamais pu être prouvée, a été privilégiée pour les raisons politiques que vous connaissez et ce n’est que tardivement que d’autres pistes (dont celle du attaque Xéno) ont été explorées. Force est de constater qu’aucune de ces pistes n’a permis de déboucher sur des conclusions techniques convaincantes, l’attaque ne correspondant pas aux rituels tactiques des Soeurs et aucune incursion Exo n’ayant été relevée dans ce secteur.
C’est ce qui vous avait conduit à diligenter le mois dernier de nouvelles investigations, cette fois avec la protection d’ une escouade tactique de la deuxième compagnie des Sons of Vulcain et d’un fort contingent du IIème Sélénia. Si l’archiviste dirigeant la mission pour le compte du Chapitre s’est immédiatement concentré sur la recherche d’indices évoquant la présence éventuelle d’Apostats dans le secteur, j’ai ordonné à mes équipes de privilégier l’observation la plus rigoureuse et la plus systématique dans l’espoir qu’un indice jusque-là négligé puisse, par la grâce de l’Empereur, apporter enfin la lumière. Hélas, nos insuffisances ont fait que malgré le matériel considérable que nous avons mis à jour et traité, nos propres recherches n’ont livré aucun schéma d’explication cadrant avec l’ensemble des vestiges et indices relevés sur le terrain. Dans la mesure où avions ordre de remettre chaque jour un bilan de nos travaux aux représentants des Sons of Vulcain (la réciproque n’étant hélas pas de mise), il me revenait d’établir tout les soirs une synthèse des rapports de chacun de mes collaborateurs. C’est en collationnant ce matériel que je suis tombé sur les notes, à priori farfelues, du Scribe Aegis.
Le document figurant en annexe a été trouvé dans la cellule du scribe immédiatement après son arrestation.
1) Le contexte : rappel de situation.
Pour rappeler simplement les faits, tels qu’ils ressortent du dossier d’enquête mis à ma disposition, notons que la base provisoire a fait l’objet d’une attaque en pleine obscurité par des éléments inconnus qui n’ont été repérés ni par les sentinelles, ni par les dispositifs de surveillance automatisés. Ces éléments semblent avoir percé une brèche dans le dispositif et pénétré le secteur protégé avant d’être finalement repoussés par les gardes présents sur place. Le rapport transmis, le matin même des faits, par le lieutenant Verini commandant le groupe de protection (2ème peloton motorisé du 1/1/ IIèmeSélénia ) signalait qu’aucun corps ni aucun vestige mécanique de la force assaillante n’avaient pu être trouvé en dépit du fort volume des tirs échangés durant la nuit, et que les reconnaissances conduites en dehors du périmètre n’avaient permis de trouver que des traces rendues diffuses par le vent mais certainement trop importantes pour être celles d’humains et trop étroites pour appartenir à un véhicule. La force de couverture aéroportée dépêchée sur place le lendemain, n’a rien pu ajouter de concret à ce rapport malgré un survol systématique de la zone par ses Gerfauts.
C’est deux jours après l’attaque, en pleine tempête de sable, que le site a été dévasté par une explosion nucléaire de l’ordre des cinq kilotonnes qui a totalement détruit le laboratoire et tué tous les membres de la mission. L’enquête ultérieure a prouvé que l’explosion avait eu pour point d’origine le laboratoire lui-même, qu’elle avait eu lieu en surface, alors qu’aucune charge ou composant nucléaire susceptible de faire explosion ne se trouvait sur la zone auparavant.
Trois explosions de moindre intensité ont eu lieu dans les quinze jours suivant l’attaque. Eloignées d’une distance de soixante dix à deux cent cinquante kilomètres du site elles se sont produites en plein désert et n’on occasionné aucune nouvelle victime. Elles n’aurait sans doute pas été relevées, et encore moins corrélées avec l’attaque, si le Scribe Aegis n’avait eu il y a trois semaines à peine l ‘idée curieuse de consulter le scan de balayage effectué sur le secteur par la navette Espoir du Juste, sous prétexte d’une éventuelle pénétration d’origine extra planétaire.
En dépit de graves risques personnels, le Scribe Aegis s’est personnellement rendu sur deux des sites concernés, d’où il a rapporté un certain nombre de débris (ceux que je vous ai fait parvenir par le 564/II/P) dont l’identification précise reste délicate tant ils sont endommagés. Le plus important d’entre eux est une roue métallique d’environ trente centimètres de diamètre appartenant sans doute à un dispositif chenillé de petite taille du type Porion. C’est principalement sur cet indice que le scribe Aegis fonde sa théorie.
