Challenge d’écriture n°48 – Estée R.


Estée R.
14.3/20 ?????
1ère

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La petite boîte noire.

Le réveil sonna 6h30 et comme tous les matins, Lucien Jandry commença sa journée en émettant un râle guttural et en toussant bruyamment. Puis il rabattit les couvertures, glissa les pieds dans ses charentaises élimées et les frotta sur le parquet à petits à pas, pour atteindre la salle de bain sans avoir à lever les genoux. Comme tous les matins, il fixa son dentier avec la pâte à dents premier prix du mono-marché, coiffa les rares touffes  grises de son crâne avec une gomina bas de gamme et mit son costume gris, celui du lundi, avec une chemise noire et sans cravate.

Un peu plus réveillé et du fait, un peu plus alerte, Lucien descendit à la cuisine pour y prendre le petit déjeuner que lui avait préparé Lucienne.  Sur la table, l’attendaient sentencieusement un bol de café ainsi qu’une tartine de camembert, et ce, comme tous les matins depuis vingt ans qu’il vivait avec sa sœur. Le coucou de la cuisine sonna et il marmonna un bonjour bougon à sa cadette, en songeant que vraiment, mais alors vraiment, ses parents n’avaient pas eu l’once d’un brun d’imagination en choisissant les prénoms de leurs enfants.

7h30 : imper fermé jusqu’au cou, chapeau de feutre enfoncé sur le crane, Lucien attrapa le petit sac à dos qu’il avait acheté deux semaines auparavant et qu’il  ne quittait plus depuis, prit sa valise à roulettes, souhaita une bonne journée à sa sœur et sortit de leur petite maison de courée. Exactement comme tous les autres jours de la semaine, du mois, de l’année, sauf les week-ends et jours fériés.

Pourtant, bien qu’il veuille faire croire le contraire, cette journée ne devait rien avoir d’ordinaire.

 * * *

 Lucien commença par laisser éclater le sourire qu’il retenait avec difficulté depuis son réveil. Il n’y avait personne dans la rue, il pouvait bien s’accorder ça. Ensuite, il le savait, il ne pourrait plus se laisser aller. Lucienne ne devait se douter de rien, mais c’était encore d’elle dont il avait le moins à se méfier.

Son masque d’impassibilité remis en place, il sortit son téléphone portable et composa le numéro du bureau de poste. Pratique, finalement, ces petits trucs sans fil. « Je ne pourrais pas venir travailler aujourd’hui, j’ai attrapé la crève, pouvez passer le message ? », lâcha-t-il, laconique, à la femme de ménage, la seule présente à une heure aussi matinale. En dire le moins possible, tousser un bon coup et raccrocher. De toute façon, à deux mois de la retraite, ils n’allaient pas commencer à lui faire des histoires. Déjà qu’il avait dû faire cinq ans de plus avec toutes leurs réformes ! Et puis, il lui fallait juste une excuse pour la journée. Après, peu importait, il serait célèbre et intouchable.

Lucien fit passer le sac à dos sur son ventre et le tâta amoureusement. Il sentit la petite boîte noire à l’intérieur et son cœur eut un raté. Il y avait, dans cette boîte, la découverte la plus sensationnelle au monde.  La découverte du siècle, pour ne pas dire du millénaire ! Et c’était lui qui en était responsable ! Lucien Jandry, 66 ans et déjà l’air d’un vieillard, jamais marié, pas très costaud ni très intelligent, employé de la poste au guichet numéro 3. Le type même du vieux ringard dont les gosses de la courée se moquent en balançant leurs ballons dans ses fenêtres.

Mais c’était fini. Bientôt, il serait Lucien Jandry, le découvreur, le héros de tout un pays !

