Promenade au sombre de lune

La lumière des étoiles suffisait pour rassurer les moins aguerris de notre petit groupe, une compensation bien maigre comparée à la frustration de ne pouvoir voir la lumière du soleil durant les sept derniers jours.

Sept longues journées à se terrer sous terre et dans la moindre anfractuosité pour tenter d’échapper à cette folie. Mais sans doute devrais-je commencer par le début de toute cette histoire et tout d’abord faire les présentations.

Je suis Oflag Grang, guerrier, chasseur et actuellement chef de notre groupe, ou devrais-je dire responsable car, à ce que je sache, aucune élection n’a eu lieu pour me nommer chef. Le manque de temps sûrement. Par contre étant donné qu’ils ont commencé à me suivre, je me sens responsable de leur destin.

Je… nous sommes originaires d’un petit bourg situé dans les collines accueillantes et verdoyantes que nous appelons « Notre-chez-nous ». Je ne vous donne que la traduction courte de la version originale que vous, les hommes, avez toujours eu du mal à prononcer. La version longue pourrait donner quelque chose comme : Le-foyer-qui-nous-protège-et-qui-nous-assure-la-sécurité-le-confort-et-la-joie-d’être-ensemble. Nous, et là je parle de mon peuple, les gnomes, aimons être précis sur ce qui nous entourent quand nous les décrivons afin qu’il n’y ait pas de confusion possible. Même si, pour être honnête, il arrive que des incompréhensions puissent poindre parfois pour des raisons tout à fait incompréhensibles.

Je dois également, pour être le plus clair possible,  vous avouer que je suis un peu à part de mes semblables mais ils ne m’en tiennent pas rigueur et sont d’une tolérance qui est digne d’être notée ici au milieu des quelques lignes que je tente d’écrire avant de repartir pour notre prochaine étape. Cette différence que vous ne sauriez juger si vous nous voyiez tous ensemble vient sûrement du temps passé au sein d’un groupe de mercenaires assez désespérés pour engager un combattant gnome. Ces années mouvementée mais passionnantes sont loin maintenant et je ne vous ferai pas ici le récit de toutes mes aventures à travers toutes les provinces, duchés et baronnies, le temps et la place me manqueraient. Mais maintenant que j’ai évoqué le sujet, je me rends compte qu’en rédiger une fidèle restitution sera ma prochaine occupation. C’est aussi une de mes particularité, j’aime écrire, les phrases me viennent facilement et mon style n’est pas pire que bien des écrivains, ou se présentant comme tels, que j’ai pu croiser à Marienkorf notamment.

Tout ceci restant sous conditions que nous réchappions à ce qui nous attend dans les prochaines heures.

Je me rends compte que je me suis encore laissé emporter par ma faconde épistolaire et que vous êtes sûrement en attente de savoir ce qui se passe exactement. J’y arrive et vous prie de m’excuser, je vais tacher de me tenir à l’important dans la suite de ce petit récit.

Donc, moi et mes compagnons étions en mission de reconnaissance dans les collines plates, un endroit tout à fait remarquable constitué par un ensemble de collines pentues et verdoyantes mais dont les sommets sont tout aplatis. Curiosité naturelle ou évènement extraordinaire, je ne saurais vous renseigner exhaustivement. Nombreuses sont les légendes qui courent sur cet endroit et je pourrais vous en raconter une bonne dizaine. Les collines plates donc, nous étions parti voir si les anciennes mines étaient encore utilisables et si les filons n’avaient pas tous été vidés.

Je me dois ici de vous présenter la situation générale et je vais faire court. Ces mines des collines plates ont appartenu à un clan nain, les Cognes-Acier, qui, par reconnaissance à l’intervention de notre ancien roi, s’étaient engagés à nous céder la libre exploitation des lieux pendant cent vingt huit années. Mais force fut de constater que les nains sont de fourbes créatures avec lesquelles il est parfois difficile de se lier. C’est comme Tape-Pifs, un compagnon de batailles et digne représentant du peuple nain que j’ai bien connu pendant une longue et dure campagne qui nous mena au sud du continent durant de longs mois, ce Tape-Pifs me doit toujours trois couronnes de cuivre et deux d’argent. Le fait qu’il soit mort ne change rien au problème, il aurait du se préoccuper de faire savoir à ses descendants la dette contractée à mon égard et s’assurer du juste règlement des intérêts en sus de la somme due.

Pour en revenir à l’objet de notre destination, les mines des collines plates, jamais nous n’avons pu y avoir accès malgré nos demandes diligemment formulées et expressément répétées à tous les dignitaires nains que nous avons croisé ces vingt dernières années. De honte et de chagrin, à moins que se ne soit sa panse, notre rio succomba le mois passé avant de voir la première pierre de minerai rejoindre nos fourneaux. Il ne sied pas à petit représentant du peuple comme moi de médire sur les défunts, mais l’attitude bien trop timorée de notre roi ne força pas les nains à évacuer les lieux pour mous en laisser l’usage, heureusement que nous sommes un peuple pragmatiques et rapides à prendre des décisions une fois que la décision de décider s’avère être la meilleure chose à décider : nous avons donc élu un nouveau roi.

