Chimère : le modèle mark I

Pas à pas : modifier une Chimère

Le modèle Mark I


La chimère vient d’être réactualisée par Games Workshop, et si cette réédition a largement amélioré le modèle qui était très ancien, elle n’a pas réglé tous les défauts que je lui trouvais. Je dois dire que j’avais longtemps hésité en monter une à cause de cela : je n’aimais ni la géométrie de la maquette, trop large pour sa longueur, ni l’arrière vertical, et les modifications à effectuer pour corriger cela ne me sautaient pas aux yeux!?Et puis avec la levée du IIème Sélenien qui imposait une dotation en véhicules blindés, il a bien fallu que je me penche sur la question. J’ai donc ressorti des pièces qui prenaient la poussière dans une boite depuis plusieurs années et j’ai décidé de chercher enfin une conversion qui modifie radicalement l’engin tout en étant relativement rapide, et qui conserve malgré tout son aspect pour le laisser immédiatement identifiable sur une table de jeu. ?Cette question est importante quand on se lance dans les transformations des maquettes du jeu, au moins si on a l’intention de les utiliser sur une table. Une certaine forme de courtoisie oblige, il me semble, à ne pas imposer à votre adversaire des modèles illisibles. Une Chimère ne peut pas ressembler à un BMP russe!

Avec le temps, j’ai étendu la production ce qui a impliqué des évolutions dans la conversion elle-même, si bien que cette page proposera d’abord l’ancienne, que j’appelle la version mark 1 puis la nouvelle.

S’il y a une chose que je n’aime pas sur les premiers chars de Games Workshop, comme souvent sur leur produits actuels, c’est donc leur géométrie : ils sont trop larges pour leur longueur ce qui leur donne un aspect déséquilibré et lourd, en dehors même de toute question de réalisme. L’idée centrale de la modification proposée vise donc en premier à corriger ce défaut.

Une vue générale permet de visualiser les interventions possibles pour corriger la silhouette :

1) Le plus simple est évidemment de supprimer les coffres latéraux ce qui fait gagner presque deux centimètres.

2) Cela ne résout pas l’incohérence du train de roulement : coincées entre les flancs, les chenilles auront vite fait de tourner dans le vide, laissant le blindé sagement posé sur son châssis…?Intervenir là implique deux choses : supprimer les roues par ailleurs totalement invisibles et réduire la hauteur des pièces latérales pour faire passer les chenilles dessus… Les quatre pièces constituant les roulement sont donc poncées en utilisant comme référence le renfort qui court tout autour des pièces extérieures. Tant pis pour les quelques rivets perdus!?Le dégrossissement se fait au cutter, puis la finition au papier abrasif en prenant la précaution de coller légèrement les flancs deux par deux pour finir le travail et je les ponce ensemble. Cela permet d’être certain d’avoir des ensembles identiques :

Tant que j’y étais, j’ai aussi découpé les flancs de la caisse pour donner un peu d’inclinaison au panneau arrière. Le nouvel écartement des flancs est donné par des baguettes de balsa, un matériau peu coûteux qui présente l’avantage de ne pas se déformer. Les patins de chenille sont débarrassés de leurs dents guides et collés directement sur les flancs. L’assemblage s’est fait très facilement, une bonne surprise, même s’il a fallu tricher un peu sous le char. A ce sujet, commencez toujours ce type d’assemblage par les parties visibles!

La modification du blindage latéral est la plus simple de toute la conversion : il suffit de découper les pièces fournies jusqu’à ne plus avoir qu’une plaque que l’on vient coller sur le blindage. A ce stade, le gros des travaux est achevé et l’on peut se lâcher un peu sur les détails :

La rationalité technique des des blindés Games Workshop n’est pas toujours évidente, cela fait d’ailleurs partie de la stylisation, et n’est pas nécessairement un problème, mais il arrive que je bloque sur tel ou tel détail : dans le cas de la Chimère, je cherche toujours où peuvent se cacher le moteur et son pot d’échappement.?Pour faire une petite concession au réalisme et surtout améliorer l’aspect visuel, j’ai déjà remplacé les écoutilles des flancs par de petites grilles. Le travail est très simple : on découpe des rectangles de carte plastique de la longueur de l’ouverture, mais de deux largeurs différentes (1cm et 6mm) que l’on colle empilés, puis l’ensemble est ajusté à la lime quand tout est bien sec.

