Challenge n°22 – Texte n°10

Fred

[…]
Qui suis-je pour m’opposer à sa volonté ? L’immense silhouette s’avança vers moi. Brillante de mille flammes. Un immense voile opaque de couleur doré nous entoura tous les deux. Le temps semblait s’immobiliser et le feu de la bataille me paraissait être lointain.

Cela faisait plusieurs jours que nous défendions les portes de la cité face aux déferlantes peaux vertes. L’immense Waagh avait pris en étau tout le système Harkan Primus et mis à bas ses défenses. Trois des quatre planètes avaient été saccagées et le 101ème Harkanite était le dernier rempart contres les Orks pour protéger la capitale. Les dernières nouvelles étaient mauvaises. Le gros de la marée arrivait par l’ouest alors que la majorité des défenses était située à l’opposé. Nous avions reçu l’ordre de nous poster en avant de nos lignes et de tenir nos position afin de les ralentir en espérant un redéploiement rapide de nos forces. C’était du suicide, nous étions de la chair à canon offert en pâture aux Orks.

Les colonnes de fumées noirâtres à l’odeur nauséabondes s’approchèrent. Une clameur barbare mélangée aux vrombissement des moteurs se faisaient entendre de plus en plus nettement. Je jetais un rapide coup d’il autours de moi. Karl marmonnait à ce qui semblait être des jurons. Torp tremblait nerveusement, tout comme moi. Tout comme nous tous. Les blindés derrières nous, ne nous rassurent pas pour autant. J’agrippais fermement mon bolter lourd, et adresse une prière à l’Empereur Dieux. Les voilà. Que l’Empereur nous garde.

Quatre jours que nous tenions nos positions coûte que coûte. Les orks en payèrent le prix fort, mais paraissaient toujours aussi nombreux. Malgré les raids aériens adverses, nos blindées nous appuyaient fermement. A l’issue de la bataille j’irai présenter mes excuses aux équipages pour avoir douté d’eux. Ma radio se mit à crépiter:

« Sergent Wolock!?
« Commissaire!?
« Sergent, prenez vos hommes et dirigez vous vers la place Galhad, à l’angle de Tullund et du marché couvert. Là bas, le Lieutenant Moris vous donnera les ordres de déploiement avec l’arrivée des renforts.
« A vos ordres Commissaire!

« Karl!? Karl??? répond moi morte couille.
« Minute papillon!!! qu’est ce qu’y a?
« On lève le camp au plus vite. Les renforts sont là! Redéploiement, lui dis je. Averti tout le monde. Je préviens Boris et je vous rejoins.
« Reçu ma poule!

Au milieu du tohubohu de la bataille, l’unité s’activa. La nouvelles de l’arrivée des unités du 101ème se répandit comme une traînée de poudre. Le moral des hommes remontait. Lorsque tout bascula.

Devant moi, un homme se tortilla dans tous les sens, de douleur. Puis un autre, encore un autre et Torp aussi. Plusieurs corps se roulèrent à terre. De terreur certains abattirent leurs frères d’arme, paniqués à la vue de ce spectacle horrible. Aux cris atroces se mêle la stupeur et d’autres cris plus nasillards et sournois venant de la cage thoracique des soldats. Puis des craquement osseux. Plusieurs petits gretchins couverts de sang émergeaient des corps inanimés. Sans se poser de question nous ouvrons le feu sur ces bestioles alors qu’autour de moi d’autres soldats succombaient aussi à cette étrange attaque.
C’est à ce moment que les orks décidèrent de lancer un assaut massif. A la vague verte, se mêlèrent un bombardement qui monta crescendo. Au loin d’immense machine de guerre entrèrent dans la bataille. Nos lignes étaient pilonnées intensément. Des cratères se forment sous nos pieds, les corps furent projetés dans toutes les directions. Un des Leman Russ qui jusque là me semblait indestructible, vola en éclat. Un autre fut happé par une pince colossale qui l’envoya dans les airs avant de retomber et s’écraser sur les hommes. Les orks se rapprochent de plus en plus, le corps à corps semblait inévitable. Des soldats commencèrent à fuir. Je regardais tout autours de moi, c’était la déroute. L’Empereur nous aurait il lâchement quitté. A présent je doutais. En fait pourquoi servir un homme que l’on a jamais vu. Jusque là, j’avais la foi. Mais à la vision de ce cauchemar, elle m’a quitté.

Je ne vis pas le visage de l’homme. Le rayonnement qu’il dégagea me força à lever mes mains devant mes yeux. Il avait la stature plus grand qu’un d’un Space Marine et sont armure était finement ouvragée d’or. Une chaleur envahit mon corps. La fatigue quitta mes membres. Je compris que l’homme qui se tenait devant moi était le Saint Empereur. Qui suis-je pour m’opposer à sa volonté ? Je fais partie de la Garde Impériale, bras droit de l’Empereur. L’Empereur nous garde. Je retournais au combat, sans la moindre hésitation…

+++ extrait du journal de bord du Sergent Wolock +++
+++ retrouvé mort, sur le monde Harkan I, aux portes de la capitale Ischrakan +++

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