2) Les conclusions du scribe Aegis, d’après son propre rapport resté inachevé, sont donc les suivantes. Je cite :
« (…) Tout laisse à penser que le site de Tell Fehrat a été volontairement détruit par l’action d’un commando Aspic.(Nota bene : Aspic : automate spécialisé de pénétration, d’investigation et de contrôle)
Cet acronyme désigne un drone terrestre employé par des unités spécialisées, pour des frappes lointaines et des missions de subversion au-delà de la portée ordinaire des commandos de des troupes d’intervention rapides, ou encore dans des cas où la plus totale discrétion s’impose.
L’origine de ces véhicules n’est pas connue avec certitude, le peu de documentation dont on dispose à leur sujet suggère qu’ils sont construits sur le châssis de petits véhicules miniers à chenilles (habituellement connus sous la désignation « d’homme mécanique » ou de « porion ) répandus sur un nombre incalculable de mondes de l’Impérium et utilisé pour les excavations ou la manutention en espaces dangereux.
Le porion, que chacun a eu l’occasion de rencontrer, se présente ordinairement sous la forme d’un châssis chenillé de petites dimensions (un peu moins de deux mètres de long pour un mètre cinquante de haut, hors équipement) équipé de deux bandes souples en ferro-caoutchouc. Le moteur est placé au centre dans une position qui abaisse le centre de gravité de l’engin et augmente considérablement sa stabilité. Le pilote prend place dans un réduit fermé à l’arrière de la plateforme dont tout l’avant se trouve ainsi dégagé et peut recevoir des équipements très divers qui vont de la benne légère au pic pneumatique, en passant par tout un ensemble d’engins de levage et de déblaiement.
Nota bene : le scribe Aegis n’a pas voulu admettre durant son interrogatoire préliminaire que le point faible de son argumentation se trouvait dans cette introduction même : le porion est fort répandu sur Teth, et un ancien site minier est répertorié à peu de distance de l’endroit où a été découvert le fragment en question.Il nous paraît plus simple de penser que l’on a affaire à un débris de Porion sans doute abandonné depuis des siècles!
L’aspic reprend cette architecture générale avec comme différences principales la présence d’un blindage autour de la cabine de pilotage, d’un moteur nucléaire à dégradation lente et d’un combi de communication à l’arrière. Les équipements militaires qu’il peut emporter dépendent des missions qui lui sont assignées et sont tellement variés qu’il serait illusoire de vouloir en dresser une liste exhaustive. On se contentera de noter le montage de fulgurants, de lance-grenades multiples, de lance-flammes lourds, mais aussi des moyens d’observation et d’analyse tactique ou diverses charges de démolition. Déjà rapides et silencieuses par nature, beaucoup de plateformes emportent aussi des champs réfracteurs puissants qui les rendent particulièrement discrètes en opération.
Ce qui sépare toutefois fondamentalement le porion de l’aspic c’est l’opérateur utilisé pour le mettre en oeuvre. Même s’il peut être piloté par un être humain (voire un être humain assujetti) comme son équivalent civil, l’aspic est d’ordinaire animé par un cerveau-crâne à activation programmé, ce qui lui donne une durée de vie opérationnelle beaucoup plus longue. En effet, tant que le véhicule reste à portée radio d’un opérateur ou du véhicule codé comme chef de mission, il fonctionne comme un engin télé opéré classique. Lorsque que ce réseau fait défaut pour une raison ou une autre, ou que le code approprié est envoyé à la machine, le cerveau-crâne se trouve activé. Il prend alors en charge le véhicule en fonction d’un listing de mission préétabli et ne pourra être désactivé que par l’émission d’un autre code.
Le cerveau-crâne militaire des aspics dispose selon les normes courantes d’une durée de semi-vie avant panne de neuf à dix mois, durée largement suffisante pour lui permettre de remplir sa mission dans des conditions optimales. Passé ce délai, ses connecteurs son étudiés pour se dégrader progressivement ce qui signifie (pour le profane) qu’il glisse peu à peu dans une folie paranoïaque croissante qui renforce son agressivité mais rend aussi ses réactions totalement imprévisibles et complique d’autant la tâche de ceux qui pourraient se trouver chargés de son élimination. Au terme de cette dégradation, si rien n’est venu auparavant hâter cette issue, le cerveau crâne provoquenaturellement le court circuit du système d’alimentation du moteur nucléaire de l’aspic et son explosion. Cette explosion est par ailleurs la réponse directe à toute agression physique que l’aspic ne peut écarter avec ses propres armes.
Il s’ensuit que les aspics sont pratiquement impossibles à capturer pour qui ne dispose pas des rituels secrets appropriés à chaque machine, et que même dans ce cas, un aspic hors de contrôle depuis plus de deux ans reste une menace mortelle, y compris pour son opérateur qui ne peut réussir à le refroidir que s’il possède une connaissance sans faille des rites et une foi à toute épreuve.
