Les homophonies
Comment éviter de les confondre, savoir les reconnaitre.
Les homophones sont des mots de sens différents et qui se prononcent de la même façon.
- Poil (n.m.) : un poil dans la main, un poil de barbe
- Poêle (n.m.) : le poêle à charbon, à bois : pour se chauffer
- Poêle (n.f.) : la poêle à frire, la poêle à crêpes.
- Quelquefois : parfois, de temps en temps – Quelquefois, il pète un plomb !
- Quelques fois : un certain nombre de fois – Je suis allé quelques fois au cinéma.
Se / ce
Une grossière erreur qui est pourtant simple à éviter.
« Se » est un pronom réfléchi : il se demande = il demande à lui-même
« ce » est un déterminant démonstratif : ce chien = ce chien-là
- Il se demande si elle se doute qu’il se trompe de porte.
- Il se dit qu’elle se la joue.
- Ce garçon se tue à la tâche.
- Je veux ce modèle de graveur.
- Qui se décide pour ce week-end.
- Se peut-il qu’il se trompe ? (Il se peut qu’il se trompe)
- Ce sera la semaine prochaine.
Si ce dont tu parles, tu peux le pointer du doigt, regarde la forme que font ton pouce et ton index, ce ne serait pas celle d’un « c » ?
S’est / c’est
Idem que se/ce
« S’est » : encore un réfléchi
« C’est » : démonstratif
- C’est vrai
- C’est une femme très intelligente
- Il s’est blessé
- Elle s’est trompée
- S’est-il jamais demandé si c’était vrai ?
1rai / -rais
« -rai » = futur de l’indicatif.
« -rais » = conditionnel
- Je viendrai demain.
- Si je le pouvais, je viendrais, mais je ne peux pas.
- Si tu trompais ta femme, tu le lui dirais ?
Ou / où / hou / ouh
« où » indique le lieu.
- Où est-il ?
- Je mets ça où ?
- Où as-tu mal ?
« Ou » est une conjonction de coordination : deux possibilités sont opposées l’une à l’autre.
- Tu aimes les brunes ou les blondes ?
- Je mets ça ici ou là ?
- Tu désires du fromage ou un dessert ?
« Hou » et « ouh » sont des onomatopées.
Son / sont
« Sont » est un verbe, le verbe être, à la troisième personne du pluriel de l’indicatif présent.
« Son » est un adjectif possessif ; il marque l’appartenance de quelque chose à quelqu’un par exemple.
- Ils sont fous.
- Son ordinateur ne démarre plus…
- Sont-ils arrivés ?
- Est-ce son tour ?
- Ces pulls sont-ils à son goût ?
La ou là ?
« La » est un article (la femme, la chienne) ou un pronom (il la regarde, il la juge). L’équivalent de « le » mais au féminin.
« Là » indique le lieu. On peut le remplacer par « là-bas ».
- Où est-elle ? Là.
- Remets-ça là tout de suite.
- Tu la sens, elle est là ?
Du / dû
« Du » est l’article indéfini.
- Du parfum, du temps, du couscous
« Dû » est le verbe devoir.
- J’ai dû l’achever.
Peu / peux / peut / peus
« Peu » veut dire « pas beaucoup de » et reste toujours singulier.
« Peut » vient de pouvoir, troisième personne du singulier, indicatif présent :
- il peut
C’est aussi un mot de patois vosgien qui signifie bête, idiot.
« Peux » vient de pouvoir, première et deuxième personnes du singulier, indicatif présent :
- je peux
- tu peux
« Peus » n’existe pas.
Peut-être / peut être
« Peut-être » avec trait d’union est égal à « sans doute », « probablement ».
« Peut être » sans trait d’union c’est « pouvoir être » conjugué.
- Ce garçon peut être agressif quand il a bu !
a / à
Si on peut remplacer le « a » par « avait », il s’agit alors d’un verbe, il ne faut donc pas d’accent. Sinon on met un accent.
- Il a menti.
