Arvus lighter : le messager de la Flotte

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Saha desserra le harnais de sécurité de son siège de manière à pouvoir se pencher assez pour regarder à travers le hublot cette terre qui sous ses yeux étirait progressivement sa finitude de planète pour devenir paysage. Le hurlement de l’atmosphère déchirée par l’entrée de la navette diminuait avec le freinage et elle commençait à clairement distinguer la Pangée de TethVI, cet immense continent couleur de poussière que déformait le massif monstrueux du Nevo. Bientôt les festons ourlés d’escarpements de la Barrière apparaîtraient au nord, puis les doigts noueux des canyons serpentants entre les Mesas noires désigneraient sa destination finale.

Pas les mythiques portes de TethVI, non, mais bien plus profondément les vestiges ruinés de la Mission et le cénotaphe de Sainte Pandora.

Naturellement ses propres comps lui auraient procuré une vision autrement précise de sa destination que ce qu’elle pourrait jamais en apercevoir à travers un hublot rendu presque opaque par l’usure, mais ce qu’elle voulait n’était ni des coordonnés ni des simuls de comp, c’était la sensation mystique de son retour et l’écho sensible de sa vie passée.

Elle avait connu son initiation plus de quarante ans auparavant sur cette terre aride, et bien plus que le monde oublié de sa naissance, elle constituait ce qui pouvait s’apparenter pour elle à une patrie. Elle y avait enduré les épreuves, elle y avait connu le désespoir devant l’échec et l’exaltation d’avancer pas à pas vers ce qu’elle pensait vouloir devenir. Après avoir foulé plus de cent mondes, elle conservait en elle-même le parfum brûlé du sable et la saveur résineuse des Drekks, au point de croire parfois les retrouver déjà, à plus de trente kilomètres d’altitude.

– Le contrôle de Viridias demande notre identification et notre vecteur, maîtresse, c’est la troisième fois.

Le pilote paraissait presque inquiet cette fois. Ryannah réprima un sourire : il était jeune et ne comprenait pas complètement qu’il est parfois essentiel de souligner son autorité en ne respectant pas les règles.

– Répétez lui ma réponse, ajoutez simplement que je suis en mission de l’Inquisition auprès de Soeur Hayat, provinciale de l’ordre du Suaire de Charité sur ce monde… Et demandez lui courtoisement s’il souhaite d’autres explications.

C’était une espièglerie, elle en était consciente, mais il lui fallait sans doute cela pour apaiser la tension qui l’habitait malgré sa certitude d’agir pour le Bien, et de poursuivre la mission sacrée confiée par l’Empereur à son maître pour le salut de l’Humanité. Elle était l’Inquisitrice Saha Céphylos disciple de Léarnas Céphylos et sa continuatrice au delà de toutes les embûches et de tous les doutes. Il lui avait donné ce mandat alors qu’elle l’assistait dans sa tâche depuis de longues années années déjà et connaissait une part importante de sa pensée et de ses buts.

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Le pilote ajustait la trajectoire avec son aisance habituelle, le contrôle de Viridias avait prudemment cessé tout contact, l’atterrissage était désormais imminent. Elle interpella le Tech assistant qui s’était retiré dans son étroit compartiment à l’avant de la cabine.

– Avez vous des données sur ce transport?

– Non, maîtresse, rien de plus. C’est bien un transbordeur d’assaut Thunderhawk, son id l’identifie comme appartenant à la deuxième compagnie des Sons of Vulcain, et il semble authentique. Le centre ops de Ste Alia demande de ne pas s’en préoccuper.

Saha réprima son irritation : elle n’avait que quatre serviteurs avec elle, deux scribes et deux assistants d’armes. C’était peu mais le petit Arvus ne pouvait en emporter davantage. La modestie a ses contraintes!

– Configurez pour la défense contre cibles durcies!

Les deux créatures étaient à demi machines, même leur sueur avait une odeur d’huile minérale, mais elles étaient obéissantes et leurs armes parfaitement à même de fondre le blindage d’un char lourd. Il n’était plus temps désormais de se détendre, la mission imposait ses propres priorités, et il était à prévoir qu’elle serait moins aisée encore qu’elle l’avait redouté. C’était la première fois que Saha revenait sur TethVI, et c’était la première fois qu’elle le faisait revêtue de l’autorité.

« TethVI : la question des origines », vol VI
Athonios de Frades,  981 11-3

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Il y a des éléments qui permettent de donner de la vie à une table et de scénariser une partie, ce genre de modèle en fait décidément partie à mes yeux. Le petit Arvus n’est pas bien passionnant comme volant, par contre il évoque au plus haut point l’idée que, tandis que les soldats de base rampent sur le sol, quelque part dans l’espace, là haut, orbitent des vaisseaux spatiaux, des barges, des transports et tout un état-major de seigneurs de guerre qui ordonnent sans sourciller que meurent les Gardes Ìmpériaux…

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 Comme on est sur TethVI, l’idée a été de representer un Arvus de l’Inquisition, plutôt qu’un courrier de la Flotte, et tant que j’y étais de représenter la monture personnelle de l’Inquisitrice Saha, disciple du mystérieux Léarnas Séphylos qui fut pendant d’innombrables années l’Inquisiteur en charge des mystères de Teth. En dehors des insignes de l’Inquisition, il porte donc les couleurs du blason de ce dernier et Saha y a seulement ajouté son propre insigne, une fleur de lys, qui rappelle  qu’avant de rejoindre Léarnas, elle fut une soeur du Suaire de Charité…


ArvusF14Appareil destiné à des missions complexes et souvent dangereuses, cet Arvus a subi un certain nombre de modifications qui apparaissent ici et qui semblent être essentiellement destinées à améliorer ses qualités de vol dans l’atmosphère ainsi que sa maniabilité à basse altitude. C’est la fonction en particulier du vaste stabilisateur ajouté à l’arrière de l’appareil qui n’aurait guère d’intérêt pour un engin évoluant principalement dans le vide.

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Dans le même ordre d’idée, le cockpit étroit et malcommode du modèle de série a été remplacée par une vaste verrière panoramique qui permet au pilote de disposer d’une visibilité suffisante pour évoluer au ras du sol dans des terrains accidentés ou des zones dangereuses dans lesquelles il est impératif de voir.

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Pour le reste, l’appareil est tout à fait ordinaire et conforme aux SCS de la Flotte, même si on ne sait naturellement pas grand chose des équipements secrets que l’Inquisition y a probablement installé…
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