La vieille Anglaise et le continent
Certaines propositions ne se refusent pas. Même lorsque vous êtes une très vieille eco-warrior
acariâtre et à l’agonie, même si l’offre va à l’encontre de tous les idéaux que vous avez défendus
pendant des années : le transfert de votre esprit dans un nouveau corps.
Mais ce n’est pas n’importe quel corps qui attend Ann Kelvin, c’est celui d’un grand cachalot, un des derniers de son espèce.
Après cette première nouvelle suivent 8 autres textes fantastiques et/ou futuristes.
La vieille Anglaise et le continent : Auteur : Jeanne A. Debats Éditeur : Folio SF
Commentaire d’Atorgael
Une découverte au milieu des rayons de livres de mon fournisseur habituel comme souvent. A priori pas vraiment le genre vers lequel mes choix me portent naturellement, mais vous savez ce que je fais des « à priori »… Au final une bonne lecture.
Ce recueil de 9 nouvelles vous transportera dans l’univers de l’auteure, dans ses univers en fait. Du fantastique, de la Science-Fiction et une manière d’aborder l’écriture très personnelle qui peut surprendre.
Les récits sont assez sombres, on arrive à des situations d’échec, de faillite et donc de lutte des personnages envers leurs environnements immédiat. La SF est assez apocalyptique, l’avenir ne nous réserve rien de bon si c’est ce qui va arriver.
Les textes sont vu à la première personne mais sans qu’on en sache beaucoup sur cette première personne, elle ne se dévoile pas et se contente de nous relater se qui se passe autour d’elle et ses actions. Ici pas d’introspection, pas de psychologie de personnage, on est dans l’action, et si le personnage n’est que le témoin de ce qui se passe, il ne se pose pas plus de questions sur le pourquoi, le comment, le bien ou le mal-fondé de ce qu’il voit.
C’est parfois assez brutal donc, pas de concession on est dans du réel. Parfois violent, parfois dérangeant même, les textes ne laissent pas indifférents.
J’ai beaucoup aimé « St Valentin » qui se distingue un peu des autres en étant le plus proche d’un récit de Fantasy.
Le 8ème texte (le Dépotoir) est également très prenant, on se retrouve dans une station spatiale à la dérive envahie par des extra-terrestre, mais sans presque rien savoir d’eux ni du reste de l’univers, l’auteure nous plonge dans un récit palpitant et réellement génial, rien que pour celui-là, il faut lire ce recueil.
Le dernier texte, le plus court, est absolument jouissif tellement il sert de soupape de décompression après tous les autres.
N’hésitez pas à découvrir ce recueil si vous en avez l’occasion.
Un livre qui ne laisse pas indifférent, c’est certain. Merci pour cette découverte.
J’ai beaucoup aimé le style incisif de l’auteur et son parti pris d’utiliser (souvent) un narrateur neutre, voire secondaire, plutôt que le héros direct. J’ai apprécié aussi le fait qu’on retrouve le même univers (avenir plus ou moins proche) dans plusieurs récits, ce qui donne une dimension encore plus réelle aux histoires.
« Saint Valentin » restera mon récit préféré : les premiers paragraphes m’ont complètement éclatée. Petit plus aussi pour « Gilles au bûcher » et bien entendu « Dépotoir », même si pour ma part je l’ai trouvé un peu compliqué à suivre au début.