Mengil Manhide

Mengil Manhide est le chef sadique et anthropophage d’une bande d’elfes noirs connus dans tout le vieux monde sous le nom de Dépeceurs. Ils parcoururent les royaumes des autres races sous le couvert des ténèbres, et vendent leurs cruels talents au plus offrant. Ils ont en outre la désagréable habitude de se vêtir avec la peau de leurs victimes. Anthony Reynolds creuse l’historique de ce sinistre individu…

Même parmi les elfes noirs de Naggaroth, une nation renommée pour sa cruauté, son absence de pitié et ses tendances sadiques, Mengil de Clar Karond est réputé pour ses instincts sanguinaires.
Sa ruse et ses penchants meurtriers sont tels que de nombreux elfes noirs le considèrent comme un dangereux psychopathe. Là où tout Druuchi qui se respecte n’hésite pas à égorger ses adversaires politiques ou ses ennemis personnels, du moment qu’il n’est pas pris sur le fait, Mengil tue simplement pour le plaisir, sans jamais se soucier des conséquences. il lui est arrivé de massacrer ses alliés sur un simple caprice, et beaucoup pensent que sa santé mentale ne tient qu’à un fil.
De fait, beaucoup d’elfes le voient comme un fou dangereux et imprévisible, aussi mortel pour ses alliés que pour ses ennemis. Le père de Mengil, Kraal Dévore-les-coeurs, était un puissant noble de Clar Karond, et sas sinistre réputation dissuadait quiconque de s’opposer à lui. Au fur et à mesure que ses fils grandissaient, il leur imposait des épreuves pour éliminer ceux qu’il estimait trop faibles pour appartenir à sa lignée.
Ceux qui échouaient étaient exécutés sans pitié, leur cœur arraché et offert à Khaine. Le plus jeune des ses fils, Mengil, n’échappa pas à la règle. il était régulièrement battu, et on le forçait à combattre ses aînés. au cous d’une de ces épreuves, Krall libéra l’un de ses esclaves humains, un jeune et musculeux nordique, dans les forêt noires qui s’étendent autour de la sombre cité, laissant un fugitif une arme et un bouclier. le jeune Mengil fut envoyé à la poursuite de l’humain, et il n’aurait le droit de revenir à la cité qu’une fois qu’il aurait tué et ramené une preuve de la mise à mort. Mengil traqua sa proie dans les étendues glacées, et il finit par se retrouver face à face avec le nordique. Sa vitesse et son talent avec les armes lui permirent de surclasser son adversaire, pourtant plus fort, et il savoura l’ivresse du meurtre, étalant le sang de sa victime sur son visage et buvant avidement au cœur de sa puissante proie, avant d’écorcher le jeune guerrier et de manger sa chair. Sur le chemin du retour, il tailla ses dents en pointes, ce qui lui conféra un aspect particulièrement effrayant. Revenu dans Clar Karond, Mengil portait la peau de sa victime comme une cape, ce qui lui valut le respect de ses concitoyens et le titre de Manhide, “Peau d’homme”.

Mengil était devenu le fils préféré de Kraal, et ses trois frères en prirent ombrage, aussi dut-il maintes fois défendre sa vie contre leurs attaques. il en tua deux au cours d’une même nuit, les écorcha et envoya leurs corps dépecés en guise d’avertissement au troisième.

Lorsqu’il fut assez âgé, Mengil rejoignit les Corsaires de Clar Karond, et son ascension rapide dans leurs rangs ne fut entachée que par l’aggravation de sa folie meurtrière. Là où ses supérieurs voulaient qu’il lançât des raids furtifs, tuant rapidement l’opposition avant de revenir avec des captifs, Mengil refusait généralement de se replier face à un ennemi supérieur. Même si son adresse, son intelligence et son autorité lui faisaient quand même remporter ce genre de bataille, il ne revenait le plus souvent qu’avec peu d’esclaves, car il prenait un plaisir pervers à les massacrer. Même lorsque les ennemis se rendaient, Mengil n’hésitait pas à les abattre, et s’acharnait sur leur cadavre longtemps après que la vie les eut quitté. Il continua de perfectionner ses talents d’écorcheurs, et les halls du château de son père furent bientôt décorés de centaines de trophées macabres ramenés de tout le monde connu. Cependant, tout ceci ‘entachait que légèrement sa réputation, et le fait qu’il se retourne parfois contre un allié et le taille en pièces de sang froid était perçu comme une amusante excentricité plutôt que comme un véritable défaut.