Son premier commandement fut alors de mener une troupe forte de mineurs, soldats et diplomates pour enfin prendre ce qui nous revenait de droit. Ainsi nous partîmes à l’aventure et je me retrouvais enrôlé dans les forces militaires au service de la communauté. A peine eussé-je le temps de négocier mes tarifs que nous partions.

Les collines plates se trouvent à une bonne vingtaine de jours de notre-chez-nous en temps normal, c’est-à-dire sans tout un fatras de fonctionnaires lents et procéduriers. Loin de moi la tentation de critiquer ce qui fait que les gnomes sont certainement le peuple le mieux organisé de cette partie du continent, mais force est de constater que les vingt jours se sont transformés en quarante avant que nous n’atteignîmes notre destination. Je vous ferai grâce de tous les détails qui ont pu nous ralentir, ce serait vous donner une image déformée et pas forcément exacte des gnomes.

Quand enfin nous arrivâmes à destination, nous fumes surpris de n’y voir aucun nain, nous avions préparé une foultitude de discours à leur déclamer pour bien leur montrer notre colère et nos revendications, mais nous nous trouvâmes forts désappointés. Notre nouveau roi, ne voulant pas perdre la face, entama une vigoureuse diatribe à l’encontre des usurpateurs qui les aurait fait rougir de honte s’ils avaient pu en être le public.

Après cela, il s’avança tout fier de lui pour prendre possession des lieux. Je faisais parti de son escorte personnelle et franchi les portes avec une bonne partie de notre petite troupe, laissant les autres à l’extérieur pour nous préparer le campement.

L’exploration des mines tourna court quand nous constatâmes qu’un effondrement obstruait la galerie principale après un petit kilomètre sous terre. L’accès nous était bouché et déblayer toutes ces roches allait nous prendre un temps fou. Nous retournâmes donc au campement en discutant de la meilleure stratégie à adopter pour retirer le plus de minerai dans un temps le plus rapidement et le plus efficacement possible.

Notre bon roi se fatigua de ces discussions et parti en avant du groupe, pressé par la faim qui le mena malheureusement à sa fin. En effet, un spectacle de désolation nous attendait à la sortie de la mine, nous retrouvâmes nos compagnons éparpillés aux quatre coins des environs, si vous me permettez l’expression qui illustre bien la sauvagerie de la scène. Le roi fut la dernière victime de l’assaut de l’essaim. Car il s’agissait bien d’un essaim tueur qui avait venait de submerger les meilleurs d’entre nous, même s’il devait se trouver un ou deux diplomates procéduriers parmi les victimes. Nous pûmes apercevoir les créatures avant de battre en retraite dans les mines précipitamment pour notre sauvegarde. Il s’agissait d’insectes pratiquement aussi grands que des humains ressemblant à des mantes religieuses.  Nous en dénombrâmes une petite dizaine, mais nul n’aurait pu affirmer qu’une autre dizaine n’attendait pas dans les parages. Nos pauvres compagnons se voyaient vidés de leur substance dont les monstres se régalaient visiblement.

La panique ne nous submergea pas alors que nous nous terrions dans l’obscurité des mines en entendant les bruits horribles du repas de ces monstres. La nuit vint enfin comme salvatrice et réconfortante pour nos pauvres esprits chavirés de chagrin et d’angoisse. Non, la nuit avait fait fuir les créatures qui ne sont apparemment pas familières avec l’obscurité comme nous le constatâmes le soir suivant. Nous avions en effet décidé de rester caché toute la nuit en attendant le matin et nous dûmes encore éviter de sortir quant au matin les mantes géantes revinrent nous persécuter sans oser toutefois pénétrer l’obscurité des mines.

Ainsi, depuis sept jours nous avançons avec les ténèbres suivant la faible lueur des étoiles, marchant la nuit et nous cachant le jour pour rejoindre au plus vite Notre-chez-nous où nous pourront repousser et nous défaire de ces chasseurs impitoyables, même si leur peur de la nuit leur est fort préjudiciable dans leur traque. Ce dont personne ici ne se plaindra.

Je vais devoir vous laisser maintenant, mes compagnons se préparent à partir et je me dois de les rejoindre. Je ne sais pas de quoi sera faite cette nouvelle nuit mais si vous trouvez ce carnet c’est que le destin n’aura pas tourné en notre faveur.

+

Finalement tout c’est passé assez bien, mise à part les petits conflits inhérents à tout rassemblement de plus de trois membres d’une même communauté.

