J’ai une idée

Les idées

Les idées viennent de nos expériences de tous les jours, de nos lectures, des films vus et de tout un tas de sources diverses. Une scène vue dans la rue peut devenir une idée, un son, une odeur, un gribouillage fait lors d’une conversation téléphonique et que sais-je …

Ces idées doivent être ensuite conservées quelque part, le plus pratique étant encore le petit carnet qu’on a toujours sur soi et qu’on peut sortir rapidement pour noter l’idée du moment. Mieux vaut ne pas trop compter sur sa mémoire, aussi infaillible soit-elle.

De temps en temps quand une idée est plus forte, plus puissante que les autres, on a l’impression qu’on peut en faire quelque chose, un texte. Il faut alors la confronter, la recouper avec d’autres idées ou notes prises il y a 6 mois 2 ans et qui soudain trouvent un écho nouveau, des possibilités nouvelles.

Cette confrontation, ce murissement peut (doit?) prendre du temps. Une idée fulgurante est rarement une bonne idée, en tout cas pas suffisante pour faire un bon texte.

Il est a garder dans un coin de l’esprit que votre idée une fois murie et prête à devenir un texte a sûrement déjà été pensée par quelqu’un et qu’un texte en a été fait. Que cela ne vous arrête pas, il est pratiquement impossible de faire un texte complètement original et nouveau, c’est la façon dont vous allez aborder votre texte, votre sensibilité propre qui fera de ce texte une oeuvre originale.

Développer les idées

Ça y est , vous avez trouvé quelques idées qui semblent aller pas trop mal ensemble et vous estimez que vous allez pouvoir en faire un texte correct. Pas de précipitation, continuons à explorer le processus de création qui ne fait que commencer.

Prenons un exemple simple. Vous avez en tête une scène de bataille entre deux combattants exceptionnels, tout est prêt, vous avez le découpage de la scène, les diverses feintes et attaques que vous voulez placer, c’est parfait, mais c’est loin d’être suffisant.
Vous devrez avant de commencer à décrire le début de cet affrontement vous poser la question de savoir pourquoi ils se battent, leurs raisons, qu’elles sont leurs compétences particulières qui en font des combattants si exceptionnels, comment ont-ils acquis ces compétences, quel fut le prix pour les acquérir, qu’ont-ils dû perdre pour cela, leurs sentiments à ce moment, qui ont-ils quitté, perdu …
Tout un tas d’interrogations qui vont finir de donner de la profondeur à vos personnages.
Et là vous vous dites que ça ne sert à rien tout ça, vous voulez juste raconter le combat. Bien sûr vous n’allez pas exposer tout ça au lecteur qui s’en fiche, car lui aussi tout ce qui l’intéresse c’est le combat. On peut s’en passer en effet, mais je vous garanti que le texte final n’aura pas le même impact si vous vous êtes posé les questions avant d’écrire la première ligne du combat.

Toujours sceptique ? Essayez. Ecrivez ce fameux combat, d’une traite, sans vous poser ces questions.
Reprenez ensuite toutes les questions que je vous ai posé plus haut, ajoutez-en de votre cru et répondez à toute en écrivant vos réponses. laissez murir. Reprenez l’écriture de votre combat et comparez les deux textes. la différence devrait être sensible. Faites lire vos deux textes et observez les réactions, cela devrait finir de vous convaincre.

Développer les idées est un gros morceau du travail, ceci devrait vous amener à décrire tout un “background”, un historique à votre texte.

Le background

On vient de le voir et je vais considérer que vous êtes d’accord, développer les idées est nécessaire et va finir de construire tout un historique. Celui-ci est indispensable, c’est lui le ciment de votre histoire. Il va vous permettre d’écrire rapidement votre histoire parce que vous vous serez poser des questions sur tout ce qui peut se passer dans votre univers et que vous aurez tout prévu de ce qui est possible ou impossible.

Voici un exemple : Dans votre univers de Fantasy, les elfes volent.

  • Où : uniquement en forêt.
  • Pourquoi : ils ont une relation privilégiée avec leur environnement sylvestre
  • Et en ville : ils sont maladroits et patauds
  • etc etc…

Voila qui explique pourquoi cet elfe si vif et leste dans son environnement fut une proie facile à la première crapule qu’il croisa en ville et qu’il chercha à se venger lorsque ladite crapule s’aventura à traverser les bois de l’elfe.

Attention avec ce background, il ne doit pas devenir l’élément principal de votre récit, il doit être invisible mais présent. Ne passer pas trois pages à expliquer pourquoi l’elfe est maladroit en ville si cela n’est pas absolument utile. par contre rien ne vous empêche de faire une scène avec l’elfe retrouvant ces forets et sa joie d’y être et de gouter à la liberté retrouver après ses mésaventure en ville. Vous pourrez alors décrire cette relation privilégiée avec la nature. Ceci éclairera votre lecteur et lui fera comprendre plein de choses qui n’étaient pas dites mais sous-entendues préalablement.
Un abus de description systématique va alourdir votre récit et vos lecteurs vont rapidement décrocher.

Quelques points particuliers qu’il vous faudra avoir en tête quand vous écrivez des récits :

  • En SF, si le voyage en vaisseau inter-stellaire est possible (par exemple) vous devez savoir comment. Quel est le principe de base, les limitations, les dangers, les distances parcourues …
  • En Fantasy, ce sont les règles de la magie que vous devrez connaitre et définir. Qui peut lancer un sort, comment cela s’apprend-il, quels sont les conséquences, les dangers, les limites …

Ecrire et définir un background à vos récit est indispensable. Sans lui, vos textes auraient des manquements, des incongruités, des impossibilités, des contradictions.

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