Challenge d’écriture n°26 – Texte n°7

Son of Khaine

Malgré le geste désespéré de […], […] avait déjà ouvert la […], scellant ainsi leur sort à tous les deux.

Tu as eu ta damnée chute, alors pars. Le récit est fini, tout ceci n’est qu’un « P.S. ». Un post-scriptum. Un épilogue inutile. Un parti socialiste à égalité avec les Verts – ils peuvent remercier Home. A propos de home, je suis dans la mienne, de maison. Il est 4h32 du mat, je n’ai rien de mieux à faire que de perdre mon temps à écrire ça. Honnêtement, je suis gentil, je te préviens : pars. Tu as sûrement mieux à faire que de rester comme un idiot devant ton écran à lire cette conclusion sans intérêt.

Qu’attends-tu ? Tu as eu ta chute. En restant ici à attendre une histoire, tu ne vas rien faire d’autre que te casser le nez en chutant dans les escaliers savonnés de la nullité pseudo-littéraire et du mauvais humour. J’ai déjà commencé dans le présent paragraphe. Même pas mal ? J’espère bien. Je peux faire pire, bien pire. Je suis capable du meilleur comme du pire, mais pour le pire, je suis le meilleur. Ou pas. Pars. Et ne m’oblige pas à être grossier ou à employer la force… allez, pars.

J’écrirais bien quelque chose d’un peu intéressant, moi, maintenant qu’il est parti. Mais quoi donc ? La est la question. Et ce n’est pas estre ou ne point estre. On naît, on est, on meurt, on n’est plus. Engrenage bien huilé de l’existence. Qui commence toutefois à donner des signes de faiblesse. Plus l’être humain perce les secrets de ses mécanisme, plus la vie lui est futile, plus il brûle d’envie de saboter cette machinerie assemblée par des millions d’années d’évolution. Ce n’est que ça, après tout. Évolue ou crève. Mieux, en fait : évolue et crève. Tout n’est qu’une affaire de gène. Des séquences de bases azotées, c’est tout ce que nous sommes, des

L’habit pour un soir fait le moine,
La camisole et l’entonnoir créent le fou !
La fête elle-même se fane,
Et tout cela, christs oppresseurs, ne tient qu’à vous !

La camisole et l’entonnoir créent le fou
Qui égorge vos apparences,
Et tout cela, christs oppresseurs, ne tient qu’à vous,
A vos fastes et à vos danses !

Qui égorge les apparences ?
Caïn, Golem, le seul qui ne se soumet pas
A vos fastes et à vos danses :
Jamais il ne rampera dans vos tristes pas !

Caïn, Golem, le seul qui ne se soumet pas,
Vous l’avez façonné, pourtant
Jamais il ne rampera dans vos tristes pas,
Vous, saints, seins, sains et bien-portants !

Vous l’avez façonné, pourtant
Votre noir monstre vous dévore sans pitié,
Vous, saints, seins, sains et bien-portants,
Il mord votre chair fade jusqu’à satiété !

Votre noir monstre vous dévore sans pitié

Il mord votre chair fade jusqu’à satiété

T’es encore là ? Écoute. Ou lis, as you want, à la limite je m’en fiche. Pars. Cours. Ce n’est pas que je ne t’aime pas. Au contraire. « Au contraire, Caïus ». Celui qui trouve la référence a le droit à un bonbon. Mais pas de rester, n’abusons point. Tiens donc, et si l’envie soudain me saisissait de continuer en vers, ou mieux, en vert, vert pomme !
Ceci est moche et laid ? Oui oui, fort bien, je sais…
Point de [color] ? Zut, ça m’assomme.
Enfin, écrivons-donc, et en alexandrins !
Alexandre Ier, roi de la Macédoine,
grand con qu’est grand et beau, salade de légumes…
« Découvrez la recette de la macédoine :
navets, haricots verts, chou-fleur, autres légumes,
quatre-vingt grammes par personne, ainsi qu’un oeuf
tous les quatre invités. Tailler en petits cubes,
cuire dans l’eau salée, séparément, sauf l’œuf,
monter la mayonnaise avec l’aide d’un tube,
rassembler les légumes dans un très grand plat,
ajouter la mayo sans oublier l’œuf dur,
et que dire, ah, que dire ? Bâfrez-vous donc, ma foi,
Sans mettre les pieds dans le plat : le fond est dur.

