Paysages de TethVI : les Devins du désert.

Quiconque voyage à travers les étendues désolées de TethVI est frappé par l’omniprésence dans le paysage, de stèles sans âge dont la nature est aussi diverse que leur localisation est variée. Quelque soit leur aspect, leur forme ou leur état, les autochtones les désignent toutes sous le nom de « devins », et croient dur comme fer qu’elles sont chargées de pouvoirs mystérieux et capable d’agir sur la destinée des humains.

Un esprit plus éclairé verra en général dans ces artefacts d’origine visiblement impériale des cénotaphes ou des ex voto qui témoignent (un peu comme la ligne des forts) de batailles passées, mais il est impossible de faire varier les superstitions locales sur ce point.

Ces constructions sont rarement très importantes : les plus imposantes sont en général constituées d’une base, qui peut avoir été une tombe, sur laquelle sont érigés des statues ou des figures de forme et d’aspect extrêmement varié, depuis la simple statue de pierre jusqu’à des constructions d’aspect beaucoup plus technologique dont il n’est hélas plus guère possible de distinguer la fonction d’origine.

Si elles sont la plupart du temps isolées, dans certaines zones particulières ces constructions peuvent être très nombreuses. C’est en particulier le cas le long de « la vallée des devins, une des principales voies d’accès aux plateaux septentrionaux de Teth, où l’on en a dénombré plus de quatre cents. Ce genre de concentration, tout à fait  exceptionnel, est l’objet d’une dévotion particulière de la part des habitants des cités comme de ceux de la steppe : des pèlerinages mobilisant des milliers de dévôts y sont conduits chaque année et les fidèles qui viennent déposer des offrandes aux pieds de ces devins attendent souvent des jours, jeûnant et veillant, dans l’espoir d’obtenir une réponse ou de s’attirer la bonne fortune.

Beaucoup de ces devins sont toutefois plus modestes, se limitant à un piètement sur lequel est érigé une figure de pierre ou de bronze souvent verdie par les années. Ce sont eux que le voyageur croise plusieurs fois par jour au détour d’une colline ou au fond d’un vallon et qui sont à l’origine de ce dicton répandu dans les campements nomades aussi bien qu’au coeur des cités et qui affirme que :

 « Où que te portent tes pas, un devin te regarde… »

Même si l’on est peu sensible aux croyances locales et fermement ancré dans le Crédo impérial, force est de constater que cette omniprésence finit par créer un sentiment étrange, comme si une aura du passé s’attardait encore autour de ces vestiges! Il est d’ailleurs significatif qu’aucun d’eux ne soit jamais dégradé ou altéré par un autre effet que celui du temps. sur un monde où le vol et l’extorsion peut être élevé au rang de tradition ancestrale, les pilleurs de tombe et les voleurs de métaux les plus endurcis se trancheraient la main plutôt que de toucher un devin…

Parmi ces formes étranges et mystérieuses, il en est au moins une qui a fait l’objet d’investigations plus approfondies : ce sont des plaques enchâssées dans certains rochers dont l’iconographie fait plus ou moins directement référence à l’Ordre des Soeurs du Suaire. Certains spécialistes en ont même dressé une carte aussi précise qu’il est possible de le faire dans ces étendues désolées, car une rumeur tenace prétend qu’elles sont une sorte de guide permettant des retrouver les sanctuaires secrets de l’Ordre et peut-être même les plus mystérieuses des Portes de Teth. Jusqu’à présent hélas, ces études n’ont pas donné de résultat probant…