Le meilleur des mondes

huxley-mondeDéfi, réquisitoire, utopie, ce livre mondialement célèbre, chef-d’œuvre de la littérature d’anticipation, a fait d’Aldous Huxley l’un des témoins les plus lucides de notre temps.

Aujourd’hui, devait écrire l’auteur près de vingt ans après la parution de son livre, il semble pratiquement possible que cette horreur s’abatte sur nous dans le délai d’un siècle. Du moins, si nous nous abstenons d’ici là de nous faire sauter en miettes…


Le meilleur des mondes
Auteur : Aldous Huxley
Éditeur : Pocket

Commentaire de Rendar

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L’humanité a évolué jusqu’à ne plus avoir de maladie, de révoltes, de douleurs.

L’humanité a évolué en arrêtant la reproduction entre les humains mais en élevant des clones, conditionnés des les première phases du développement pour assumer une tâche hiérarchisée et ne jamais en sortir jusqu’à son décès.

Chaque membre d’une certaine caste pense pareil, vit pareil, il n’y a pas de propriété, tout est à tout le monde, même les femmes.

Enfin, presque tous. Quelques conscience sensiblement plus éveillées que les autres, ayant résisté à l’endoctrinement et a l’évasion offerte par le Soma, une drogue permettant d’effacer les petites contrariétés de la vie, existent.

Il ne reste sur terre a l’état naturel qu’une poignée d’êtres rassemblés dans une réserve interdite d’accès et cloisonnée du monde tel qu’il est devenu. Mais quand un Alpha, la caste dominante, possédant les germes d’une pensée dissidente rencontre un jeune sauvage issu de la réserve, les fondations du fonctionnement de la planète s’en retrouvent ébranlées.

Lecture glaçante d’un futur pas si hypothétique que ça où l’optimisation, le lobby et l’instrumentalisation des masses à atteint le sommet de l’inhumain, ce livre, bien que petit, pose les bases de plusieurs lignes de réflexion sur la condition humaine, l’importance des choix, la distinction être homme et bête (On se croirait de retour à Valadolid) et ce que le futur nous réserve avec l’évolution de la technologie et la géopolitique actuelle.

Visionnaire car écrit il y a près de 100 ans, le vocabulaire et le style n’en sont pas pour autant lourd ou indigeste, que du contraire. Seules de nombreuses références à des œuvres anglaises qui faisaient sans doutes partie de la culture basique de chacun a l’époque sont parfois un peu obscures mais ça se lit très bien.

Au final, même si la fin m’a laissé un peu dubitatif par rapport au choix ultime qui s’offre à l’un des protagonistes, je considère ce roman comme intemporel et profondément ancré, malgré son âge, dans la modernité.

À lire pour les amateurs de SF au sens strict du terme car il s’agit après tout ici d’une extrapolation plausible des possibilité que nous offre la science moderne.

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