Il souffla un coup. Avant tout, il fallait que son plan se déroule comme prévu. Il devait atteindre la capitale sain et sauf et présenter la petite boîte noire au Bureau d’Enregistrement des Découvertes. Ce ne serait pas facile, il l’avait tout de suite compris. On chercherait à lui nuire.  Certainement étaient-Ils déjà à ses trousses. Ils voudraient lui dérober sa découverte, Ils chercheraient à l’empêcher de rejoindre le BED. Et tous les moyens seraient bons…

Qu’à cela ne tienne ! Il était prêt. Il avait différents couvre-chefs, une veste de rechange et un vieux parapluie pour le dissimuler aux caméras de surveillances éventuelles. Et puis, il était entraîné à passer inaperçu, cela faisait cinquante ans au moins que personne ne faisait plus attention à lui.

* * *

8h15, Lucien descendit du bus. La gare était encore à une demi-heure de marche, mais il préférait ne pas donner l’impression qu’elle était sa destination. Il s’était arrêté deux stations après le boulot, presque comme d’habitude. Derrière lui, quatre hommes descendirent également et prirent le trottoir opposé en discutant avec passion. Ils avaient l’air d’hommes d’affaires américains et Lucien les trouva fort déplacés dans cette rue ouvrière. Il décida de ralentir son allure pour les laisser le dépasser. La tête basse, le cœur battant, il observa les quatre individus du coin de l’œil. Ils étaient à peu près à une centaine de mètres de lui lorsqu’ils traversèrent et Lucien se sentit soudain glacé. Les drôles s’étaient arrêtés, ils bloquaient le passage. Deux d’entre eux s’étaient adossés au mur et s’échangeaient des cigarettes.

Quatre-vingt-dix mètres. Ils n’avaient pas perdu de temps les bougres. Mais que le diable l’emporte s’il se laissait prendre aussi facilement ! Soixante-dix mètres. Il devait trouver un moyen de leur échapper. Cinquante mètres. Rasant les murs, il observait portes et fenêtres en enfilades, songeant qu’il serait commode d’entrer tout simplement dans une maison et de sortir par derrière. Vingt mètres. Une sueur froide coulait dans son cou. Il n’aurait pas de seconde chance. Dix mètres. Mais il y croyait. Il n’avait pas fait une telle découverte pour finir ainsi. L’histoire de Lucien Jandry commençait à peine. C’est donc empli d’une conviction profonde, qu’il s’arrêta devant le numéro 56 de la rue Jacard, qu’il mit la main sur la poignée et la tourna.

* * *

Dans le couloir de cette maison inconnue et miraculeusement restée ouverte, Lucien pensa qu’il était vraiment verni. Il tendit l’oreille : rien, juste le ronronnement d’une machine à laver, quelque part sur la droite. Il connaissait ce style de construction. La cuisine devait avoir une porte de jardin, et ce même jardin devait donner sur une rue parallèle à celle qu’il longeait plus tôt. Silencieusement, il traversa les pièces.

La porte du potager était fermée à clé, le comble ! Lucien songea un instant que la personne qui vivait là avait autant de jugeote que sa sœur en ce qui concernait la sécurité et il s’apprêtait à fouiller les murs pour y décrocher la clé convoitée quand un bruit le fit sursauter. C’était une petite femme replète, tout en bigoudis et tablier à fleurs, blanche comme un linge, tétanisée.

— Excusez-moi madame, je ne vous veux aucun…

Mais la fin de sa  phrase se perdit dans les hurlements de la vieille, comme si elle avait attendu qu’il ne prenne la parole pour crier. La panique fit place à une froide raison. Il fallait la neutraliser rapidement. Elle braillait si fort qu’elle risquait d’ameuter les gusses dehors. Il avait une mission. Il en allait de la sauvegarde de sa découverte. Qu’elle se taise pour l’amour du ciel !

Bien pratique aussi les poêles à frire, pour faire passer un message. Lucien entendit vaguement la mâchoire de l’hystérique craquer au moment où elle recevait l’ustensile sur l’oreille gauche et il marmonna quelque excuse, l’esprit ailleurs. Ce n’était rien d’autre qu’un dommage collatéral. Lorsqu’elle reviendrait à elle, il serait loin, et avec un peu de chance, personne ne ferait le rapprochement avec lui, il portait les gants que lui avait offert Lucienne à son anniversaire.

