Challenge n°14 – Texte n°6

Rendar

– Là logiquement, ça devrait marcher.
D’un geste assuré, arborant un sourire si confiant qu’il ferait fondre toute la plaine gelée de Hoth, l’ancien contrebandier approcha sa main du bouton d’activation.

Gratifiant son interlocuteur d’un des clins d’oeils qui avaient fais sa renommée de joueur de sabbac, il appuya calmement, priant intérieurement que tout fonctionne correctement, du moins cette fois ci. Un bourdonnement sourd s’éleva instantanément de l’arrière du vaisseau indiquant la mise en marche des propulseurs dont le sifflement crescendo indiquait la fin du cycle de chauffe.

– Ha, tu vois, tonna-t-il triomphant. Je suis peut être devenu un père de famille respectable mais je sais encore réparer mon vaisseau. Tu me dois un…

La phrase mourut en même temps que son sourire et que le ronronnement rassurant des moteurs. Naquirent alors une pluie d’étincelles et un panache de fumée âcre. Depuis la soute, un rugissement de rage retentit.

– Nom d’un Bantha tondu, ragea-t-il. Je sais Chewie, je sais, hurla-t-il en écho au mugissement du wookie.

Tendant ses mains devant lui, les doigts écartés comme pour empêcher son ami de dire quoi que ce soit, il se précipita vers l’extincteur au cas ou, comme à leur troisième tentative, un feu se déclarait prêt des cellules d’énergie. Il s’élança vers la soute.

– C’est juste un tout petite réglage. L’affaire de deux minutes. Je reviens.

Les mains vissées sur les hanches, vêtu d’une luxueuse tenue de soie et d’une inévitable cape noire rehaussée de broderies dorées, Lando Calrissian hésitait entre l’hilarité et le désespoir en regardant son ami essayer de réparer le Faucon Millenium. Ami de Han Solo depuis des années, ancien administrateur de la cité des nuages mais surtout, ex propriétaire du vaisseau, il s‘était toujours demandé comment le Faucon tenait encore en une pièce.

Ce vaisseau était un vrai mythe. Han s’était vu proposer des dizaines de fois un appareil à la pointe de la technologie, sortis des meilleurs chantiers de la nouvelle république, il avait toujours refusé de troquer son cher Faucon. Sa place n’est pas dans un musée, s’amusait il à dire en fanfaronnant, cette beauté à encore de belles années devant lui.

Han ressortit de la soute, le visage bruni par de la suie, ou alors était ce du cambouis, et son insupportable sourire triomphant de retour sur son visage où s’étiolaient maintenant quelques rides durement gagnées.

– Han, mon ami, commença Calrissian. Ne penses tu pas qu’une petite pause s’impose ? Proposa-t-il alors que l’immense silhouette poilue de Chewbacca s’extirpait difficilement de la petite trappe menant au compartiment moteur. Je t’offre un verre, qu’est ce qui te ferait plaisir ? le ‘Marée stellaire’? Le ‘Délice d’Ithor’ ? Le ‘ Gunzi’ ?

Ce dernier établissement était de loin leur favori. Situé au dernier étage d’une des plus haute tour de Coruscant, la capitale de la république, et à deux pas du hangar de maintenance, il offrait un choix varié de cocktails et une vue impressionnante sur les lumières éternelles de la cité qui ne dormait jamais.
Han capitula bien plus facilement qu’il ne l’avait espéré. Soit il en avait réellement sa claque de bosser sur le Faucon sans trouver ce qui clochait, soit, et c’était plus probable, il avait déjà tout essayé mais n’osait pas l’avouer à son ami.

Chewbacca avait décliné l’invitation pour se détendre un peu dans les quartiers habitables du vaisseau, laissant les deux hommes seuls pour discuter du bon vieux temps, de la politique planétaire et de leurs conjointes respectives. Calrissian savourait à l’avance de raconter à Han sa dernière escapade sur le monde casino d’Umgul mais, à peine avait il appuyé sur le bouton d’appel du turbo-élévateur que Solo fit volte face, retournant vers son vaisseau.

– Je reviens Lando, je crois que j’ai trouvé ce que c’est, mâcha-t-il. J’ai du mal régler le compensateur d’inertie. Je change ça tout de suite et là, logiquement, tout devrait marcher.

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