La notion de « réalisme » dans le jeu peut alimenter des discussions sans fin, convertir un blindé est bien évidemment une affaire de goût personnel. Je pense toutefois que le résultat du travail est plus convaincant quand on s’inspire, même de loin, de matériels existants. C’est d’ailleurs la démarche de Games Workshop : les Rhino des marines ont ainsi un aspect proche des M113 américains, la Chimère elle semble plus inspirée des VCI russes du genre BMP, même si certaines caractéristiques sont vraiment liée à l’esthétique de W40K. Rien n’interdit toutefois de mélanger origines, époques et inspirations.

La question des surblindages

Comme sur les Rhinos de mes Space Marines, j’ajoute systématiquement un blindage renforcé à mes véhicules impériaux. La motivation est liée au jeu, bien sûr, mais surtout à des questions d’esthétique il faut bien le dire : la modification offrant des tas de d’occasions amusantes de personnaliser ses maquettes!?Pour mes chars de la garde impériale, j’ai choisi de m’inspirer de deux types de blindages réels. D’abord des plaques ajoutées sur les blindages existants pour en améliorer la résistance, un système inventé dès la guerre 14 par les Français, que les anglo-saxons appellent « applique armor » et qui est toujours d’actualité. Ensuite des « Schürtzen » allemandes de la seconde guerre mondiale revivifiées par la dernière guerre d’Irak.

Faire des plaques de blindage appliquées est extrêmement simple et assez spectaculaire : il faut simplement découper des pièces qui reprennent les formes des parties que l’on veut protéger en réduisant un peu les dimensions pour faire apparaître l’aspect « rapporté » des éléments. J’utilise là de la carte plastique de 0,5mm largement suffisante pour l’effet recherché. Un léger espacement par rapport au blindage d’origine ajoute un plus. Il s’obtient en collant sous la nouvelle pièce de petites bandes de plastique de 1mm d’épaisseur. On peut évidemment ajouter tous les détails que l’on souhaite pour améliorer l’effet : rivets, trappes de vision et un motif impérial de récupération.

A chacun de choisir l’emplacement de ses blindage : ici j’ai ajouté une protection sur les postes de tir après avoir poncé tous les détails. Cela m’a aussi permis de déplacer légèrement les fusils laser pour qu’ils viennent bien en-dessous des épiscopes…?La trappe supérieure est refaite mais là c’est seulement parce que j’avais perdu une des pièces d’origine…

La tourelle s’inspire donc d’un système allemand de la dernière guerre : une tôle arrondie ceinturant la tourelle et fixée par des pattes sur le blindage. L’idée est très sympathique, mais comme mes chimères doivent servir à jouer, il a fallu trouver un moyen d’éviter que le dispositif ne soit trop fragile. La meilleure solution est de découper d’abord un cercle de carte plastique que l’on colle sous la tourelle, pour y greffer ensuite le surblindage. Cela simplifie accessoirement le montage. Les pattes sont ajoutées après et surtout décoratives. Là aussi les petits détails donnent de la vie à l’ensemble : j’ai surtout ajouté les rivets de fixation et affiné la trappe du chef de char qui ressemble plus à une écoutille de sous-marin qu’à une trappe de tourelle sur le modèle d’origine.?Notez qu’il aurait été possible aussi d’ajouter un bouclier à la mitrailleuse et au multi laser, mais il faut bien s’arrêter quelque part!

Si la nouvelle silhouette est assez différente de la Chimère d’origine, la maquette reste bien identifiable. Le modèle markII pousse les choses un peu plus loin.