La passe de Vertebaie

Les arbres étaient vieux et gigantesques. De mémoire d’homme, leurs ombres s’étaient toujours étendues sur ta passe de Vertebaie. A présent, ils étaient gênants.

La route était importante, tout le monde en discernait les avantages. Sauf les arbres.

Les constructeurs de la route avaient réussi à obtenir la permission de dégager tous les obstacles. Mais personne n’avait demandé aux arbres. Ifs commencèrent une chanson, chantée avec leur feuillage et portée par le vent jusqu’à ce que des oreilles des elfes l’entendent et s’y intéressent.

Personne ne pouvait dire quand les elfes étaient arrivés, mais les ouvriers de la route furent les premiers au courant. une volée de flèches elfiques arrêta net leur travail

Plusieurs jours plus tard, le bourgmestre et une cinquantaine de ses adjoints entrèrent dans la Passe de Vertebaie. ils en ressortirent dans l’heure, criblés de flèches. Avec force malédictions et beaucoup d’or, le bourgmestre décida de se débarrasser des défenseurs aux oreilles pointues. Les gobelins mercenaires de Grogneventre étaient cupides, méchants et idiots. Ils furent ravis à l’idée de pouvoir abattre Ces arbres en même temps que leurs protecteurs, Ces elfes sylvains.

Ce matin, la Passe de Vertebaie était calme, presque silencieuse, pas comme le pont de la Rivière Tranquille. Il était entièrement couvert de gobs. Ils ricanaient, juraient et se bousculaient en avançant pêle-mêle vers les grands arbres séculaires.

Au milieu des anciens troncs, les elfes sylvains attendaient, leurs longues flèches encochées. Ils étaient prêts à mourir pour les arbres et choisissaient déjà leurs cibles braillantes et grimaçantes.

Et pendant ce temps, les arbres regardaient, comme ils l’avaient toujours fait…

Droytwych jeta un autre gobelin dans le feu. Il approcha le Marshmallow piqué sur sa lance plus près des flammes et passa en revue (es événements de la journée.

Ce matin, lorsqu’avaient sonné les cornes de guerre, il avait découvert que deux énormes unités de gobelins et leur chef de guerre obèse avaient déjà traversé ta rivière.

Les chevaucheurs de Loups gobelins s’étaient précipités sur le pont, droit dans le derrière d’une très grande unité de lanciers gobelins qui s’avéra fort contrariée Par cette manœuvre.

Grogneventre était cependant parvenu à séparer ses troupes, seulement pour voir une pluie de flèches faire paniquer une autre grande unité de gobelins.

Tandis que les gobs retournaient prestement vers le pont, Grogneventre leur ordonna de tenir leur Position. Lorsque fa poussière retomba, il était tout seul, et tout poussiéreux.

La cavalerie elfe fut surprise par la charge d’une araignée géante et poilue montée par un petit gob tout chauve. Après avoir coupé quelques pattes poilues et une tête verte et lisse, elle poursuivit son ennemi boiteux à travers te champ de bataille, droit dans la gueule des Squigs. Tout fut dévoré, armures, sabots et oreilles pointues. Les voraces créatures des cavernes ne laissèrent rien de ce qui était quelques instants auparavant une unité aussi fière qu’audacieuse.

L’armée gobeline était néanmoins sous l’emprise d’une grande panique. Une panique grosse comme un stégadon en colère et fatale que le sourire d’un vampire. Grogneventre fut balayé tandis que son armée fuyait. une dernière volée abattit les squigs et tout fut fini.

A présent, il faisait nuit, et la vallée avait retrouvé son calme; une douce brise caressa tes arbres qui murmuraient leurs remerciements.

Droytwych se relaxa et retira sa lance du feu.

Il reçut alors sa seule blessure de la journée. La douleur le tétanisa.

En hurlant, il recracha un gros morceau de Marshmallow. Par Orion qu’est que c’était chaud !

Compilé par Kragor
Source : White Dwarf n°53 septembre 1998
Retranscrit en juillet 2007 pour Le Sanctum

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