Chien du heaume
1ère mise en ligne le 21/06/2012
On l’appelle chien du Heaume parce qu’elle n’a plus ni nom ni passé, juste une hache ornée de serpents à qui elle a confié sa vie.
La quête de ses origines la mène sur les terres brumeuses du chevalier Sanglier, qui règne sans partage sur le castel de Broc. Elle y rencontre Regehir, le forgeron à la gueule barrée d’une croix, Iynge, le jeune guerrier à la voix douce, mais aussi des ennemis à la langue fourbe ou à l’épée traîtresse. Comme la Salamandre, cauchemar des hommes de guerre…
On l’appelle Chien du Heaume parce qu’à chaque bataille, c’est elle qu’on siffle.
Dans l’univers sans merci du haut Moyen Age, loin de l’image idéalisée que l’on se fait de ces temps cruels, une femme se bat pour retrouver ce qu’elle a de plus cher, son passé et son identité.
Chien du heaume Auteur : Justine Niogret Éditeur : Folio SF
Commentaire d’Atorgael
Sur divers sites de lecture, blogs et autres sites communautaires de l’imaginaire, j’ai souvent croisé ce livre avec tout un cortèges de bonnes critiques. Il était fatal qu’un jour je le lise, c’est chose faite.
J’ai juste été scotché, voire cloué par le prologue qui nous fait entrer dans cette histoire, du coup je n’ai plus lâché le livre que pour des raisons physiologiques naturelles (dormir) et pécuniaires (faire ce que mon patron attend de moi pendant 8 heures).
Une entrée en matière qui ne se dément pas par la suite avec cette mercenaire à la recherche de son passé, de ses origines. Qui est-elle, d’où vient-elle ? des questions qui sont le fil rouge sang du livre. Car il coule abondamment mais sans rien de gore ni de pénible à lire, juste comme un fait, une nécessité dictée par la dureté du monde et des exigences du métier de mercenaire.
Ce monde médiéval est sombre, les guerres le parcourent comme des nuées de sauterelles sur un champ de blé. Les hommes sont façonnés par ces guerres, aucun n’est foncièrement mauvais, aucun n’est un blanc chevalier non plus, ils font juste leur devoir. On est loin des quêtes des preux chevaliers et de l’amour courtois. Les amitiés sont viriles et franches, être mercenaire c’est plus qu’un métier, c’est toute une façon de vivre, mais le monde évolue et les chiens de guerres et leurs maitres sont appelés à disparaitre.
La lecture est facile et rapide sans céder à la facilité justement. L’emploi de termes imaginés d’une sorte de vieux françois sont très utilisés lors des dialogues et c’est vraiment très agréable à lire.
Une histoire prenante, des personnages attachants : tout ce qu’il faut pour passer un très agréable moment de lecture.
Juste un peu frustré de n’avoir pas pu raccroché le prologue avec l’histoire en fait, c’est le petit reproche que je pourrais faire. De même, la fin aurait peut-être mérité un traitement différent. Je suis un peu resté sur ma faim !
Un livre qui m’a parfois fait penser à une autre lu récemment : « Dehors les chiens, les infidèles » dans le sens où les mondes sont sombres et sans pitié, qu’il faut se battre pour survivre et y trouver sa place. Mais ce sont bien deux livres très différents et tous deux sont à lire.
Les diverses récompenses de ce livre sont plus que méritées ! Une auteure dont je vais suivre les prochaines sorties et m’enquérir derechef de « mordre le bouclier » une autre de ses œuvres. Peut-être y trouverai-je une suite, une fin à ce roman…
Commentaire de Rendar
Dans une époque médiévale sans pitié, une femme, mercenaire de son état, est à la recherche du bien le plus précieux qu’elle croit exister : Son nom.
Chien du Heaume, car c’est ainsi qu’on la désigne, marche de castels en villages pour tenter de récolter des informations afin de mener sa quête à bien, louant parfois ses services et sa hache. Son histoire va prendre une nouvelle tournure lorsqu’elle va croiser la route de Bruec, le chevalier Sanglier mais le chemin vers la découverte de son nom est parsemé d’embûche et sanglant.
Sur une idée assez simple, l’auteur nous offre là un excellent roman que j’ai dévoré en quelques jours. L’univers, l’ambiance, la violence souvent sous-jacente, parfois exprimée de manière directe et crue ce qui rajoute au réalisme d’un bouquin qui n’en manque pourtant pas.
Ça n’en est pas pour autant lourd à lire, que du contraire, on se prend d’affection pour cette ‘héroïne’ tout sauf manichéenne (Encore moins héroïque d’ailleurs) et certains compagnons qu’elle croise.
Là où l’on se régale également c’est dans la postface et le lexique où l’on se rends compte que l’auteur à un petit grain de folie non négligeable ce qui force d’autant plus l’admiration d’avoir produit le roman dans un champ lexical médiéval et froid alors qu’elle à l’air complètement fun en vrai cette Madame Niogret…
Franchement, je vous le conseille, c’est du très bon que ce soit sur l’écriture ou l’histoire, moi j’ai adoré et je m’en vais dévorer le tome 2 de ce pas !