On peut dire « il avait menti » donc pas d’accent.
- Je pense à mes vacances…
On ne peut pas dire « Je pense avait mes vacances » donc un accent.
Tout / tous / toux
a) Dans le cas d’un adjectif :
« Tout » + Nom masculin singulier
- Tout homme est mortel.
- Tout le monde est là.
« Toute » + nom féminin singulier
- Toute la classe travaille.
« Tous » + nom masculin pluriel
- Tous les élèves travaillent.
« Toutes » + nom féminin pluriel
- Toutes les filles travaillent.
« Tout » est adjectif indéfini = chaque ; n’importe lequel
« Tout » est adjectif qualificatif = entier. b) Dans le cas d’adverbe
« Tout » = très ; tout à fait.
« Tout » + adjectif
- Ils sont tout petits. ? Très
Accord par euphonie si l’adjectif est féminin commençant par une consonne ou un « h » aspiré :
- Elle est toute blanche.
- Elles sont toutes hérissées.
c) Dans le cas d’un pronom indéfini :
« Tout » + verbe
- Tout est bien qui finit bien
- Tous travaillent.
- Il a écrit à tous.
d) Dans le cas d’un nom :
Déterminant + « tout » ? nom
- Le tout est d’essayer
- Il veut le tout.
e) Dans le cas de « tout » + autre :
« Tout » est adjectif s’il se rapporte au nom avec le sens de « n’importe quel »
- Toute autre solution n’est pas envisageable.
« Tout » est adverbe s’il modifie l’adjectif « autre », avec le sens de «tout à fait »
- À toute autre compagnie, je préfère la tienne.
f) « Toux » est un symptôme de la maladie.
Quelle / quelle / qu’elle
Si on peut remplacer par « que elle » alors c’est « qu’elle ». « Quelle » est le féminin de « quel ». « Quelle » est aussi le nom d’un catalogue de VPC ; souvent prononcé « quouelle ».
Foix / fois / foie / foi
« Fois » : quand on compte (1 fois, 2 fois)
« Foie » : l’organe du corps
« Foi » : la croyance, la conviction (religieuse par exemple)…
- Dieu m’a donné la foi.
« Foix » est une ville. C’est la préfecture du département de l’Ariège. C’est aussi la plus petite préfecture de France.
Il était une fois dans la ville de Foix une marchande de foie qui vendait du foie. Elle se dit, ma foi, c’est la première fois et la dernière fois que je vends du foie dans la ville de Foix.
Autant pour moi / Au temps pour moi
« Au temps pour moi » : se dit quand on admet son erreur et la nécessité de reprendre et reconsidérer les choses.
« Autant pour », marque un rapport d’égalité dans une comparaison: il en ferait autant pour moi…
Tort / tord
« Tort » : inverse de raison. Avoir tort = se tromper
« Tord » : du verbe tordre (je tords, Tu tords, il tord, nous tordons, vous tordez, ils tordent)
Qu’en / quand / quant
« Qu’en » c’est la contraction de « que en » :
- Il ne roule qu’en voiture.
- Il ne travaille qu’en été…
« Quand » = lorsque :
- Quand tu auras fini, fais-moi signe.
- Quand on n’a que l’amour…
« Quant » = « en ce qui me concerne », une locution, suivie de « à », « au » ou « aux » :
- Quant à vous cher amis, nous allons avoir une petite discussion.
- Quant aux fautes d’orthographe, sachez que…
Temps / tant / t’en / tend / tends / taon
« Temps » = la durée (heure, minute, seconde) ou le climat (beau temps…)
- Je n’ai pas le temps ni la patiente, je te quitte.
- Quel temps fait-il ?
« Tant » = autant, tellement
- J’ai tant de travail que je partirai plus tard ce soir.
- je n’ai jamais vu tant de fautes que dans ce livre.
« T’en » = contraction de « te en »
- T’en a-t-il parlé ?
- T’en souviens-tu ?
- Ne t’en fais pas.
