Myrkhul Ash

Un souvenir

Un souvenir me revient, lointain mais toujours vivace comme une flamme qui ne veut pas s’éteindre malgré la tempête qui souffle.
Cela se passe sur une lointaine colonie humaine. Les peuples qui y vivent ou qui y vivaient, je ne sais pas s’ils sont toujours là, n’étaient rien d’autre que de la main d’oeuvre bon marché pour des exploitants agricoles sans scrupule.
Des esclavagistes n’ayant en tête que le profit maximum qu’ils pourront tirer d’une planète sans se soucier de sa population indigène. A cet égard ils ne valent pas mieux que des tyranides.
Bref, une petite révolte s’était mise en place au sein des populations exploitées et un groupe de représentant m’était arrivé par les canaux habituels afin de me demander mon aide moyennant rétribution.

Ce n’est pas la sympathie de leur cause qui m’a poussé à accepter mais autre chose que je ne saurais définir, une force qui m’a littéralement jeté dans un conflit qui, en temps normal, ne m’aurait pas intéressé si j’en avait entendu parlé. Il y en a tellement à travers tout l’Imperium.
Mais celui-ci semblait être le mien.

Nous nous sommes donc rendu sur ce monde, moi et ma petite troupe, pour l’occasion nous avons amené tout ce qui se fait de mieux en matériel de démolition et de sabotage.
Nous nous sommes amusé comme des fous pendant près de deux mois, temps nécessaire aux autorités planétaires de se rendre compte que quelque chose clochait.
Les approvisionnement ont chuté de manière catastrophique, les quottas étaient en périls, chose inimaginable sur ce bout de caillou tranquille au fin fond de nulle part.
Les indigènes ont suivi le mouvement, rechigné au travail, les réprimandes se sont faites plus violentes, plus sanglantes. Nous les avions prévenus.

Une compagnie d’un régiment impérial est arrivée.
De beaux militaires fraîchement formés venus mater une révolte de paysans, ils ont cru que ce serait vite fait, on les a vite détrompé.

Nous n’étions pas très nombreux, à peine l’équivalent de cinq pelotons, mais c’est fou ce qu’un groupe restreint, bien entraîné, parfaitement discipliné et surtout qui n’a rien à perdre peut faire contre un mastodonte.

Les opérations de guérilla ont duré quatre mois, quatre longs mois pour les recrues impériales qui ont perdu près d’un tiers de son effectif d’arrivée. A la fin de cette période la compagnie ne se contentait plus que de protéger les installations impériales de stockage et toute l’infrastructure aéronavale. Nous leur avions interdit toute escapade en rase campagne sous peine de subir de lourde pertes et d’humiliantes défaites.

Les choses ont un peu tourné lorsque le convoi impérial de collecte est passé.

A son bord, les collecteurs impériaux avaient amené une compagnie de Space Marine, la 5ème Compagnie de la Raven Guard il me semble.

Leur capitaine a repris les choses en main.

Dans un premier temps nous n’avons rien tenté, face à cet adversaire, un conflit ouvert aurait été suicidaire.
Nous avons observé afin de monter une opération, une seule, la dernière avant de quitter ce rocher devenu brûlant et rentrer chez nous.

Les autochtones n’avaient pas conscience de ce nouveau danger et ils ont continué dans leur euphorie à mener des actions de sabotage comme nous leur avions appris.

Les Space Marines sont intervenus, brutaux, rapides, efficaces, les principales poches de résistance ont été balayées en moins de trois semaines.

La majorité des indigènes ont été pris et emmenés ailleurs. Ainsi est le devenir des rebelles, ont les séparent avant de les déplacer vers d’autres lieux souvent bien moins souriants afin de servir à nouveau l’Imperium.
Les mines de Cholos IV sont parfaites à cet usages, la durée de vie d’un esclave y est suffisamment longue pour qu’il soit rentable de l’y amener et les conditions sont suffisamment dures pour casser n’importe quel rebelle.
Nous les avions prévenus.