La femme gisait sur le carrelage et le silence soudain le prît à la gorge. Pas longtemps cependant : il venait d’apercevoir la clé de sa libération.

Lucien posa la poêle sur la table et partit sans un regard pour la propriétaire des lieux, sans remarquer la flaque de sang qui se répandait lentement sur le sol de la cuisine.

* * *

L’homme qui quitta les toilettes publiques de la gare St Maurice n’avait rien à voir avec le vieillard qui y était entré quinze minutes plus tôt. Il avait troqué son imperméable contre une veste de laine, et son vieux chapeau contre une casquette anglaise. Il avait fourré son sac à dos dans sa valise et la portait à la main au lieu de la faire rouler. Il donnait l’impression d’avoir pris quelques centimètres car il se tenait beaucoup plus droit et son pas était bien plus assuré, décidé et confiant. Lucien Jandry venait d’assommer un gaillard à grand coups de mallette à roulettes et cette nouvelle victoire sur ses poursuivants le galvanisait. Il se sentait bien, plus puissant et fort qu’aux temps bénits de ses trente ans. Avec quelle facilité l’armoire à glace avait-elle vacillé sous ses assauts ! Car l’autre en face avait un sac à dos identique au sien et le lorgnait avec bien trop d’insistance pour être honnête. Lucien n’avait donc pas hésité. Celui-là n’aurait plus qu’à prendre un autre train. Il n’allait tout de même pas se faire voler sa découverte !

Assis sur sa banquette, Jandry attendait le départ. Il observait son aller-simple, un billet payé en petite monnaie, bien évidemment. Pour ne pas laisser de trace. Il pensait que d’ici quelques heures il serait devant une pauvre cruche, à l’un des guichets du BED, et qu’elle n’en croirait pas ses yeux devant le contenu de la petite boîte noire. Il pensait à la façon dont sa découverte serait reçue et à ce qu’elle allait changer dans la vie quotidienne de tout un chacun. Il pensait aussi que jamais il ne s’était senti aussi serein et aussi en forme physiquement que depuis qu’il avait quitté le 56 rue Jacard, quelques heures plus tôt. Il ne vit pas les secours débarquer puis descendre en hâte dans les toilettes pour hommes, à la suite d’une employée de la gare affolée.

* * *

10h10 : Bercé par les saccades régulières de la machine, Lucien était tendu. C’était l’un des pires moments de sa journée. Dans un train, en cas d’agression, pas de solution de repli. Il ne devait pas baisser sa garde. N’importe qui pouvait en vouloir à sa valise, même le contrôleur, ou la mère de famille avec ses deux gamins là, à sa gauche.

À bout de nerfs, il se leva pour aller faire quelques pas dans les allées. Ce petit train régional n’allait pas très vite, mais secouait sévère. Lucien arriva dans un wagon vide, cahin-caha, se tenant tant bien que mal aux banquettes. Quelques fenêtres étaient ouvertes. On y respirait mieux. Sauf que…

Jeter quelqu’un par l’étroite ouverture d’une fenêtre de TER n’était pas une chose aisée. Lucien Jandry pourrait se vanter d’avoir réussi et par la même d’avoir préservé à nouveau sa découverte. Il ne s’agissait pas de la mère, ni du contrôleur de billet, mais d’un jeune homme, certes pas très grand, mais pas moins dangereux pour autant. Il était couché sur un siège, hors de vue, caché, attendant son heure et s’était levé d’un bond au moment où Lucien se rattrapait in-extremis à son dossier.

— Putain, vieux, tu m’as fait peur ! avait crié le gars en passant une main dans ses cheveux.

Puis, il l’avait toisé avec cet air qu’ont les jeunes face à quelqu’un de plus âgé qu’eux. Il avait regardé autour de lui, constaté que le wagon était désert et considéré la valise de Lucien avec un sourire de convoitise sur les lèvres.