« Tend » = tendre, 3ème personne du singulier, indicatif présent.
- Il tend l’oreille.
« Tends » = tendre, 1ère et 2ème personnes du singulier, indicatif présent.
- Je tends les bras.
- Tu tends le doigt.
« Tends » = également tendre, impératif
- Tends l’oreille et tu entendras.
« Taon » : la sale bête qui pique.
- Tu as un taon sur le bras, il va te piquer.
Notre / nôtre
« Notre » sans accent est un adjectif possessif (donc suivi d’un substantif)
- Notre maison est belle, tu veux voir notre chien ?
« Nôtre » avec accent est un pronom possessif
- Le nôtre est plus beau, essaye le nôtre
Idem pour votre/ vôtre.
Tache / tâche
« Tache » sans accent : tache sur un vêtement, tache d’encre…
« Tâche » : une chose à faire.
Plutôt / plus tôt
« Plutôt » dans le sens de « de préférence »
- Tu veux une prune ? Plutôt un abricot.
« Plus tôt » dans le sens « moins tard », « avant », « à l’avance »
- Il est parti plus tôt que prévu.
Vive / vivent
Même si Hergé utilise « Vivent Tintin et Milou » dans Tintin au Congo, l’usage veut qu’il soit aujourd’hui invariable.
- Vive la France.
- Vive les femmes.
Censé / sensé
« Sensé » : qui a du sens.
- Ce qu’il dit est sensé (n’est pas dénué de sens)
- Ce que tu racontes est insensé.
« Censé » : supposé
- Tu n’étais pas censé travailler ?
- Mon disque dur est censé arriver demain.
Donc, si on se dit de quelqu’un qu’il devrait normalement être intelligent, on dira :
- Il est censé être sensé.
Bailler, bâiller et bayer
« Bailler », c’est en faire accroire à quelqu’un (lui faire croire ce qui n’est pas) :
- Tu me la bailles belle !
« Bâiller », c’est quand on est fatigué, la bouche grande ouverte…
« Bayer », c’est rêvasser :
- Bayer aux corneilles
Flan / flanc
Le flan est une préparation culinaire.
- Un flan aux pruneaux
Le flanc est synonyme de côté.
- Prêter flanc à la critique.
- Débordement sur le flanc… accélération… et but !!!
Quoique / quoi que
Quoique est une conjonction qui introduit une proposition subordonnée, qui s’écrit toujours en un seul mot. On peut remplacer « quoique » par « bien que » :
- Il est encore très lucide quoiqu’il soit déjà très âgé.
Quoi que est une locution pronominale qui s’écrit toujours en deux mots et qui signifie “quelle que soit la chose que”.
- Quoi que je dise, personne ne veut m’écouter.
Attention donc :
- Elle l’aimera toujours quoi qu’il fasse.
- Elle l’aimera toujours quoiqu’il l’ait trompée à plusieurs reprises.
Ça / çà
« Ça » est l’abréviation de « cela » :
- As-tu vu ça ?
- Comment ça va ?
- Est-ce que ça t’arrive souvent ?
« Çà » est un adverbe de lieu :
- Çà et là.
ou une interjection :
- Ah çà !
- Çà alors…
Chair, chaire, cher, chère
« Chair » : la substance molle.
- La chair de l’homme, la chair d’une poire.
- Avoir la chair de poule.
« Chaire » : siège, tribune, poste.
- L’église du village avec sa chaire en bois sculpté.
- Ce grand professeur est titulaire de la chaire de droit.
« Chère » : nourriture.
- Faire bonne chère.
« Cher (re) » ; adjectif : qui est aimé ou qui est coûteux.
- C’est une amie très chère.
- Ces investissements ne m’ont pas coûté très cher.
Hors / or
« Hors » signifie « en dehors de »
- Le joueur était hors-jeu
- L’ascenseur est hors service
- Il était vraiment hors de lui
- Il est hors de question de se remettre à travailler.
- Miam, ce hors d’œuvre est délicieux
- J’ai mis le voleur hors d’état de nuire.
