Un Baneblade Sélénien

La sortie d’un kit de Baneblade a été une des bonnes surprises de ces dernières années, le début d’une évolution qui rend accessible des modèles jusque-là réservés à une « élite » pour de simples raisons financières. La maquette elle-même témoigne de tout le savoir faire de Games Workshop dans ce domaine : gravure nette, détail soignée et ergonomie de montage tout à fait satisfaisante.

Cela étant, la taille du modèle pose des problèmes spécifiques : il y a beaucoup de très grosses pièces qui nécessitent un dégrappage soigné. Pour ma part je sépare les pièces avec une pince coupante en laissant pas mal de plastique dépasser puis je finis le tout à la lime fine, cela évite le risque de voir le plastique se déchirer et laisser une marque de dégrappage visible.
De même il faut vérifier qu’il ne reste pas de barbes sur les zones de montage, pour cela je passe délicatement une lame de cutter pour gratter les angles vifs, c’est une garantie pour l’assemblage ensuite.

1) Le montage de la caisse

Il est nécessaire de bien étudier la notice (ce que je ne fais pas la plupart du temps je l’avoue) pour éviter les pièges et les incohérences. Dans le cas de ce modèle, je ne suis pas très convaincu par l’ordre de montage proposé par le plan : l’assemblage complet des trains de roulement que l’on place ensuite sur la caisse, c’est le truc parfait à mes yeux pour être encombré par des sous-ensembles trop lourds. Préférant partir d’une base centrale bien d’équerre, et j’ai commencé par l’assemblage de la caisse : les deux flancs, le plancher, l’avant et l’arrière.

 

Je n’ai pas non plus utilisé les renforts en plastique prévus par GW, j’ai préféré armer les flancs avec une baguette de balsa collé par trois gouttes de superglue qui garantit une rectitude parfaite des flancs.

 

Pour le collage je me suis limité d’ailleurs à des petits points de superglue dans les encoches recevant le plancher et l’avant : une goutte est déposée alors que les pièces sont en place. Vraiment il vaut mieux limiter la colle au minimum! Le collage se fait donc d’abord par l’avant, les pièces du museau ne sont pas collées entre elles pour éviter les bavures mais seulement fixées aux côtés, l’ajustage est impeccable ce qui fait qu’il n’y a aucun jour entre les différents panneaux.

A ce stade le seul problème a été l’ajustage de l’arrière : il a fallu supprimer les tenons en bas de la pièce pour un bon contact. De même faut-il pousser la pièce le plus possible vers le haut pour coller avec le dessus de caisse. Cet arrière est collé en dernier avec le châssis sur une surface bien plane pour être certain que le bébé n’est pas vrillé.

 

Le système des roulements est aisé à monter mais un peu décevant : il faudrait un gros boulot pour enlever les protections extérieures comme j’en avais l’intention… On verra! J’ai commencé à abîmer les bandages caoutchouc au cutter, parce qu’un Banebade c’est lourd et je vais probablement je vais probablement aggraver les dégâts encore! Par contre pour les candidats à la modification du train de roulement, il vaudrait mieux enlever le galet avant à ce stade!

 

Par contre les grosses pièces supportant les galets permettent d’avoir tout de suite un flanc bien droit, les pièces des roues suffisant à armer l’ensemble.

 

Les sous-ensembles principaux de la caisse sans la tourelle pour l’instant, je ne pense ne les coller qu’après avoir passé une couche de peinture sur les intérieurs en particulier du train de roulement, la précision des ajustages est bien visible ici et permet de rester modulaire :

La caisse dans son ensemble, les tranches qui apparaissent en gris plus clair sur les pièces ont été poncées que un marbre (en fait une feuille de papier de verre posée sur un panneau de stratifié bien rigide) les principales modifications de la maquettes seront abordées à partir de cette base : la modification de l’avant du train de roulement, et le déplacement de la tourelle.

 

L’arrière montre bien l’erreur sur le collage du panneau arrière : il y a un décalage d’un demi millimètre qui apparaît entre le panneau et le capot moteur. ce n’est pas très génant au final, mais je n’arrive pas vraiment à savoir si cela vient d’une erreur de ma part (panneau arrière collé trop bas) ou d’un question de conception, j’ai voulu un assemblage net sur le bas de caisse et cela conduit à ce décalage.

