« La fin vous soit un début, la mort une naissance… »
Codex des litanies du passage 43.5
De penitentiae XII
La crypte résonna du pas métallique des armures terminator. Avec une détermination pesante, les cinq guerriers s’approchèrent et celui qui était leur chef s’immobilisa à cinq pas de l’homme en robe de bure noire qui les attendait.
Frère Phalémon retint un soupir de soulagement : rencontrer ses frères purifiés lui procurait toujours une sensation étrange, un mélange d’envie et de malaise qu’il ne parvenait toujours pas à étouffer complètement. Au moins n’avait-il pas aujourd’hui à croiser leur regard. L’éclat luminescent des capteurs était moins dérangeant que le regard des Derniers Nés de son ordre.
Phalémon avait bien connu ce frère Témachias qui se tenait à présent devant lui comme un étranger. Ensemble ils avaient partagé des souffrances et des espoirs, ensemble ils avaient affronté des périls terrifiants et été désignés pour le dernier pèlerinage de Teth. Même s’il ne s’étaient guère croisés durant le voyage, chacun ayant assez à faire avec ses propres souffrance, ce destin commun en faisait plus que des frères de sang. Mais de ces années de labeur côte à côte il ne restait rien dans l’esprit de l’homme qui s’était éveillé devant lui une décade auparavant et qu’il avait fallu nourrir d’abord comme un petit enfant avant que son esprit ne reprenne le contrôle de son corps. Pas un souvenir, pas une sensation n’affleurait : le regard gris était celui d’un inconnu. Il avait l’innocence d’un nouveau né et l’acuité d’un sage, cela lui donnait une profondeur inhumaine.
– Tu conduiras tes frères jusqu’à la vallée de Gsypide, au point code Mu. Là tu trouveras la Promise Philème qui te dira comment achever votre instruction. Puissiez-vous trouver la paix de l’Empereur en chemin.
L’homme en armure s’inclina avec respect. Traduit par les servom de l’armure, le mouvement avait quelque chose d’irrévocable, puis Témachias se détourna.
En regardant s’éloigner les Ultimas, Phalémon eut une nouvelle fois ce doute qui ne le quittait plus.
« Savons-nous vraiment ce qui nous anime? »
Tiré des « Récits de Phinéas Faebul »
D’après les exempla de Ste Maxellande
BG 771/11
Je suis dans une période de nostalgie, c’est peut-être l’âge, ou la fin de l’hiver, quoi qu’il en soit, je passe pas mal de temps à fouiller dans mes cartons pour en ressortir des figurines plus ou moins abandonnées et faire une sorte de tri entre celles dont le cas est désespéré (celles-ci retourneront au carton dans l’espoir d’une nouvelle chance) et celles pour lesquelles je conserve de la tendresse. Les Pandoras en général et les Ultima Genesis en particulier sont de ceux-là, en particulier parce que je reste attaché à l’ambiance qui avait conduit à leur naissance et qui reste au coeur des mystères de TethVI.
Les connaissances concernant les enfants de Pandora sont fragmentaires et souvent contradictoires. Les exégètes se plaisent à souligner sans cesse les incohérences qui paraissent frapper les sources à notre disposition quand il s’agit de chercher à aller au-delà des rapport de combat ou des évaluations techniques. On se demande parfois si les marines du chapitre Pandora ne sont pas des créatures égarées dans un espace où le temps se déroulerait différemment du nôtre. Une idée en faveur de cette thèse en apparence incohérente peut être recherchée dans le fait que l’élite du chapitre, les redoutables guerriers animant les armures terminators sont appelés « ultima genesis » dans les annales du chapitre. Ce qui, dans une traduction non-conventionnelle mais pourtant adaptée signifierait : les derniers nés.
On a du mal à croire qu’un chapitre ferait des ses vétérans des scouts et confierait ses précieuses armures à des débutants…
L’exoarmure « Terminator » existe dans le chapitre Pandora et elle est dans l’ensemble tout à fait semblable à celles qu’emploient les chapitres plus orthodoxes, en particulier pour ce qui concerne la structure mécanique, les éléments de dévotion et de protection. La cape typique des Pandoras est présente sur les armures Terminator, même si des raisons techniques évidentes la réduisent à une sorte de demi parure pour dégager les évents de la machine. Cet aspect particulier confirme à ceux qui en douteraient encore, l’aspect symbolique de cette parure.
Comme pour toutes les troupes de vétérans, les sceaux de pureté sont particulièrement nombreux sur ces armures tellement anciennes qu’elles ont souvent été animées par des centaines d’hôtes successifs et sont en elle-mêmes une part essentielle de la mémoire du chapitre. Les marines Pandora ne portent pas d’emblème de chapitre et les Terminators sont les seuls à arborer une couronne votive imitant des feuillages. Nul ne sait à quoi correspond ce signe particulier et on serait tenté d’y voir un signe d’honneur si l’on faisait abstraction de la légende tenace qui veut que les armures soient confiées aux plus jeunes du chapitre!
Une fois de plus les casques des Terminators pandoras sont très différents de ceux que l’on trouve dans les autres chapitres, et ont un aspect archaïque renforcé par la présence de connexions externes avec les senseurs de l’armure. Difficile de dire s’il s’agit la d’une limitation technique ou d’un choix délibéré, mais d’autres équipements paraissent souvent non conventionnels comme le lance-flamme lourd dont le modèle ressemble à ceux embarqués par les Dreadnoughts du chapitre.
Epousseter une figurine ne la fait pas revivre pour autant, cependant si l’armure Terminator ancienne version est moins sophistiquée que le nouveau moulage, les Pandoras font bonne figure face à des figurines plus récentes, l’aspect statique de l’ancien modèle peut se faire oublier avec un peu d’efforts. Du coup ils sont retournés sur la table à peinture dans l’espoir d’un lifting, d’autant que j’ai retrouvé des prototypes de dévastators que la boite plastique permettrait, là aussi, de remettre assez facilement au goût du jour.