Dans l’arêne

“A toi dans 5 minutes mon gars, Kassbrick finit son dernier client et ce sera ton tour !

C’est quoi ton nom? C’est pour l’annonce.”

L’homme ainsi apostrophé par l’intermédiaire du petit haut parleur accroché au mur ne se donna pas la peine de lever les yeux pour répondre à l’Equarisseur le taulier.

“Garner.”, lâcha-t-il retournant à sa tache du moment.

Seul, assis sur un tabouret branlant dans une pièce qui aurait eu plus d’utilité comme placard, Garner finissait de serrer les lacets de cuir autour de ces gants rudimentaires.

Récupérés sur la patère de la pièce, il s’agissait en fait des gantelets rescapés d’une armure carapace qui avait dû voir des jours meilleurs. Plus que de simples protections pour ses phalanges, ils serviraient tout de même à amplifier ses coups et à le protéger un minimum.

Garner ne se souciait pas de savoir combien d’hommes avaient fait ces mêmes gestes avant lui, non, concentré sur son prochain combat il s’appliquait méticuleusement à sa préparation en commençant une série de traction et de pompes.

Vétéran des dernières invasions tyanides de Torep, il avait eu sa part des combats ces dernières années, ils avaient fait de lui un dur, un homme qu’on n’aimerait pas croiser au fond d’une ruelle sombre, il le savait et aimait en jouer parfois.

Mais ce soir ça ne servirait sûrement pas à grand-chose face à Kassbrick, une brute épaisse, un tueur à main nue. Il avait accepté de participer à ce combat clandestin non pas pour le prime promise à celui qui étendrait le champion local, mais juste pour le plaisir de se battre. En cela il espérait se différencier des précédents adversaires de Kassbrick.

Garner aimait se battre, se retrouver face à face avec son adversaire, quel qu’il soit, quelle que soit sa force ou sa taille, juste pour se mesurer à lui. Cela lui avait valu une belle réputation de coriace au sein de sa compagnie de combat.

En sueur il se relève face à la porte qui va s’ouvrir dans un instant, les vérins sont en train de descendre la plateforme de combat.

“Et maintenant, cher public, voici un dur, un coriace !…”

Frappant ces poings au creux de ces paumes, Garner se leva attendant que la porte s’ouvre face à lui.

”… Il vient défier votre champion Kassbrick, le vainqueur des cent vingt huit derniers combats! …”

Elle s’ouvre laissant entrer un flot de lumières de sons et d’odeurs.

Garner s’avance dans l’arène.

Par une autre parte on évacue le dernier candidat à la gloire, il est traîné sur le dos par des serveurs reconvertis en brancardiers pour l’occasion.

Kassbrick est là aussi, il est assis sur un tabouret et deux serveuses s’en occupent en brassant l’air devant lui, en lui proposant à boire.

”… puisse l’Empereur l’avoir en sa pitié, voici GAAAARNEEEER ! ”

C’est un colosse qui doit dépasser Garner de deux têtes, il sourit à son public qui hurle sa joie par des sortes de hululement que n’aurait pas désapprouvé un Space Wolf, la coutume du coin quand le sacrifié entre dans l’arène.

Un petit groupe tente tout de même d’apporter son soutien à Garner comme il peut, Garner ne voit pas ses compagnons de batailles, il est déjà dans son combat.

Kassbrick se lève, il est vraiment immense.

L’Equarisseur entre au milieu de l’arène, les deux adversaires s’avancent, le silence se fait dans le public

“Vous connaissez les règles, il n’y en a pas, que le meilleur gagne !

– J’vais te casser en deux petit, lance Kassbrick d’une voie hargneuse.

– Essaye de me toucher déjà”, réplique Garner.

Le public explose de joie, de mémoire de buveur, personne n’avait répondu ainsi à Kassbrick, on allait voir du sport ce soir.

L’Equarriseur ressort de l’arène laissant prudemment le champ libre aux combattants.

La scène se met alors en mouvement et les puissants vérins la hissent sans effort jusqu’au niveau des grilles au centre de la salle, permettant au public de voir enfin l’insolent qui a eu l’audace de défier Kassbrick, c’est aussi le signal de l’engagement des hostilités.

Kassbrick et Garner s’avancent l’un vers l’autre, prudemment, les mains tendues face à eux prêtes à saisir toute opportunité.

Soudain Kassbrick s’élance vers Garner qui fait un pas à droite en baissant la tête. Dés que son adversaire entraîné dans son élan est à portée, Garner décoche un violent coup sur le coté gauche de la mâchoire de Kassbrick, ce dernier est projeté au sol, déséquilibré par l’impact.

