Question d'honneur !

Descendant d’entre les nuages, le Duc de Montfort surveillait le champ de bataille qui s’étendait sous lui. Son fidèle Hippogriffe battait lentement des ailes et poussait des cris stridents qui retentissaient sur la plaine. Le regard du Duc fut attiré par une forme blindée colossale au centre de la ligne de marche de l’Empire. Il avait entendu les rumeurs qui faisaient état de ces créations mais n’en avait jamais auparavant vu une de ses propres yeux.

“Peu importe”, songea-t-il, “nous verrons bien si cela résistera à la puissance de la Bretonnie. Cet impérial ignorant a entaché mon honneur pour la dernière fois.”

Soudain, ses yeux s’ouvrirent grands sous l’effet de la surprise. Des morts-vivants qui marchaient avec des humains ? C’en était trop, même de la part d’un Comte Électeur.

Le visage empourpré par la fureur, le Duc de Montfort descendit vers la terre pour atterrir parmi ses troupes.

Lorsque la créature se posa sur le sol, Otto Schepke, porteur du titre de Comte Électeur de Talabheim, lui jeta un oeil noir : il avait reconnu les armoiries du cavalier comme celles du vaniteux Duc de Montfort.

Dans le passé, il avait toléré les manières fières du Duc, mais ses actions prenaient une tournure impardonnable. Il remercia Sigmar que cet homme bossu mais sage soit venu lui parler avant le départ de son armée pour Albion : Otto Schepke réalisait désormais toute l’étendue de la traîtrise inqualifiable de de bretonnien qui était aussi honorable qu’un orque savait chanter.

“Apprêtez le canon!” ordonna-t-il.

Sous son capuchon, l’Émissaire Noir ne put réprimer un sourire cruel en observant la plaine sur laquelle les deux armées se faisaient face. Cela avait été si simple, L’impulsif Comte Électeur et l’arrogant Duc avaient gobé ses mensonges sans se poser la moindre question. En jouant sur leurs faiblesses et leurs soupçons, il n’avait espéré n’obtenir que le retard de la mise en chemin des deux armées pour Albion où le combat était d’ores et déjà engagé mais, dépassant toutes ses espérances, les deux généraux avaient mordu à l’appât et s’étaient montés l’un contre l’autre. Il faut dire que l’Émissaire Noir avait déversé ses paroles comme de l’huile sur le feu de la tension qui couvait déjà entre les deux hommes. Ils étaient maintenant l’un face à l’autre, l’épée au clair, pour régler leurs différents.

L’Émissaire Noir s’éclipsa sans se faire voir de cette scène qui laissait présager du meilleur…

Compilé par Kragor
Source : White Dwarf n°71
Retranscrit en janvier 2008 pour Le Sanctum

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