- Ce bijou en or est hors de prix
- Sans s’en rendre compte, il s’est mis hors-la-loi
« Or » est une conjonction de coordination… ou un métal précieux
- L’espace d’un instant, je me suis cru riche. Or, tout ce qui brille n’est pas or.
Plein de / pleins de
« Plein de » dans le sens de « beaucoup de » ne prend jamais « s »
- Plein de femmes sont folles de moi.
- Il a fait plein d’erreurs.
- J’ai perdu plein d’argent dans cette histoire.
« Plein de » dans le sens « rempli de » s’accorde en genre et en nombre.
- Ces exercices sont pleins d’erreurs.
- Cette femme est pleine de fric.
- Ces maisons sont pleines de vices de fabrication
« Plein de carburant » n’a rien à voir
- Il a fait le plein de carburant.
- Il a fait deux pleins de carburant.
Conte / compte / comte
Le « conte » c’est l’histoire, le récit
- Il lui a raconté un conte pour l’endormir.
Le « compte » c’est le calcul, le compte en banque
- Mon compte est en négatif, je suis ruiné.
- Faire les comptes.
Le « comte » c’est un titre de noblesse
- Monsieur le Comte et madame la Comtesse ont-ils fait bon voyage ?
Vers / vert / verre / ver / vair
« Vers » : on parle de vers en poésie. Il y a bien un « s » final au singulier. « Vers » signifie aussi « dans la direction de ».
- Sans le savoir, Monsieur Jourdain faisait des vers.
- Il manque un vers à la fin de mon poème.
- Ce bateau part vers l’Amérique.
« Vert » : la couleur
- Il était vert de peur.
- Vu les résultats catastrophiques, il a décidé de mettre toute l’équipe au vert.
« Verre » : la matière ou le récipient.
- J’ai acheté une table en verre.
- Tu passes boire un verre vers vingt heures ?
« Ver » : l’animal… y compris le ver informatique
- J’ai croqué un ver en mangeant ma pomme… Beurk !
- Mon disque dur a été infecté par un ver, j’ai perdu tous mes pps…
« Vair » : fourrure d’un écureuil appelé petit-gris, utilisé pour doubler ou border l’étoffe d’un vêtement.
- Cendrillon avait échangé ses pantoufles de vair contre des pantoufles de verre.
Cour / court / cours / courre
« Cour » : la surface à l’extérieur d’une maison
- Il construit un muret pour séparer la cour du jardin.
- Côté cour, côté jardin.
« Court » : « terrain de tennis », ou le contraire de « long ». Mais aussi courir à la 3è personne du singulier de l’indicatif présent.
- La finale aura lieu sur le court central.
- Quoi, tu as déjà fini ? C’est un peu court !
- Ce type court aussi vite qu’un lièvre.
« Cours » : l’enseignement donné par un prof, un cours d’eau ou courir à la 2è personne du singulier de l’indicatif présent.
- Enfin un prof qui donne un cours intéressant !
- Il a traversé le cours d’eau à la nage
- Tu cours aussi vite qu’un escargot !
- La vie suit son cours…
« Courre » : la chasse à courre
- Quelle barbarie cette chasse à courre !
Tante / tente
« Tante » est la personne, la femme de l’oncle.
- Mon oncle et ma tante divorcent.
« Tente » est l’abri en toile.
- Ma tante est partie en camping avec sa tente.
« Tente » est aussi la forme conjuguée du verbe tenter.
- Il tente de réussir son examen mais il est nul en orthographe.
De par / de part
« De part » se retrouve dans l’expression « de part et d’autre », autrement dit « des deux côtés ».
- Bush a ses détracteurs de part et d’autre de l’Atlantique.
- Hommes, femmes… Il y a des passionnés de part et d’autre.
« De par » est synonyme de « par », « vu », « à cause de ». Dans ce cas, « par » ne prend pas de « t » !
- La Belgique, de par sa situation géographique, est la capitale de l’Europe.