Vu sous cet angle il a une allure terrible! Les parties qui ont été poncées sur les panneaux latéraux soulignent bien l’épaisseur des pièces GW, c’est du costaud, mais en contrepartie je pense que je vais devoir texturer un peu ces épaisseurs avec un pyrograveur, un peu dans l’idée des plaques de blindage des chars allemands de la seconde guerre mondiale.
Notez aussi la simplification extrême du train de roulement qui n’est détaillé qu’à l’extérieur, c’est un peu dommage!

Encore un angle terrible! Là il aurait plutôt une allure de Merkava israélien si l’on oublie le bunker portant la tourelle. Ce serait d’ailleurs intéressant d’accentuer cela en réduisant la hauteur de l’ensemble et en rendant la tourelle plus massive, un peu à la manière d’un shadowsword.

Par contre il y a deux points purement esthétiques sur lesquels je me suis posé des questions (visualisées par les flèches noires assez peu visibles hélas) :

– Que peuvent bien représenter les crochets en bas du blindage? Le modèle FW évoquait plutôt des « jupes » en gros caoutchouc assez contemporaines, le choix de la gravure ici n’évoque pas grand chose de réel, au point u’il serait logique de les ôter. Après avoir hésité je les ai tout de même gardées.

-Comment fonctionnent les deux gros différentiels à l’avant des roulement? L’ensemble donne une allure surbaissée qui dans la réalité hypothèquerait grandement la mobilité du char. J’ai donc décidé de modifier le système pour améliorer le réalisme et l’esthétique en déplaçant les galets à l’avant.

2) le train de roulement et les chenilles

GW a choisi de simplifier l’assemblage ici, comme sur ses autres tanks : on a donc deux sections principales pour la partie reposant sur le sol, une grande et une petite. La notice précise bien qu’il faut commencer par la petite sur l’arrière ce qui est important parce que l’on n’a pas le choix, les tenons prévus sur la chenilles (les dents plus longues) sont adaptées à un seul montage :
L’étape suivante concerne les parties arrière et avant du char. Là je ne trouve pas le montage des roues tendeuses très commode : les dents moulées sur la pièce sont facilement génante et le montage en porte-à-faux fait vite des chenilles bancales, finalement j’ai préféré éliminer ces dents qui n’apportent rien ni au visuel ni au montage. Je l’ai fais après la photo en fait pour me simplifier la vie, le montage est assez chinois comme cela!

J’ai préféré mettre la roue en place sans la coller et coller ensuite le morceau de chenille (L7 et R7) bien d’aplomb sur contre la partie de la chenille reposant au sol. Quand on est bien certain que la position est bonne, il suffit de glisser une goutte de superglue entre la roue et la pièce L ou R7 pour assurer une fixation correcte. Après cela; les trois maillons individuels et le retour (L11 et R11) se collent facilement.

 

Les trois maillons individuels laissent un jour important entre eux, mais c’est lié à la conception de la chenille semble-t-il, je pense que GW aurait gagné à faire des maillons un peu plus étroits pour donner un peu plus de souplesse à l’ensemble.

Le système est le même à l’avant avec cet espèce de gros différentiel qui pointe et que je trouve hideux (enfin c’est personnel cela!) qu’il faut coller le plus précisément possible à sa place contre la caisse car c’est de lui que dépend le résultat à l’avant : j’ai vu pas mal de photos avec des montages moyens à cet endroit, j’ai compris pourquoi en essayant, je pense que c’est le point délicat du modèle, là c’est un montage à blanc, mais il montre bien le risque :

J’ai cherché une modification pas trop compliquées pour transformer radicalement cette partie du modèle et j’ai finalement rapprocher le profil de celui des chars modernes en raccourcissant le train de roulement et en supprimant ce fameux différentiel :

J’aime mieux l’allure obtenue je dois le dire, elle fait un avant plus simple et plus massif qui, à mes yeux au moins, correspond mieux à la puissance du Baneblade. C’est monté à blanc, une fois de plus, mais je pense que je vais garder cette disposition, d’autant que les pièces disponibles ne laissent pas beaucoup d’alternative sans chirurgie lourde puisqu’il suffit en gros de supprimer un galet à l’avant.

Du point vue technique le travail est finalement assez simple à réaliser. Pour commencer il faut éliminer les deux parties du galet avant en taillant le plus près possible su second galet pour éviter de laisser des moignons visibles. Un coup de lime permet de reformer l’arrondi du deuxième galet sans problème.

