Challenge n°22 – Texte n°9

Niels

Qui suis-je pour m’opposer à sa volonté ? Ai-je déjà été quelqu’un pour le faire ? Non. Oui nous nous sommes aimés. Oui nous avons été amants… Mais cela donne-t-il du pouvoir sur l’autre ? Ou plutôt, l’être aimé nous appartient-il ? Je ne pense pas.

Même dans une relation fusionnelle, comme a été la nôtre, l’autre ne se livre jamais complètement. Et pourtant, moi je l’ai fait. Parce que je l’aimais à en mourir, et je l’aime toujours à ce point. Parce que j’aurai donné ma vie pour la sienne. Pendant treize mois j’ai été le sien. Son amant, son meilleur ami, sa chose. Oui, sa Chose. Toujours là pour elle. Voilà comme je me considérais. Elle était ma Rose, mon amante, ma confidente. Mais pas une chose…j’avais trop de respect pour elle pour la voir ainsi.

Mais tout cela appartient désormais à une autre époque. Une époque révolue depuis peu, bien qu’à mes yeux cela semble une éternité. Une époque que mon esprit refuse d’oublier, car toutes ces sentiments et considérations sont toujours présents au fond de mon cœur. Cependant, je sais qu’elle a refait sa vie avec un autre. Mais qui suis-je pour m’opposer à sa volonté ? Je ne saurais le dire, car je ne sais comment elle me considère à présent. Qui suis-je ? Juste une personne qui la respecte plus que tout et n’importe qui d’autre. Attention, je n’ai pas dit que j’approuvais sa décision ou même sa façon de faire, mais je la respecte. Pourquoi ? Parce que je l’aime, et que le respect de l’autre n’est rien de plus que le fruit de l’amour.

L’amour. Le sentiment qui vous reprend tout, tout aussi facilement qu’il vous l’a concédé. Je sais qu’elle est heureuse avec lui, probablement plus qu’elle ne l’a été avec moi. Cela serait idiot, et surtout dépourvu de sens, de comparer nos relations, mais c’est le sentiment que j’ai lorsque je la vois. Ou plutôt la voyait. Elle n’a que faire du mal qu’elle me fait, et encore plus du mal que je me fais, en atteste les marques sur mon corps. Je sais que cela ne la fera pas revenir, mais cela à un effet apaisant, relaxant. Pendant un court laps de temps tout du moins. Elle se fiche également de toutes les nuits blanches que j’ai passé à penser à elle et de celles où mes rêves ont été plus qu’insoutenables. Et le pire dans tout ça, c’est que je la comprends. Elle est heureuse là et avec qui elle est désormais. Je devrais être heureux pour elle. J’aimerai tant que ce soit si facile.

Vous savez, bien que je sois athée, je crois au destin. Pas dans le sens où tout est « écrit à l’avance », mais plutôt au sens où chaque moment dur de notre vie est nécessaire et nous façonnes. La première fois que je l’ai vu, j’ai sus que l’on était fait l’un pour l’autre. Cela va bientôt faire trois ans, dont une année passée ensemble. J’ai le sentiment d’avoir encore beaucoup de chose à faire avec elle, tant sur le plan moral que relationnel. Mais pour cela je dois acquérir une nouvelle force, et surtout vaincre mes peurs. Je ne sais pas ce qu’elle pense de cela, et ne le saurai probablement jamais.

J’espère simplement que nous vivrons heureux, ensemble, lorsque nous serons prêts. N’empêche qu’au fond de moi, je me pose la question : « Qui peut s’opposer à la volonté d’une femme amoureuse ? » Et mon cœur me répond : « Personne… »

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