— Vous m’avez surpris, déso…

Sa phrase s’était terminée en une bouillie de mots incompréhensibles. Des roulettes tachées de sang séché lui avaient fendu la lèvre et arraché deux dents. Par trois fois la valise avait percuté sa tête. Il avait perdu connaissance avant d’avoir pu réagir. Une aubaine pour se débarrasser de lui en le passant par-dessus bord. Le train n’allait pas trop vite, il s’en remettrait, avait pensé Lucien sans se demander d’où il puisait tant de force et de flegme.

* * *

Fabien Delecroix était soucieux. Deux meurtres répertoriés dans la même matinée, à moins de deux kilomètres l’un de l’autre, cela faisait beaucoup pour une petite ville comme la sienne. Deux meurtres gratuits en plus car à première vue, aucune des deux agressions n’avaient de mobile. Rien n’avait été dérobé aux victimes et cela ne ressemblait pas à des crimes sexuels. La recherche des témoins était en cours. L’analyse des blessures également. Mais tous deux avaient reçu un ou plusieurs coups à la tête. La première avec une poêle et le second avec on ne savait encore quel objet contondant. Aucun lien entre les deux malheureux n’avait pu être établi mais l’enquête n’en était encore qu’aux balbutiements.

Lorsqu’il reçut l’appel d’un collègue d’une commune voisine, lui annonçant qu’un jeune homme avait été jeté d’un train provenant de chez lui et qu’il avait succombé à de multiples blessures à la tête, indépendante de la chute, Fabien en fut certain, il avait affaire à un tueur en série, et il n’était pas près de s’arrêter. Il contacta aussitôt ses homologues de la capitale afin qu’ils bloquent les issues du TER à son entrée en gare, mais avant qu’il n’arrive à ses fins et qu’il soir entendu, le train avait eu largement le temps de se vider. Il y avait un tueur dans la ville…

* * *

12h15 : Cela grouillait de monde autour de lui. Lucien avait repris son look de vieil hibou déplumé et sa démarche torturée. Il trainait sa valise comme on traine un fardeau et arpentait les rues inconnues, qu’il avait passé des heures à mémoriser pour ne pas avoir l’air de chercher son chemin. Bus 44, dix-huitième arrêt, place du Général Guillaume. De là, quinze minutes de marche d’un bon pas et il y serait.

Lucien avait tout prévu, même l’éventualité d’une grève des transports. Il n’avait pas pu anticiper, cependant, que le bus aurait carrément un accident, et que sa collision avec un scooter volé portant trois gamins à peine pubères entrainerait une mini émeute. Ah, les grandes villes !  Il quitta discrètement la  ligne et s’éloigna rapidement. À pied, il lui faudrait plusieurs heures, mais s’il traversait le parc Vauban, malgré sa mauvaise réputation, il arriverait à temps pour enregistrer sa découverte avant la fermeture.

* * *

En arrivant en vue de la place Guillaume, Fabien Delecroix était plus excité que jamais. Une excitation mêlée de déception, de soulagement et d’incompréhension.  L’enquête de sa vie semblait sur le point d’être bouclée avant la fin de la première journée. Un bien pour la communauté dont il avait la charge, une déception pour ses aspirations personnelles à la postérité : pas de grande enquête, pas de grand héros pour la résoudre… Mais le policier pensait que même si le responsable des meurtres avait été identifié et appréhendé, restait entier le problème de son mobile. Car que venait faire dans cette macabre aventure, le permanent du guichet 3 de son bureau de poste ?

Décidé à en avoir le cœur net, il avait sauté dans la première voiture disponible, et tous gyrophares allumés, avait gagné la capitale.

