La lune en plein jour

Du sommet de la colline où il se trouvait, le Seigneur Criseinur observait la horde de morts vivants qui émergeait des sous-bois. L’ennemi serait bientôt à portée de tir des balistes et les servant étaient déjà occupés à charger les redoutables machines de guerre Le général elfe pouvait sentir l’insoutenable puanteur des chairs en décomposition et un frisson lui parcourut la colonne vertébral comme à chaque fois qu’il s’était retrouvé face à ces créatures. La runes de son antique épée luisaient d’une lueur blanche dont l’intensité augmentait à chaque seconde, la lame semblant de plus en plus impatiente de mordre l’ennemi. Criseinur se dirigea vers sa garde personnelle, un contingent de Lions Blancs de Chrace, et constata que le mage Eronel s’était assis au milieu d’eux. Il adressa un sourire à son vieil ami et lui demanda ” Aucune nouvelle des renforts, Eronel ? Mais où diable est Giladas ? ”

Le sorcier ne répondit pas et Criseinur nota que son regard semblait plonger dans le vide. Il réalisa alors que l’esprit du mage avait quitté son enveloppe charnelle. Il ne fut pas surpris qu’il ait alors choisi les Lions Blancs pour veiller sur son enveloppe corporelle durant son “absence”! Après quelques minutes, Eronel émergea de sa léthargie et se remit debout.

” Désolé, monseigneur, le détachement de Giladas est tombé dans une embuscade tendue par ces monstre cannibales qui ont l’habitude de suivre à la trace les morts vivants Nos lanciers les ont repoussés, mais cela les a bien retardés. Je crains qu’il ne nous faille tenir quatre bonnes heures. ”

” Quatre heures! Cela n’allait pas être simple, ” pensa Criseinur. Ils étaient largement inférieurs en nombre, mais au moins, l’ennemi était lent et dépourvu d’armes de tir. Il aurait donné n’importe quoi pour disposer d’un escadron de Heaumes d’Argent mais toute sa cavalerie avait été laissée en arrière pour protéger les plaines qui s’étendaient au pied de la Citadelle du Crépuscule. La situation était claire il devrait livrer un combat défensif et il n’aimait pas vraiment cela. Se battre comme un nain! Il lui faudrait défendre cette colline et faire confiance aux archers pour affaiblir le plus possible l’immonde horde avant qu’elle ne soit sur eux. Alors, ce serait aux Lions Blancs de faire faire leurs preuves.

Mais cela ne suffirait cependant pas si ces maudits renforts n’arrivaient pas à temps. S’ils arrivaient trop tard, ils se retrouveraient face à un ennemi à peine affaiblit et même renforcé par les pertes elfiques. Les guerriers de Giladas devraient se battre contre les cadavres réanimés de leurs propres frères…

” Peuple d’Ulthuan! ” cria Criseinur dont la voix ne trahissait aucun doute. ” Tenez-vous prêt, et souvenez-vous que l’arme principale de l’ennemi est la peur qui tenaille nos ventres. Combattons cette peur, ne la laissons pas nous submerger et nous les renverrons dans la tombe! ” Les elfes répondirent d’une seule voix en lançant leur cri de guerre et le mage Eronel acquiesça d’un signe de tête.

” On y est ” pensa Criseinur. Il leva son épée et lança son premier ordre: ” Archers, prêts à tirer ! Balistes, ouvrez le feu! ”

Compilé par Kragor
Source : White Dwarf n°69 janvier 2000
Retranscrit en octobre 2007 pour Le Sanctum

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