Mordre le bouclier
Pour détourner Chien des sombres pensées qui l’animent depuis qu’elle a perdu la plupart de ses doigts, Bréhyr entraîne la guerrière dans sa propre quête de vengeance.
Sa prochaine victime compte parmi les croisés partis libérer la Terre Sainte.
En remontant la piste de merde et de sang laissée derrière elles par ces hordes de chevaliers désargentés, les deux femmes croiseront la route de Saint Roses, un homme de bien brisé par le siège de Jérusalem et les horreurs qu’il y a vues, et celle de la Petite, qui n’a confiance qu’en son arbalète.
Mordre le bouclier Auteur : Justine Niogret Éditeur : J'ai Lu Fantasy
Commentaire d’Atorgael
C’est la suite indispensable à « Chien du heaume » dont je vous avais tant vanté les qualités.
« Mordre le bouclier » est de la même veine.
Chien du heaume va accompagner Bréhyr la grande guerrière dans sa quête vengeresse. En chemin, celle-ci lui fera le cadeau de découvrir son nom. Si on peut appeler ça un cadeau.
Les mercenaires vont ainsi parcourir du pays et aller à la rencontre de la civilisation, Chien découvre alors que Bréhyr semble plus à son aise.
La vision du monde est très noire encore une fois mais sans aigreur, le monde est sombre parce que c’est comme ça, les temps sont durs et cruels. C’est juste un fait, même pas un reproche.
On découvre les personnalités des deux femmes au fil des pages, la froide colère de Bréhyr et la bouillante frénésie de Chien tapie en elle et ne demandant qu’à sauter au visage de celui qui la provoquera d’un simple geste anodin ou d’une parole maladroite.
Le livre est plus linéaire que le précédent car il raconte une seule et unique histoire tout en expliquant et complétant celles du premier livre. Deux livres à lire à la suite donc.
L’écriture est toujours aussi plaisante, colorée, imagée, la verve est la même et le rythme ne faiblit pas un instant.
J’ai particulièrement aime un passage très précis vers la fin du roman quand Saint Rose (le personnage masculin du roman) explique à Chien pourquoi il aime les livres.
Commentaire de Rendar
Meurtrie dans sa chair, Chien du Heaume dépérit animée de sombres pensées. Bréhyr, la mystérieuse femme du forgeron va alors l’inclure dans sa quête de vengeance qui amènera Chien découvrir le monde sur les traces des croisés.
Ce périple et les rencontres qu’elle y fera permettront à Chien de se poser des questions sur le sens de sa vie et à affronter la douleur morale autant que physique en ’mordant son bouclier’
Cette suite, toujours écrite avec une plume bourrée de talent est néanmoins fort différent du premier tome. Moins centré sur Chien, plus introspectif tout autant que plus ouvert dans son contexte, j’ai perdu dans ce tome ce qui m’avait énormément plu dans ‘Chien’ : Cette espèce de brutalité centrée sur une personne et sa quête inutile autant qu’essentielle.
Mais pour autant, l’auteur change de dimension et apporte de nouvelles choses qui font que ce deuxième opus est tout autant une réussite que le premier. On y flirte avec le fantastique par moment, on parcourt de nouvelles contrées et on croise de fiers chevaliers (Enfin, fiers, c’est une façon de parler).
Toujours noir, violent, sans pitié comme le monde peut l’être, les caractères très différents de Bréhyr, Chien, Saint Rose ou ‘la Petite’ donnent beaucoup de profondeur a ce roman.
J’ai beaucoup aimé cet opus que j’ai trouvé plus recherché et profond que le premier. Même si ma préférence va plus à ‘Chien du Heaume’ qu’à ‘Mordre le bouclier’, c’est une belle suite, logique et dans la continuité tant qu’il est indissociable du premier.
A lire donc !