Il arpentait à présent les lieux du massacre, perplexe, jetant régulièrement les yeux sur son smartphone qui passait en boucles les images filmées par les skaters. La nouvelle avait traversé le pays avant même que les forces de l’ordre n’en aient terminé avec le vieux : Un forcené avait agressé sauvagement une bande de gamins qui faisaient du skateboard au parc Vauban, filmant sagement leurs figures. Il avait frappé le premier avec sa valise à roulette et une force hors du commun, vociférant, l’écume à la bouche, qu’ils ne l’auraient jamais, qu’ils ne lui voleraient pas son bien. Deux gamins s’étaient échappés pour prévenir la police, un autre portait secours à son camarade, tandis que le dernier braquait son téléphone sur la scène sans rien en rater, lançant force jurons et autres « putain de chiotte, c’est qui ce taré ? ». Il avait pris la fuite à son tour lorsqu’il avait réalisé que ses deux copains gisaient sur les pavés, le crâne fracassé et que le vieux le toisait désormais, l’œil mauvais, la poitrine se soulevant et s’abaissant violemment, à la manière d’un taureau dans l’arène. La vidéo finissait sur un plan des pieds du vieux, son sac à dos jaune et sa valise ensanglantée. En musique de fond, les sirènes retentissaient, annonçant l’arrivée des flics.

Qu’avait donc pu mettre le vieux Lucien Jandry dans un état pareil ? se demandait Delecroix. Il avait toujours paru tranquille, un peu bougon, mais plutôt conciliant derrière son guichet. Et surtout, il n’avait pas l’air d’être à même de venir à bout de quatre adolescents tout en muscles, même avec une valise en béton armé…

Le policier observait la scène de crime et la comparait avec la vidéo, cherchant des réponses à ses questions lorsqu’il réalisa que le sac à dos n’était pas près du corps de Lucien. Pourtant, la scène n’avait pas encore été nettoyée par ses collègues.

— Et dites, héla-t-il le premier agent venu. Il est où le sac à dos du vieux ?

— Un sac à dos ? On n’a pas vu de sac à dos ici, non.

— Mais, sur la vidéo…

— Ben c’est peut-être un môme qui l’a, faudra leur demander.

Fabien choisit de ne rien ajouter. Ce n’étaient pas les gosses qui avaient embarqué le sac à dos, cela apparaissait clairement sur le film. Jandry ne l’avait pas lâché pendant qu’il tabassait les skaters. Il semblait y tenir comme à la prunelle de ses yeux. N’avait-il pas dit qu’on ne lui volerait pas son bien ?

Il n’y avait qu’une fois mort qu’il avait pu le lâcher, et encore. Restait à savoir où il était passé.

 * * *

Il découvrit le petit sac à dos jaune à l’écart de la scène de crime, dans un buisson d’épineux, et l’attrapa fébrilement, se demandant encore une fois comment il avait pu arriver là. Le sac était lourd, mais ne contenait, en tout et pour tout qu’une seule chose.

Fabien la sortie avec précautions, la posa devant lui et l’observa un moment. Dans sa tête, mille questions se pressaient et se télescopaient violemment.

Finalement, il souleva le couvercle de la petite boîte noire.

Pendant un instant, Fabien Delecroix resta sans voix, en apnée, ébloui par la vision que lui renvoyait l’objet. Et puis, il reprit des couleurs, le sang circula à nouveau dans ses veines. Bon sang ! C’était  incroyable ! La découverte du siècle !

Il devait la mettre en lieu sûr. Le Bureau d’Enregistrement des Découvertes n’était pas à même de la prendre en charge. Il fallait viser plus haut. Il devait en référer au premier ministre !

Mais il devrait être prudent, très prudent. On tenterait de lui voler sa découverte. On le poursuivrait, on chercherait à l’empêcher de la dévoiler au grand jour. Heureusement, il était plus apte à cette mission que ce vieillard à moitié sénile. Il savait par où passer, comment arriver jusque dans les bureaux de l’Élysée. Et surtout, il savait se défendre.

Il referma doucement la boîte, la rangea, puis quitta discrètement les lieux en serrant farouchement le petit sac à dos contre lui.

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