Pour le galet intérieur, il faut couper le plus proprement possible le plastique le long du blindage, en fait on obtient directement la bonne distance en prenant l’axe proposé par le bord des chenilles, au moins si on a déjà collé ces dernières.

Il faut ensuite éliminer les deux guides destinés à recevoir la partie supérieure de la chenille pour bien dégager l’espace dans lequel va venir se loger la poulie avant.



Les espaces dégagés sont poncés et nettoyés, mais il n’est pas nécessaire de mastiquer les trous et autres espaces : rien ne sera visible une fois la chenille en place.

Reste à intaller la poulie avant : Pour ma part j’ai collé la poulie sur le flanc intérieur du train en ajoutant une petite rondelle, la pièce beige sur la photo, pour avoir un centrage correct, et en étant bien attentif à placer les deux poulies au même niveau

 

La chenille a été ajoutée ensuite en tenant compte du fait que les pièces d’origine ne laissent pas beaucoup  de souplesse car il faut retravailler une section plutôt épaisse en dégageant des maillons individuels.  la pièce destinée à l’avant doit être raccourcie. Elle est donc marquée au cutter à l’extérieur puis simplement cassée, mais attention à bien enlever le maillon sur la partie qui sera la plus proche du sol, en fait du côté que l’aigle impérial, cela sera moins visible et plus vite fait.

En y réfléchissant je crois qu’il aurait été plus simple est de procéder comme pour l’arrière, c’est à dire de coller la section de chenille contre le galet en fixant bien l’inclinaison avec une cale, puis d’assembler les trois maillons individuels sur la poulie avant de coller cette poulie sur la section déjà en place, avec de la superglue pas de problème de séchage et on devrait obtenir un montage bien net sans avoir besoin de fixer la poulie sur les flancs du roulement.
Quoi qu’il en soit, la seule difficulté de cette conversion est d’avoir deux profils bien identiques à droit et la gauche.

 

3) Le toit et la tourelle

Tel qu’il se présente, le Baneblade est plus une forteresse roulante qu’un véritable char, c’est lié à mon avis à une tourelle sous dimensionnée par rapport au châssis. Pour modifier cet équilibre sans refaire complètement cet ensemble, j’ai opté pour deux modifications.

La première consiste à épaissir le mantelet du canon pour rendre le blindage digne du poids du char. La pièce d’origine est complétée par trois pièces en carte plastique collées sur les côtés et le dessus. Un bon filet de superglue permet de bien lier les pièces, et un bon ponçage fait disparaître le joint.

Une fois la forme souhaité obtenue, une texture est ajoutée pour évoquer les traces de découpe au chalumeau sur une plaque de blindage massive. Ce genre d’effet assez spectaculaire, très visible sur les chars de la seconde guerre mondiale, s’obtient assez facilement en utilisant un petit pyrograveur réglé à basse température. Je l’ai utilisé systématiquement sur toutes les plaques de blindage du char comme cela apparaît sur la tourelle elle-même.

 

La seconde modification est un peu plus ambitieuse, elle consiste à ajouter un blindage rapporté de type « schürtzen » comme je le fais sur tous mes chars impériaux. La modification modifie considérablement la silhouette du char et permet de lui donner un air de famille avec mes autres blindés.

La forme souhaitée est découpée dans un morceau de carte plastique de 0,5mm que l’on colle sous la tourelle. Comme la pièce est importante, j’ai ajouté une seconde rondelle dont la seule fonction est de rigidifier l’ensemble.

 

Une bande de 2cm de haut vient se coller sur le pourtour du disque, elle est est agrémentée de raidisseurs et de renforts qui solidarisent le sur-blindage et la tourelle. Deux petits triangles sont ajoutés à l’avant pour améliorer l’esthétique.

 

La nouvelle tourelle étant plus large que l’ancienne, j’ai choisi de la recentrer sur la caisse. Pour cela, le plus simple est de supprimer carrément le toit de la caisse pour le remplacer par une nouvelle pièce en carte plastique sur laquelle un anneau en bandelettes de carte plastique de 0,5mm contrecollée recrée une circulaire. Il faut quand même prévoir des cales pour renforcer le collage de la pièce.

4) Petits détails

 Au-delà de grosses modifications de structures, le modèle se prête à tout un tas de petits bricolages qui permettent de lui donner davantage de vie.