Une fois ce ratissage effectué, les patrouilles Space Marines sont faites moins vindicatives et surtout en effectifs plus réduits, c’est alors que nous avons décidé de mener notre action, notre dernière action.
Pourquoi ne pas partir tout de suite, nous n’avions plus rien à gagner et courions le risque d’être découverts à tout moment.
Encore une fois cette force m’a poussé à rester, je n’avais pas rempli ma mission, quelle qu’elle soit.

Nous étions posté près d’un des dernier village encore habité de plus d’une dizaine de personnes, une des prochaine cible des patrouille impériale. Celle-ci se présenta en effet, deux escouade tactique type des guerriers de l’Empereur.
Le sergent à sa tête était un vétéran de nombreuses campagnes et arborait l’insigne impérial sur sa poitrine comme une invitation à venir le lui disputer. Une croix honorifique des meilleurs combattant venait parfaire son armure. Armé du bolter standard il portait également un holster et une longue et large épée. Un combattant comme j’en avais pas rencontré depuis longtemps.
Enfin ma tache m’apparaissait, je devais vaincre ce fier représentant de l’Empereur afin de montrer la faiblesse de ses armées malgré tout ce qu’ion pourrait croire.

L’embuscade était prête depuis des jours, et je n’eu rien à ajouter, chacun connaissant parfaitement son rôle.

Les deux escouades furent prises sous le feu assourdissant de nos batteries de canon légers, la moitié des impériaux ne purent faire face et s’écroulèrent, le reste se dispersant afin de ne pas offrir plus de cibles que nécessaire et une partie d’entre eux chargea nos positions les plus exposées.

Le sergent était encore là malgré un impact dans son armure, impact qui ne lui avait apparemrent rien fait d’autre que de le jeter au sol.
Il rallia à lui ceux qui le pouvaient encore et se dirigea vers ma position tirant de son bolter jusqu’à en vider son chargeur bien avant de nous atteindre.

Le second groupe de survivants allait arriver sur nos positions quand nos mines se déclenchèrent, rien de plus efficace que de faire croire que vous avez un point faible pour le transformer en piège mortel, mes hommes allaient parfaitement pouvoir se sortir de cet affrontement, d’autant que les servants des batteries devenues inutilisables ralliaient le lieu de la bagarre.

Face à moi le groupe du sergent perdit moins d’unité que je ne l’avais calculé malgré nos tirs soutenus, l’affrontement allait être plus coriace que prévu.

L’avenir de mon destin était de nouveau face à moi.

Le choc fut brutal, le sergent et son escouade nous percuta violemment, balayant le premier rang comme le faucheur abat le blé mur. Je ne voyais plus rien autour de moi que mon adversaire et ne me préoccupais pas de qui était encore debout prêt à me seconder dans mon assaut.

La frénésie des combats était en moi et je me jetai dans la mêlée.

Je tranchais ici un bras, là je transperçais un défaut dans une garde trop basse, mon adversaire en faisait de même et nous nous avancions l’un vers l’autre irrésistiblement au fil du combat.
L’issue ne faisait aucun doute, les guerriers de l’Imperium allaient être balayé, seul notre duel pouvait avoir un intérêt pour d’éventuels observateurs extérieurs.

Le cercle se forma. Mes compagnons en avaient terminé avec leurs adversaires respectifs.
Le sergent vit et comprit.
Il se releva de toute sa hauteur et m’adressa un salut martial.
Je lui retournai son salut.

Il est presque agréable d’affronter des adversaires qui ont un réel sens de l’honneur, ce n’est pas souvent le cas et j’ai plus souvent combattu des bêtes sanguinaires que des chevaliers comme je me plais à les nommer.
Ce sergent avait ce sens de l’honneur, je le lui rendait donc avec dignité.
Mes compagnons avaient également ce sens de l’honneur, même si chez certains je dirais plus un instinct de l’honneur. Quoiqu’il en soit, ils déposèrent leurs armes à leur pieds montrant ainsi que ce combat ne les regardait pas.
Il était bien entendu qu’en cas de défaite de ma part le vainqueur serait proprement exécuté, nous n’étions pas là pour faire des prisonniers ni laisser de témoins gênants avant notre départ.

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