Wastburg
Wastburg, une cité acculée entre deux royaumes, comme un bout de bidoche solidement coincé entre deux chicots douteux.
Une gloire fanée qui attend un retour de printemps qui ne viendra jamais.
Dans ses rues crapoteuses, les membres de la Garde battent le pavé. Simple gardoche en train de coincer la bulle, prévôt faisant la tournée des grands ducs à l’œil ou bien échevin embourbé dans les politicailleries, la loi leur colle aux doigts comme une confiture tenace.
La Garde finit toujours par mettre le groin dans tous les coups foireux de la cité. Et justement, quelqu’un à Wastburg est en train de tricoter un joli tracassin taillé sur mesure.
Et toute la cité attend en se demandant au nez de qui ça va péter.
Wastburg Auteur : Cédric Ferrand Éditeur : Folio SF
Commentaire d’Atorgael
La 4ème de couverture compare son auteur à Jean-Philippe Jaworski avec notamment « Gagner la guerre« . Il y a un peu de ça, et un peu plus et un peu moins à la fois. Bref, voici mon opinion sur ce livre.
Tout d’abord, ce monsieur est un provocateur de première pour OSER reléguer Tolkien au rang de « has been » de la fantasy sous prétexte que la magie les elfes et les nains ont envahi nos livres durant ces dernières décennies. Bon, c’est de la provoc’ et il ne faut pas lui accorder plus d’intérêt que ça je pense. Mais ça met dans le bain direct.
En effet, dans le monde de Wastburg, la magie s’est fait la malle et tous les magiciens ont périclité avec elle. Les hommes sont livrés à eux-même et dans cette ville c’est pas beau à voir. Pourquoi la magie ne marche plus ? On se pose encore la question même si tout le monde s’en moque au final.
Wastburg est une cité coincée dans le delta d’un fleuve entre 2 nations antagonistes et qui se veut libre et affranchie de la domination de ces 2 nations. On y trouve un mélange de cultures exotiques, amusantes, incompréhensibles parfois, un peu comme si des marseillais et des lillois devait vivre ensemble. Choc des cultures permanents.
Ce roman est une suite de petites histoire mettant en scène différents protagonistes qui vont faire évoluer la trame à leur niveau, qui en faisant une actions apparemment anodine, qui en voyant quelque chose… Ils nous entraine dans la cité au fil des ruelles et impasses pour nous faire découvrir le fin mot de l’histoire. Et quelle fin, un vrai feu d’artifice !
Le style est vif et vivant, les personnages sont truculents avec leur patois et cette rudesse de langage et de comportement. Pas de chichi, on taille dans le gras et on tape là où ça fait mal quand il le faut. On retrouve en effet l’ambiance de Gagner la guerre voire de chien du heaume avec ce langage de soldats mal dégrossis.
L’intérêt de cette succession de petites nouvelles c’est que l’auteur peut se permettre de nous faire visiter sa ville de long en large et il ne s’en prive pas. L’inconvénient venant du fil de l’action qui s’en trouve un peu décousu. Il faut parfois faire un effort pour se souvenir où on a bien déjà pu croiser tel ou tel personnage.
Au final, on a un excellent livre de fantasy qu’il serait dommage de manquer.