Pas à pas : convertir un cavalier impérial
Les cavaliers qui existent dans la gamme Games Workshop ont à mes yeux deux défauts, ils sont à la fois très anciens et très typés dans le style d’unité qu’ils évoquent. Difficile pour moi d’intégrer des cavaliers Attiliens sur TethVI quand je les imagine comme des soldats des troupes motorisées ayant troqué la Chimère pour le cheval. Force est donc de faire du neuf, et à partir de là, la question de la cavalerie se pose en terme de pièces disponibles et de facilité de conversion.
Les chevaux ne manquent pas dans la gamme battle, mais les destriers ne me paraissant pas très adaptés, il ne me restait quand j’ai lancé le projet, que le vieux cheval léger et celui des nouveaux pistoliers de l’Empire. Le cheval des maraudeurs en plastique n’était pas encore sorti quand je me suis lancé dans le projet.
J’ai donc choisi le vieux cheval des Attiliens et des cavaliers légers, parce que sa taille me semble plus en rapport avec l’idée que j’avais de mes sélénites montés : des troupes légères constituées par l’utilisation de montures locales qui, étant donnée la nature régnant sur Teth, ne pouvaient être que de grands poneys. Leur harnachement a d’autre part l’avantage d’être très peu typé et donc de pouvoir passer dans à peu près tous les contextes imaginables.
Le cheval de base plutôt satisfaisant pour son âge ne subit pas de modification particulière, sauf pour ce qui est du socle. Comme n’aime pas du tout les socles rectangulaires pour Warhammer 40K et je ne suis pas non plus fan des « gélules » inventées pour les motos, j’ai monté mes chevaux sur des socles ronds de 40mm. En termes de jeu je n’ai jamais rencontré de problème particulier avec, et cela donne de la présence à la figurine. Ce choix implique de supprimer la languette moulée sous les sabots du cheval si on ne veut pas charcuter sauvagement la base, mais c’est de toutes manières préférable si l’on veut ébarber facilement les pièces. Pour conserver tout de même une bonne solidité à la figurine, j’ai percé les sabots et le socle avant d’y insérer une longueur de fil téléphonique qui est retournée et collée à la superflue sous le socle.
Le point faible du modèle d’origine est la liaison corps/tête. Un ajustage préalable à la lime permet d’améliorer un peu les choses, mais comme le masticage est fastidieux, je m’en dispense parfois en cachant le joint avec un fils de cuivre qui représente un collier que l’on pourrait assez facilement agrémenter de médailles ou autres décorations. Cela mis à part, je n’ai pas jugé utile de faire d’autres modifications : la selle en particulier, totalement invisible sous le cavalier, restera d’origine.
Une fois réglée la question de la monture, la construction du cavalier implique de recycler des jambes existantes tout en donnant à la figurine une vraie cohésion avec le reste de mon armée. L’idée est donc d’adapter un torse et des bras de cadiens avec les jambes que j’avais avec mes chevaux : un vieux stock de lanciers kislévites rassemblés soit partir de pièces d’occasion, soit de blisters retrouvés au hasard dans les boutiques Games Workshop. L’ajout du torse plastique simplifie notablement la question des armes d’assaut.
La base du travail est la réalisation d’un grand manteau sur le modèle de celui de mes vétérans endurcis. La pièce métallique est d’abord percée pour assurer sa fixation sur la selle par un tenon en cure-dent. On perce d’abord le métal en le posant sur une base stable, puis on positionne les jambes sur la selle et on perce le cheval dans le prolongement. C’est simple et précis et cela garantit à la fois une assise stable pendant le travail sur le manteau et une solide fixation de la figurine terminée sur sa monture. Le manteau est réalisé à partir de deux triangles de mastic Milliput grossièrement modelés en forme de part et d’autre des jambes. Je ne me casse pas la tête à faire du détail fin, parce qu’une fois l’ensemble bien sec, la forme de base est retravaillée au cutter et à la lime pour produire un drapé lourd et dégager le pommeau de la selle.
Cette base présente l’avantage de pouvoir recevoir n’importe quel torse, ce qui permet par exemple d’en avoir plusieurs équipés d’armes d’assaut différentes et de varier un peu les poses en les faisant pivoter. La base peut ensuite être agrémentée avec différents accessoires tirés de la grappe des cadiens : gourde, pistolet, jumelles, chargeur de fusil laser etc.
Elément caractéristique des cavaliers séléniens, ils emportent tous, soit une couverture, soit un bidon que je pique sur des grappes d’équipement de soldats allemands au 1/35. L’idée est d’évoquer des troupes circulant sur de longues distance et donc convenablement équipées, mais il faut reconnaître que la petitesse du cheval ne permet pas de le surcharger d’impedimenta, on en restera donc au symbolique, même si je ne désespère pas de me faire un ou deux chevaux de bâts si j’ai un jour quelques pièces en rab!
L’armement pose la question des bras. Comme il me faut des séries et que le choix n’est pas pléthorique, j’ai donc réutilisé des bras gauche de tireurs de fusils de laser qui donnent bien l’impression de tenir les rênes. Il faut par contre leur ajouter une main fermée que j’ai prise sur la grappe des premiers hallebardiers de l’empire en plastique (bras portant le bouclier des épéistes dont il me reste des stocks importants même s’ils commencent à s’épuiser un peu). Le bras tenant la lance peut avantageusement être fait à partir du bras cadien lançant une grenade : la lance vient se placer dans un trou foré avec une mèche fine dans la grenade elle-même ou, comme ici, dans une main d’épéiste donc on a retiré la lame. Il suffit de percer prudemment à la main, ce qui n’est pas vraiment difficile si l’on laisse de côté la perceuse pour se contenter de faire tourner le foret bien affûté entre ses doigts.
La lance elle-même est une longueur de tige plastique de 0.8mm à laquelle j’avais d’abord ajouté une longueur de tube pour figurer la charge explosive. Depuis j’ai changé pour une tête de lance grenade de chars de la grappe d’accessoires des chars de la garde impériale plus intéressante. La lance elle-même reste mobile pour le transport. Elle est bloquée en place par deux ou trois tours de fil de cuivre collés autour de la hampe au-dessus du poing.
Cette base permet de faire tous les cavaliers dont j’ai besoin en gardant une certaine variété dans les poses comme dans les accessoires. Ici j’ai joué sur les têtes de Cadiens casquées ou celle nues des Catachans, on pourrait en trouver d’autres facilement. Je me suis aussi permis une excentricité par rapport aux règles en ajoutant un fusil laser à chaque garde. Dans mon esprit cela rappelle qu’ils viennent de l’infanterie, et puis cela meuble agréablement le dos des cavaliers. Sur la table, je les joue tout à fait conformément au codex, une petite entorse au sacro saint WYSIWYG qui n’a jamais posé problème.