Je pense cependant ne pas avoir le temps d’en écrire beaucoup aujourd’hui, Je sens que le danger nous menace et que ces créatures se sont enhardies, elles peuvent nous tomber dessus à tout moment et…

Commentaires des votants

Le texte, bien que bien écrit, est très fouilli. J’ai eu du mal à suivre le récit en me demandant tout le temps mais de quoi parle-t-on ici. Le personnage principal semble parler de sa vie mais la construction de l’histoire n’est pas très clair. Pour être honnête j’ai eu du mal à arriver à la fin.

+

RRRoooon ZZZzzzz
RRRoooonnnn
Arrrgghhh une mante !!
Désolée, je m’étais laissée endormir par le début du texte

+

Une nouvelle très LOTR-like, assez sympa dans l’idée bien que ne sortant pas vraiment des clichés du genre. Ce texte souffre malheureusement de quelques fautes de frappe qui auraient pu être évitées. Les digressions du scribe auraient pu apporter une touche d’humour mais ça tombe un peu à plat. Bref, on reste sur notre faim…

+

Un texte long et tout en lourdeurs qui se finit là où il devrait commencer. S’il s’agissait de décrire la culture Gnome il aurait pu être intéressant, même original, mais on s’attend à de l’action et l’arrêt brutal du texte au moment où on attend qu’il décolle est plutôt frustrant.

+

Dans le texte il est annoncé à plusieurs reprises qu’on va faire court et finalement on dérive sur des détails ma foi sans importance. Du coup trop de blabla, le récit n’est pas captivant, surtout pendant la première moitié.
Une autre remarque très personnelle : je n’aime pas beaucoup les prétéritions, surtout à répétition. Soit on dit qu’on ne médit pas, et dans ce cas on ne le fait pas. Soit on médit tout court :
« Il ne sied pas à petit représentant du peuple comme moi de médire sur les défunts, mais l’attitude bien trop timorée de notre roi ne força pas les nains à évacuer les lieux pour mous en laisser l’usage… »
Pareil ici, soit on ne veut pas critiquer et on ne le fait pas, soit on le fait franchement :
« Loin de moi la tentation de critiquer ce qui fait que les gnomes sont certainement le peuple le mieux organisé de cette partie du continent, mais force est de constater que les vingt jours se sont transformés en quarante avant que nous n’atteignîmes notre destination. »
Mais comme je l’ai dit c’est très personnel, je n’aime pas les récits qui y vont par quatre chemins, le texte y perd en accroche.
« …nous avons donc élu un nouveau roi »? Dans l’idée, ça me gêne qu’un roi soit élu. La monarchie est héréditaire dans la plupart des cas, il aurait donc fallu expliquer pourquoi cette élection (pas de descendance ?).
Globalement le texte est un peu ennuyeux par endroit, gâché par des phrases de mauvaise syntaxe et de détails inopportuns. Sauvé à mes yeux par une fin qui m’a plu, l’originalité de l’histoire et une plume parfois faite de lourdeurs mais également de bon mots.
Sur la forme :
« …d’un essaim tueur qui avait venait de submerger les meilleurs d’entre nous. »
« …aujourd’hui, Je sens… »
J’aurais mis un point entre « …l’usage » et « heureusement… »
« …heureusement que nous sommes un peuple pragmatiques et rapides à prendre des décisions une fois que la décision de décider s’avère être la meilleure chose à décider : nous avons donc élu un nouveau roi. » En plus des fautes d’orthographe, elle est vraiment trop longue et sans syntaxe cette phrase. Sans compter la lourdeur des « décider » et « décisions. »
« Notre-chez-nous » qui devient « notre-chez-nous. »
« …rio… » au lieu de roi.
« Nous avions en effet décidé de rester caché… »
« …même si leur peur de la nuit leur est fort préjudiciable dans leur traque… » Beaucoup de « leur ».
« Finalement tout c’est passé… »
Trop d’adverbes à mon goût. Rien que dans un paragraphe : « visiblement », « malheureusement », « précipitamment », « pratiquement ».

+

Aïe pour la relecture zappée. Phrases un peu longuettes, mais c’est la personnalité du gnome qui veut ça. Par contre j’ai l’impression que la seconde partie est bâclée, le ton ne correspond pas du tout (même si ça peut être voulu). Mis à part ces points noirs, j’aime bien, la personnalité du gnome est sympa et crédible.

Mon commentaire

Un texte sans fin qui laisse le lecteur en pleine frustration. C’est voulu mais pas forcément bien fait. Raconter une histoire par la lecture d’un rapport n’est pas à la portée de tout le monde, ça se travaille, là il en manque, du travail.

Sinon j’ai choisi des gnomes car j’aime bien le ton de ces humanoïdes qu’on peut trouver dans les livres de fantasy parlant d’eux, notamment la série des Dragonlance dans l’univers de D&D.

Pour ce challenge, je dirai : Heureusement que nous n’étions pas plus que 3 sinon je n’aurai pas fini sur le podium.


Texte écrit pour le challenge d’écriture n°32

Aucun commentaire

Laisser un commentaire

Votre courriel ne sera jamais rendu public.Les champs marqués d'un astérisque (*) sont obligatoires