Challenge n°16 – Texte n°4

MFT

« Les étoiles. J’ai toujours été fascinée par ces petites étincelles dans le ciel. Il est dit dans le Livre des Conquêtes que chaque étoile appartient au domaine de l’Humanité. Quand je pense qu’autour de certaines gravitent des planètes qui n’attendent qu’une chose : que le Verbe impérial viennent les éclairer ! »

Vlaana détourna la tête de la baie vitrée à travers laquelle elle fixait depuis un moment le vide sidéral. Son regard se posa sur l’aile du Death Eagle. Un sourire parcouru son visage fin et élégant.

Le Death Eagle était son avion, son cheval de bataille. La silhouette gracile, les courbes délicates et racées de l’appareil lui donnaient comme une beauté féminine. La jeune fille éprouvait comme un lien d’amitié solide avec cet engin de mort. Comme une compagne d’armes, comme une fidèle amie qui jamais au plus fort des combats ne l’avait laissée tombée. Et l’Empereur savait qu’elle en avait vu des combats !

L’Adeptus Mechanicus Spitfire LF Mk IX était le chasseur le plus merveilleux qu’elle eut jusque là pilotée. Il était aussi rapide que les Thunderbolts des autres unités de chasse de l’Imperium, virait beaucoup plus sec et sa puissance de destruction était comparable aux chasseurs de classe Lightning. Certes il n’était pas aussi résistant, mais entre des mains expertes il est le plus redoutable de tous les chasseurs du parc aéronautique impérial.

Et il lui avait plus d’une fois sauvé la vie…

Vlaana replongea son regard dans le noir de l’espace et les petits points brillants qu’étaient les étoiles.

Elle se souvint de ce combat contre les orks brutaux et puants qui avaient envahis le monde impérial de Mira.

« Des adversaires coriaces. Leurs attaques surprises sont très désagréables. »

Sur le coup, cela avait fait rigolé les pilotes récemment intégrés à l’escadrille par le Chapitre, et qui n’avaient pour certains pas d’expérience sur les Orks. Vlaana, en tant que chef de l’unité était chargé de les « briefer ». La suffisance de trois d’entre eux leur avait coûté la vie, et bien plus auraient étés abattus s’ils n’avaient pas combattu sur Spitfire…

« J’avais eu rudement chaud cette fois ci. L’appareil vibrait de toutes parts, il avait pris une mauvaise rafale. Encore et toujours sortis d’un nuage… et pourtant ça n’était pas faute d’être attentive ! J’ai eu de la chance que ses armes s’enrayent… le moteur toussait et j’avais l’aile droite en lambeaux. Heureusement que nos réservoirs étaient presque à sec… »

Cependant l’escadrille si elle avait subit de lourdes pertes avait repoussé l’attaque ork.

« Le virage serré de Haakon a été parfait. Il l’a amené dans l’intérieur de celui d’un Chassa Bomba, avec une correction de tir de débutant. Avec des appareils qui ne tiennent que par des bouts de ficelles, les autocanons sont meurtriers ! Le peau verte a éclaté d’une telle force qu’une patrouille a retrouvé une partie déchiquetée de la queue à quinze kilomètres ! »

Elle laisse ses souvenirs venir d’eux-mêmes à son esprit.

Ceux du dernier combat étaient frais d’à peine trois jours. A présent engagés elle et son escadrille au-dessus de Venior, un monde en colonisation, chaque affrontement était comme une gigantesque joute d’acrobates, de pantins accrochés à des fils invisibles ou bien d’artistes fous traçant dans le ciel des figures d’arabesques blanches dans un concours dantesque. Les pilotes eldars étaient des opposants fantastiques ! Des duellistes aériens hors-pairs qui maniaient des engins que même le Spitfire peinait à égaler. La jeune femme admirait et enviait presque ces extraterrestres. Elle chassa vite cette pensée interdite de son esprit pour celle du dernier accrochage.

« Que ces engins sont beaux et rapides ! Rien à voir avec les Orks. En y repensant cela me chagrine d’avoir à les descendre. Heureusement que l’adrénaline joue à plein ! J’avais bien passé un quart d’heure à tournoyer avec lui. Lacets serrés, boucle, vrille feinte, Immelmans, rien à faire nous contrions toutes nos manœuvres. Comme si chacun connaissait instinctivement les réactions de l’autre. Et puis… et puis il y a eu je ne sais quoi exactement. Soudain il a viré sur sa droite et a voulu piquer mais il est passé dans mon angle de tir. Peut être n’avait-il plus de carburant ? Je ne sais pas. Il est passé dans mon collimateur l’espace d’un quart de seconde et si ce réflexe instantané ne m’avait pas fait ouvrir le feu l’instant précédent il serait rentré tranquille ! Je l’ai touché à l’emplanture des ailes à l’autocanon et j’ai dû y toucher quelque chose de sensible… un incendie s’est déclaré et un arc électrique d’un bleu glaciale a parcouru tout le fuselage… mes bolts n’ont fait qu’aggraver la situation en explosant un peu partout à l’intérieur de la déchirure…quand l’aile s’est détachée je n’ai qu’alors compris ce que je venais de faire : abattre mon adversaire. Et je ne sais pas pourquoi mais cela m’a fait mal au cœur ! Je suis heureuse que le pilote se soit éjecté. Je ne le devrais pas mais je le suis pourtant… »

Vlaana sortit de ses pensées. Elle scrutait toujours l’immensité ténébreuse. Les étoiles brillaient toujours au firmament. Sans doutes autour de certaines gravitaient des planètes qui attendaient que le Verbe impérial les éclaire à la lueur des déflagrations des armes de guerre. Sans doutes sur toutes ces planètes Hommes et Extraterrestres s’exterminaient-ils mutuellement… toutes ces vies gâchées, fauchées, qui auraient put s’apporter tant…

Un bouillonnement rageur lui remontait des tripes. Ses points se crispèrent et elle frappa avec violence la vitre de protection.

« Toujours la Mort et la Destruction ! Hurla-t-elle. L’Univers ne connaîtra-t-il donc jamais la PAIX ? »

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