- Le cancer du sein chez la femme, de par sa fréquence, constitue un problème majeur de santé publique.
Balade / ballade
Une « balade » est une promenade.
- Il fait beau, on va faire une petite balade ?
Une « ballade » c’est un poème, c’est aussi la forme musicale qui les illustre.
- Il m’a écrit une ballade, quel garçon romantique !
- Les ballades de Chopin
Demi / demie
Adjectif singulier, sans pluriel. Il s’accorde en genre avec le substantif qui le précède:
- Six heures et demie
- Midi et demi
Il est invariable : Quand il est placé immédiatement avant le substantif auquel il est alors réuni par un trait d’union ;
- Une demi-heure
Dans la locution adverbiale à demi (sans trait d’union).
- faire les choses à demi…
« Demi » peut être employé comme substantif.
- Sonner les quarts et les demies
- Deux demis font un entier
Voie / voix / vois / voit / voua
« Voie » est synonyme de chemin.
- Une voie ferrée.
- Ce précurseur a ouvert la voie.
- Certaines voies navigables ont dû être fermées.
« Voie » est également le subjonctif présent (première et troisième personnes du singulier) de voir.
- Il faut que je voie Marie ce soir.
- Il faut que Marie voie Joseph demain.
« Voix » est le son qui sort de votre gorge.
- Jeanne d’Arc entendait des voix.
- Hé bien il donne de la voix ce bébé !
« Voit » est l’indicatif présent (troisième personne du singulier) de voir.
- Tu crois qu’il me voit ?
« Vois » est soit l’indicatif présent (première et deuxième personnes du singulier), soit l’impératif présent de voir.
- Je ne vois rien.
- Tu vois quelque chose ?
- Vois ce que tu peux faire et fais-le !
« Voua » est le passé simple (troisième personne du singulier) de vouer.
- Elle se voua corps et âme à cette cause.
Voir / voire
C’est simple, et on voit pourtant souvent la faute. « Voir » est un verbe
- Va te faire voir.
- Circulez, y’a rien à voir.
« Voire » est un adverbe qui a un sens renchérissant, il signifie « et même »
- Je le signalerai à ton collègue, voire à ton patron.
- Si je gagne au loto, j’achète un 4×4, voire deux.
On renforce parfois « voire » par « même ».
La locution « voire même », bien que critiquée par les puristes, n’est pas incorrecte. Peut-être juste archaïsante.
Ça / sa
« Sa » est un possessif. On peut le remplacer dans la phrase par « ma » ou « ta ».
- J’ai mangé avec sa fourchette.
- Je lui ai volé sa cuillère.
« Ça » signifie « ceci » ou « cela »
- Regarde-moi ça !
- Dis, ça t’intéresse une 147 neuve à 5000 €, je suis pressé de la vendre.
Public / publique
« Public », c’est un substantif. L’ensemble de la population, la masse des gens, la foule.
- Interdit au public.
- Tout à coup, le public s’est mis à lancer des tomates.
« Public, publique », c’est un adjectif. D’État, qui est sous contrôle de l’État, qui appartient à l’État, qui dépend de l’État, géré par l’État.
- Un établissement public
- Une école publique
- Une fille publique
Affaire / à faire
Il n’est pas toujours facile de trouver le bon.
« À faire »
- J’ai du travail à faire.
- Il aura fort à faire pour rattraper son retard.
« Affaire »
- Si tu t’attaques à elle, tu auras affaire à forte partie.
- Continue comme ça et tu vas avoir affaire à moi !
Envi / envie
« Envie » : souhait, désir… voire jalousie.
- Il vaut mieux faire envie que pitié.
- Pas ce soir, je n’ai pas envie de sortir.
- Je ne résiste que difficilement à l’envie de chocolat.
« Envi » : uniquement dans l’expression « à l’envi » qui signifie « à qui mieux mieux », « à qui veut l’entendre ».
- Il répète à l’envi qu’il est extraordinaire.