Les aspics sont naturellement des armes formidables qui demandent une grande maîtrise tactique et opérationnelle. Il sont déployés par des groupes appelés « unités aspic » qui sont pour beaucoup, même à des grades élevés de la Garde Impériale, du domaine de la légende. Même parmi les rares élus à connaître leur existence, les débats vont bon train sur l’origine des Unités Aspics.
Nota bene : vous comprendrez qu’il m’était impossible de laisser le scribe Aegis en liberté après lecture de ce passage.
Certains pensent qu’ils sont une branche particulière de l’Ordo Assassinorum qui se consacre plus particulièrement aux tueurs bio mécaniques, d’autres qu’ils sont formés sur Mars par les Technoprêtres de l’Adeptus Mechanicus alors que d’autres enfin les croient issus des laboratoires secrets de l’Inquisition. Si ces trois hypothèses ne sont nullement exclusives les uns des autres, on ne cherchera pas trancher ici et on se bornera à noter que ces unités ne sont déployées que pour des missions très précises et secrètes sur l’ordre des plus hautes instances et qu’elles sont constituées d’hommes (techno-prêtres, opérateurs, gardes de sécurité) que rien ne permet de distinguer des troupes ordinaires si ce n’est paraît-il un discret insigne représentant un serpent dressé prêt à mordre. Il peuvent donc selon les besoins se présenter comme des gardes impériaux ordinaires, des membres de l’Adeptus Arbites, des administrateurs subalternes ou toute apparence qu’ils jugent utile. Ils disparaissent ordinairement sans laisser de trace dès la mission terminée.
Nota bene : l’insigne évoqué par le scribe Aegis n’a été observé à notre connaissance relevé nulle part sur Teth, même si le serpent, sous plusieurs formes héraldiques, est assez courant particulièrement sur les mondes désertiques ou tropicaux.
Le nombre d’aspics déployés pour chaque mission est variable, de trois à six typiquement, répartis entre trois fonctions principales : transport de charges offensives, collecte d’information et protection. Les troupes déployées au sol ont rarement l’occasion de voir ces équipes et encore moins souvent la possibilité de les identifier, les aspics étant le plus souvent installés de nuit, loin des lignes, voire largués depuis la haute atmosphère par des aéro-coques. Le garde ordinaire pas plus que son colonel ne sauront ainsi que la destruction providentielle d’un centre de communication ou de commandement ennemi qui lui permet soudain de mener un assaut décisif est le résultat direct d’une mission aspic.
S’ils sont utiles dans les missions de sabotage et de combat classiques, les aspics sont plus précieux encore dans les missions de subversion et de lutte contre les hérésies les plus diverses. Combien de gouverneurs planétaires dévoyés ou d’officiers félons ont ainsi péri, au coeur du fief qu’ils avaient pu croire s’être taillés, sous la justice impitoyable d’une mission aspic tapie en embuscade depuis des mois voire des années dans l’attente de l’instant décisif… »
Nota bene : le rapport s’arrêtant ici, le texte qui suit a été ajouté à des fins d’enquête complémentaire. Il faisait partie des papiers personnels du scribe Aegis. Il s’agit d’une page arrachée à un codex non identifié par mes services à ce jour qui témoigne d’un intérêt ancien etsuspect du scribe pour ces questions, même s’il prétend l’avoir trouvé par hasard dans les annexes du dossier de l’enquête et que c’est seulement cela qui lui a donné l’idée de son hypothèse. Je vous laisse apprécier son impudence!
3) Le fragment de codex dit « Venerus »
(…)truction de l’hérésie dite « de Philodore », reste un des exemples les plus achevés de l’efficacité d’une unité aspic quand elle est employée avec discernement et doigté.
En tenant naturellement compte du fait qu’aucun rapport officiel ne vient confirmer jamais l’action des aspics, il est tenu pour très évident que c’est bien une unité aspic qui est venu à bout de l’hérésie libertaire et hédoniste développée sur Arcadia Prime en M39 567 par le gouverneur Philodore. Sur ce monde en effet, les autorités planétaires avaient fait sécession d’avec l’Impérium coupant toute relation avec les autorités, sous prétexte de protection de leur monde face à un ordre de développement des activités d’extraction et de raffinage, et profité de la richesse des ressources végétales de leur planète pour construire une utopie pseudo libertaire fondée sur un culte de l’équilibre et de la nature dans lequel il est aisé de sentir la puanteur du Chaos. La population, victime d’une propagande sournoise, avait emboité le pas aux traîtres et adopté un mode de vie improductif et dégradant fondé sur la libre association des individus et un pseudo culte rendu à la vie et à la nature. Les conditions politiques et stratégiques de l’époque ayant rendue impossible pendant près de cinquante ans l’intervention directe des forces de l’Impérium, c’est une unité aspic qui fut finalement chargée de mettre fin à l’hérésie et d’en éviter ainsi la propagation. Après une discrète mission d’espionnage et de reconnaissance, des substances toxiques répandues secrètement par les aspics infectèrent peu à peu les cours d’eau, contaminèrent subtilement la végétation dont les fruits devinrent mortels, et affectèrent jusqu’aux insectes qui, sous l’effet d’agents mutagènes, devinrent porteurs de germes contagieux.