La foule laisse échapper l’air de ses poumons trop longtemps retenu et les cris de joie tournent à l’hystérie.

Kassbrick se remet immédiatement debout cherchant son adversaire du regard.

Garner ayant profité de son avantage a pris son élan et se précipite dans le dos de Kassbrick dont le front vient bruyamment heurter le sol, Garner lui saute dessus et commence une série dans les cotes et la colonne vertébrale. Kassbrick parvient à rouler sur lui-même sans pouvoir éviter les coups de pieds de son adversaire dont l’un parvient à lui faire sauter une dent.

La bouche en sang il se remet sur ses pieds et bloque un dernier uppercut visant son arête nasale.

Les deux adversaires s’écartent l’un de l’autre pour reprendre leur souffle.

Quelques spectateurs dans un état second se précipitent sur le grillage clôturant le champs de bataille, les potes de Garner se sont fait plein de nouveaux amis qui ne cessent de vanter les mérites du nouveau champion, les paris on changés de sens, on en vient à parier sur le temps qu’il reste à Kassbrick avant de se faire étaler pour de bon.

Kassbrick essuie le sang qui lui coule de la bouche, il regarde Garner d’un œil nouveau, un adversaire pas comme les autres décidemment.

Avec prudence il se remet en position, Garner fait de même mais au moment où tout le monde s’attend à voir partir Kassbrick comme il en a l’habitude, c’est le garde impérial qui lui fonce dessus, tête en avant il va lui écraser le foie.

Kassbrick tient bon, la douleur est terrible mais il parvient à saisir l’avorton à bras le corps, il n’a plus qu’à serrer pour lui briser l’échine.

Un silence s’installe dans la salle pendant … au moins 5 secondes avant que les paris ne repartent de plus belle.

Kassbrick commence à serrer doucement, ses bras énormes ne peuvent plus laisser échapper Garner.

Ce dernier grimace sous la douleur, il sait qu’il vient de gagner son combat.

Il regarde alors Kassbrick droit dans les yeux et esquisse un demi sourire.

Kassbrick surpris cesse de serrer sa prise et Garner écarte alors ses bras libres de toute emprise et vient écraser ses mains sur les oreilles de son adversaire.

Le claquement sec des paumes sur les oreilles couvre un instant le brouhaha, Kassbrick relâche totalement son étreinte et tombe à genoux devant Garner qui se prépare à lui asséner le coup de grâce lorsque la porte d’entrée explose et qu’une escouade armée de matraques pénètre en force.

” Adeptus Arbites ! Cet établissement est fermé sur ordre du premier sous consul, vous êtes tous en état d’arrestation, veuillez ne pas résister ! ”

Le public jusqu’alors bien discipliné s’éparpille en tout sens cherchant une porte de sortie, les Arbites vont s’en donner à cœur joie, ce soir va vraiment y avoir du sport.

L’Equarisseur en bon commerçant pragmatique a activé la descente de la plateforme de combat juste avant de s’y réfugier avec une poignée de ses serveurs et de quelques consommateurs plus prompts à réagir.

Garner aide Kassbrick à se relever, le combat est terminé.

Ensembles ils partent de cet endroit bien décidé à ne pas se faire attraper par les patrouilles.

Au petit matin les deux hommes se séparent pour rejoindre son régiment ou l’établissement de l’Equarisseur.

” On se retrouvera un de ces jours petit !

– A ton service mon gros. ”

Commentaire des votants

  • texte très sympa à lire…
  • 18 fautes d’orthographe.
  • Problèmes mineurs de concordance de temps.
  • Confusion entre possessifs et démonstratifs.
  • Le public a une très bonne ouïe pour entendre les défis que se lancent les combattants… y’a un micro?
  • Frapper DES poings au creux DES paumes suppose que Garner a 4 bras.
  • Un type survivant de !!!!!128!!!!! combats n’est pas décontenancé par un sourire.
  • Par contre, j’ai aimé l’ambiance glauque… on sent la sueur dans l’air, c’est bien!
  • pit powa, le texte comportant sûrement la plus grande proportion du combat en lui même… un peu déçu par la fin en demi teinte.
  • Rha, j’adore ce mec !!! Nouvelle jouissive bien que je ne sois pas certain que des GI iraient se fourvoyer dans un endroit pareil… Néanmoins du très très bon !!!
  • Dommage pour le défaut de relecture (tu y penseras la prochaine fois ;) ).
  • Sinon histoire assez originale, j’aime beaucoup l’absence de haine dans ton récit
  • contrairement à tous les autres. On a presque envie de parier sur le match …

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Texte écrit pour le challenge d’écriture n°6

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