Comme évoqué à propos de la tourelle,  j’ai choisi de travailler un peu la texture des grosses pièces en m’inspirant des chars lourds de la seconde guerre mondiale. Les épaisses plaques de blindage étaient découpées avec des chalumeaux et présentaient donc des tranches irrégulières, j’ai représenté ce détail en marquant avec un pyrograveur le plastique d’origine. Il faut avoir la main assez légère et ne pas régler le fer trop chaud, mais comme les vapeurs ne sont pas excellentes pour la santé, je préconise aussi de travailler dans un endroit ventilé sinon avec un masque.

Les gros bidons de carburant méritent aussi  quelques efforts de réflexion. Ils sont fournis sous la forme de deux pièces principales complètées par quatre demi bidons. Ces derniers sont ormés de têtes de mort et ne sont donc pas identiques. il faut donc être attentif à vérifier les pièces avant de coller, au moins si on veut que les crânes soient tous orientés vers le bas! Dans le cas où le montage se serait fait trop vite ce n’est d’ailleurs pas forcément un problème : c’est juste un planqué du service de ravitaillement qui a monté le bidon à l’envers, cela doit arriver, donc ne jetez pas le char, contentez-vous de  faire fusiller le gus!

 

Il y a tout de même un petit piège caché à cette étape, c’est la disposition des supports. GW ne précise rien sur la notice, mais ils ne sont pas identiques, ayant chacun une petite encoche qui doit recevoir les durites et doit donc impérativement être placé vers l’intérieur. C’est tout simple mais cela va mieux en le disant, non?

 

J’ai assemblé les bidons et leurs durites directement sur leur support et laissé l’ensemble amovible en attendant la peinture. Cela ne pose aucun problème d’installer et d’enlever la pièce si l’on prend simplement soin de couper en biais l’ergot de positionnement sous la pièce à l’avant.

Là aussi, il faut être attentif au ponçage des pièces pour faire disparaître les joints sur la durite (on voit la brillance de la colle liquide ici) et sur les bidons. La méthode est la même que celle évoquée pour les pots d’échappement, mais comme il a fallu coller ici deux pièces, le mieux pour faire le joint est de déposer un filet de superglue avec la pointe d’un cure-dent tout le long du joint. Une fois l’ensemble bien dur le ponçage est très facile parce que cette colle ne ramollit pas le plastique contrairement aux autres.

Dernier détail : le joint sur le dessus et le dessous de chaque bidon est presque impossible à faire disparaître sans un gros boulot, alors pourquoi s’embêter? J’ai simplement ajouté des disques de plastiques coupés avec un compas à deux pointes dans le fond d’une barquette pour surgelés, c’est rapide et très net. Le sous ensemble achevé, j’ai décidé de finir le détaillage avec des durites de connexion, mais elle n’ont été ajoutées après la peinture pour d’évidente raison de facilité.

 

Les tourelles et les blindages latéraux sont traités à part (ne me demandez pas comment fonctionne la tourelle laser ni la morphologie du type qui est dedans) et il est préférable à mon avis de ne pas les coller sur le char pour pouvoir les enlever pour le transport, pour représenter des dégâts éventuels ou prévoir des variantes d’armement. Le système de fixation est assez stable pour le permettre.

Le montage n’appelle pas de commentaire, personnellement j’ai assemblé les flancs sur le toit puis refermé l’ensemble, attention juste à bien orienter les pièces qui ne sont pas symétriques entre elles. Une originalité sur ce modèle : pour la première fois GW a offert des armes avec les canons percés, sans collage à faire, ce qui s’est généralisé depuis… Ouf!

Les surblindages que GW propose en quatre pièces fixes de chaque côté. Il est facile ici de laisser les pièces mobiles en les assemblant deux par deux en faisant simplement attention au sens, les pièces droites et gauches n’étant pas interchangeables. Cela permet de jouer avec ou sans « blindage renforcé et, je l’espère, de faire des effets peinture intéressants. Une seule précaution est à prendre pour préserver la mobilité de ces éléments : éliminer au cutter les ergots à l’intérieur des pièces verticales, sinon rien ne bougera plus et les pièces tiennent très bien sur le blindé dans ces fameux ergots.

 

Quelques petits détails : oeilletons, crochets manivelle etc achèvent l’engin. L’animal se monte finalement assez vite, une preuve concrète de la qualité de conception du modèle. La quantité de détails qu’il est possible d’ajouter est virtuellement infinie, d’autant que chaque Baneblade est un engin unique dans l’Imperium… Il me reste à acheter un jour un Shadowsword!