La dégradation des conditions d’existence qui s’ensuivit provoqua bientôt épidémies et famines dans la population. (…)
A la même époque ce furent encore des aspics qui parvinrent à éliminer successivement de nombreux chefs félons, rendant ainsi Philodore suspect aux yeux de la population désemparée qui ne pouvait identifier dans les transformations subies par la nature une attaque extérieure. Après plusieurs mois enfin, alors que les autorités locales se déchiraient sur les solutions à apporter à la crise, une dizaine d’explosions nucléaires provoquées par des aspics en fin de vie à proximité des principaux centres urbains vinrent aggraver les tensions (chacun accusant les autres du « crime ») et conduisirent enfin à une guerre civile sanglante.
Il ne fallut dès lors plus que quelques années pour que la population décimée, consciente enfin du poids de ses fautes, revienne enfin vers la miséricorde de l’Empereur, implorant de toutes ses forces le juste châtiment qu’elle encourrait pour ses crimes. (…)
Dix aspics suffirent pour que sans violence disproportionné ni emploi de troupes, Arcadia Prime retrouve la paix de l’Empereur. C’est aujourd’hui un monde en florissant, qui verse une dîme importante de charbon liquéfié, d’ oxydes et d’aciers spéciaux pour la flotte. Si la mortalité reste élevée du fait des rejets de souffre et d’arsenic dans l’atmosphère ; si l’alcoolisme, les jeux ou la violence des gangs constituent çà et là un problème, l’orthodoxie y est remarquable : la population des cités ruches dénonce sans la moindre faiblesse les déviants et les suspects de nostalgie naturaliste à l’Inquisition. On voudra pour preuve de cette issue heureuse le fait que les Hauts Seigneurs, gouverneurs du secteur d’Arcadia/Tremens ont, cette année, décidé de réduire de quatre cent quarante à quatre cent trente deux générations, le temps d’esclavage expiatoire auquel se trouve assujetti l’ensemble de la population.
Pertinax Venerus
Des usages de la clémence IX, 41
Hérésies XXXIV
4) Conclusion provisoire
A l’heure où ma mission prend fin et où il est temps pour moi de quitter TethVI, ce rapport fragmentaire, avec les quelques débris d’artéfacts que j’ai pu conserver de la recherche qu’il avait effectué sur place, sont les seules traces qui subsistent de l’enquête d’Aegis Tempta. Incertain quant à la justesse de ma décision dans cette affaire, mais priant jour et nuit pour que l’Empereur me guide sur le bon chemin en cette affaire, je vous les transmets par la voie détournée des services logistiques du IIème Sélénia sous le couvert anodin d’une demande de pièces détachées pour les foreuses de type Génitor. Mon sceau personnel vous servira d’identification. Le reste du materiel, les relevés et les minutes de l’enquête, a été remis directement aux représentants du chapitre des Sons of Vulcain conformément au protocole de la mission. De même, ce sont eux qui se sont chargé de faire disparaître toute traces sur le terrain une fois ordonnée la fin des investigations.
Conscient de mon manque de succès, mais ferme dans ma foi comme dans ma confiance quant à la justesse de vos décisions, j’embarque bientôt à bord de la navette du croiseur Phaélion comme il m’a été ordonné. Quant à Aegis Tempta lui-même, j’ai appris en arrivant à l’astroport seulement, qu’il était mort : le transport de troupe Chimère de l’Adeptus Arbites qui l’avait pris en charge afin de le conduire vers Viridias pour de plus amples investigations a été victime d’une embuscade tendue par des forces non identifiées à ce jour. Le corps du scribe atrocement brûlé a été identifié sans erreur possible à proximité de l’épave du véhicule. Aucun des membres de son escorte n’a pu être retrouvé.
J’ai joint à mon rapport officiel les documents authentifiés par le Lieutenant Nachima de la deuxième compagnie des Sons of Vulcain et par le capitaine Barbastro du 2ème Sélénia ordonnant le transfert du prisonnier vers la capitale. J’apprends avec stupéfaction que l’Adeptus Arbites de Viridias affirme aujourd’hui n’avoir envoyé aucune équipe prendre en charge de prisonniers ni n’avoir perdu aucun homme dans ce secteur depuis plusieurs mois.
Men remettant entièrement à votre sagesse, je m’interdis toute conjecture et prie l’Empereur pour qu’il conforte mon âme.
Sextus Pares
Techno assistant de 3ème classe
Pour ampliation 223/6-FD