Polyclinique / policlinique
Ces deux termes ont une étymologie différente.
- La policlinique est une clinique de la ville. Il s’y donne des soins ambulatoires aux habitants d’une ville, et ses frais de gestion sont partiellement pris en charge par la municipalité.
- La polyclinique évoque la notion de multiplicité. Il s’agit d’un établissement hospitalier comprenant plusieurs services spécialisés.
Les deux orthographes sont donc correctes puisqu’elles correspondent à des réalités différentes…
Entretemps / entre-temps
« Entre-temps » = dans cet intervalle de temps.
- Entre-temps, le voleur a pris la poudre d’escampette.
« Entre-temps » ou « entretemps » = intervalle de temps entre deux actions, deux faits
- Dans l’entretemps, il avait fait 3 mois de prison.
Comme dans le second cas les deux orthographes sont admises, on en déduira qu’on est sûr de ne pas faire de faute en écrivant systématiquement « entre-temps ».
Différent/ différend
Ces deux termes sont différents
« Différend » ; nom masculin : conflit, divergence d’opinion, désaccord entre deux personnes.
- J’ai un sérieux différend à résoudre avec mon assureur.
« Différent » ; adjectif : qui diffère, qui n’est pas le même, pas identique.
- En quoi l’homme est-il différent du singe ?
Ainsi font fond fonds…
1. Les verbes
« Font » : troisième personne du pluriel du verbe faire à l’indicatif présent.
- Ils font le nécessaire pour s’en sortir.
« Fond » : troisième personne du singulier du verbe fondre à l’indicatif présent.
- Elle fond en larmes dès qu’elle repense à moi.
- La neige fond depuis hier.
« Fonds » : première et deuxième personnes du singulier du verbe fondre à l’indicatif présent.
- Je fonds quand elle prend son air triste.
- Tu fais un régime ? Tu fonds littéralement.
2. Les substantifs
« Fond » : la partie basse, celle qui est dessous ou derrière
- Ça y est, il a vidé le fond de la bouteille.
- Amener à ébullition le fond de sauce et ajouter environ 25 cl de crème.
- Ils se sont assis dans le fond de la classe.
« Fonds » : un bien immobilier et par extension tout ce qui appartient à un commerçant dans l’exercice de son activité.
- Il a racheté le fonds de commerce pour une somme dérisoire.
- Tu ferais bien de commencer à cotiser à un fonds de pension.
« Fonds » (toujours au pluriel) : l’argent
- Il n’a pas les fonds nécessaires pour échapper à la faillite.
« Fonts » (toujours au pluriel) dans « fonts baptismaux » : bassin placé sur un socle et destiné à l’eau du baptême.
- Le prêtre a laissé tomber l’enfant dans les fonts baptismaux.
Sein, sain, saint, seing, ceins, ceint
« Sein » (subst.) = la poitrine.
- Cachez ce sein que je ne saurais voir.
Par extension, « sein » a pris le sens de « à l’intérieur », « dans » dans des expressions comme « au sein de », « en son sein ».
- Les traîtres ourdissent un complot au sein de la société.
« Sain » (adj.) = en bonne santé, salubre
- L’air sain de la mer te reposera.
- Il est rentré sain et sauf.
- Les comptes de la société auditée se sont avérés très sains.
« Saint » (adj. ou subst.) = vertueux, sacré.
- Sainte Marie, priez pour nous.
- Ce monsieur est un saint homme.
- Les lieux saints.
« Seing » (subst.) = signature
- Il me reste à apposer mon seing.
- Un acte sous seing privé.
- Le blanc-seing permet de rédiger le document ultérieurement.
« Ceins » ; « ceint » = forme conjuguée du verbe ceindre. « Ceindre » signifiant entourer, environner, serrer.
- Je ceins, il ceint, vous ceignez (rien à voir avec vous saignez bien entendu).
- Ceindre une ville de murailles.
- Ceindre l’épée à un chevalier (lui mettre une épée au côté).
- Il le ceignit d’une écharpe.