674 mots. Tu sais ce que ça veut dire ? T’es à peine à la moitié de tes souffrances. Fuis. Fs. *, * pr*s*nt j* c*ns*r* tt*s l*s v*ll*s. L*ch*-pr*s*, t* d*s-j*, *n*t*l* d* t’*ch*rn*r * vlr m* l*r*. J*e px c*nt*nr c*mm* ç* l*ngt*mps, t* ss. *h, ç* n* s*rt * rn d’*ss*r d* p*ss*r * l* st*, j* vs fr* ns* j*sq*’* l* f*n d*s m*ll*-dx-c*nt m*ts. Rn n* t* s*r* prgn* s* t* n* d*grp*s p*s imm*d**t*m*nt.

Petit aperçu de ce que je peux faire. Tout petit. Fuis. Que faut-il te dire pour que tu partes enfin, laissant ces étendues de pixels blancs et noirs aux frontière de la folie à qui de droit ? Tiens et si j ecrivais sans virgules ni apostrophes ni accents ni points ni majuscules ça sera marrant je trouve pas toi j ecoute du metal symphonique a chant feminin tout mou fuis te dis je oui meme pas de tiret je suis impitoyable si tu pars pas je vais etre oblige d ecrire en sms j espere que je n aurais pas a en arriver la quand meme

J’ai froid aux pieds, il est 5h29, et j’ai faim. Sinistre dilemme. Soit je mange, puis je reviens écrire, soit je mange et je vais me coucher, soit je ne mange pas et j’écris, soit je ne mange pas et je vais me coucher, soit je mange et je fais autre chose, soit je ne mange pas et je ne fais autre chose. Écoutant du metal sympho tout mou – pire que Nightwish, les gens, réalisez si vous pouvez, même moi j’ai du mal ! – je vais opter pour la solution miracle.

Rester ici à ne rien faire.

Et si je tapais des lettres au hasard ? Allons-y, c’est parti. rejisroh$je34a4

£H
H£H06ZK

LF4QIJ4QPJFHP«ddg^slpqpvQ
ta’tk*

5h52. Je ne sais pas comment j’ai appuyé sur Alt+F4 ou une combinaison équivalente, toujours est-il que j’ai fermé le traitement de texte. Je suis resté quelques minutes à écouter mon fichu sympho-tout-mou. Puis j’ai tourné la tête vers mes volets entr’ouverts. Le soleil finissait de passer au-dessus de l’horizon dans un voile d’or pâle, aussi rosé que l’herbe qui s’éveillait. Le cerisier au feuillage profond et vert veillait toujours, dans l’atmosphère vague et brumeuse de cette matinée vespérale. Le rebord en briques rouges de ma fenêtre était légèrement humide. Il n’était pas l’heure d’écrire. Il n’était pas l’heure d’être ou de ne pas être. Il était l’heure d’être au-delà de ces questions. Qu’importent les formules qu’utilise Gaïa dans ses incantations. Qu’importent les tours des prestidigitateurs , la magie existera toujours.

A trop s’attarder sur le crépuscule, on ne voit pas l’aube arriver. Je ne pouvais apercevoir le couchant et m’en lamentais. Futile désir. Mon âme est au levant. Vers l’orient, toujours vers l’orient, accompagné par la voix cristalline d’une femme que je n’ai jamais vue.

Alors, vais-je au final envoyer ceci ? … Qui m’en empêcherait ? Ceci est mon crépuscule. Mon aube arrive, et elle brille. C’est elle que tu dois voir.

J’envoie.

« Malgré le geste désespéré de sa part, elle avait déjà ouvert la boîte mail, scellant ainsi leur sort à tous les deux. »

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