Après moins d’un demi-siècle, Mengil dirigeait en personne la plupart des raids lancés depuis l’arche noire Citadelle du Mépris. Ce bâtiment était autrefois un château gardant la pointe sud-est de l’île engloutie de Nagarythe, avant d’être transformée en forteresse volante par la magie noire. Clar Karond confia à Mengil le soin de mener ces assauts, faisant de lui le plus jeune capitaine de toutes les arches noires de Clar Karond. Lors des deux décennies qui suivirent, la citadelle du mépris devint synonyme de terreur et de désespoir pour Ulthuan car elle attaquait régulièrement ses côtes et ses voies maritimes, en plus de s’en prendre aux rivages de Norsca, d’Arabie et de Bretonnie. Même si les raids étaient peu fructueux car Mengil tuait la plupart des esclaves, ses supérieurs trouvaient la peur qu’il inspiraient fort à leur goût.

La citadelle du mépris contrôla pendant un certain temps l’entrée des mers tiléennes, attaquant les pirates, les marchands et les contrebandiers sans discrimination, tout en rasant les villages environnant Remas et la CIté des Pirates de Sartosa. mais alors que son équipage se livrait à la rapine à terre, la Citadelle fut attaquée par de rapides vaisseaux de Lothern et dut se replier vers des eaux plus profondes. Le commandant de l’arche, qui avait vu ses trois prédécesseurs tués par Mengil lors de crise de démences, était peu enclin à revenir chercher le jeune guerrier et le fit passer pour mort. Mengil et ses hommes se retrouvèrent bloqués en Tilée. Ils poursuivirent leur chemin à terre à la faveur de la nuit , traversant les forêts pour atteindre les monts Apucinni tout en continuant leurs déprédations. pendant longtemps, il combattit au côté de son vieux camarade, l’elfe noir renégat Ean Hawkbane, jusqu’à ce que Mengil l’éventre, l’écorche et le mange suite à une banale dispute. après quelques mois passés à se sustenter sur les caravanes qui passaient par là, Mengil fut contacté par un prince-marchand de la cité de Verezzo en quête mercenaire. les deux conclurent un marché et c’est ainsi que commença la carrière de tueur à gage de l’elfe noir.

Mengil est souvent employé par ceux qui veulent faire un exemple de leurs ennemis, car il a gardé la manie d’écorcher ses victimes et abandonne souvent leurs corps pendus à un arbre ou empalés sur un pieu fiche dans le sol. Mengil a combattu dans tout le vieux monde, et ses elfes noirs, connus sous le noms de Dépeceurs, sont craints à juste titre, d’autant plus qu’ils sont souvent employés dans des missions d’assassinat où leur discrétion fait des merveilles.

Mengil s’est abandonné avec délice à la vie de tueur à gages, et il est plusieurs fois revenu à Naggaroth, où les Seigneurs Noirs l’emploient pour éliminer leurs rivaux. C’est au cours d’un de ses retours que Mengil a rendu visite au commandant de la Citadelle du Mépris, qui l’avait abandonné des années auparavant, et les détails de sa mort sont encore racontés avec effroi. il arrive que les Dépeceurs participent à une bataille, auquel cas ils s’infiltrent en territoire ennemi pour répandre terreur et confusion au sein même des lignes adverses.

***

Titubant dans la boue, le Capitaine Alessandro tenta désespérément de dégainer son pistolet. Deux petits carreaux d’arbalètes dépassaient de sa cuisse gauche, paralysant sa jambe. Ses hommes étaient éparpillés autour de lui, la plupart morts ou agonisants. Pourtant, la bataille contre les homme-rats avait bien commencé, les bêtes peureuses s’étaient enfuies devant la charge des Chevaliers à la Rose, la célèbre cavalerie lourde de Luccini, et les volées ordonnées des arbalétriers d’Alessandro avaient fauché des centaines d’ennemis.

Puis ses hommes avaient commencé à mourir. Alessandro, tenant de rétablir l’ordre dans les rangs, avait ordonné de faire face à la nouvelle menace, mais aucun ennemi n’était visible, et de plus en plus de ses soldats tombaient sous une pluie de carreaux à la précision diabolique. En quelques instants, le régiment se débanda et Alessandro fut jeté au sol par deux carreaux pénétrant sa cuissarde. C’est alors que les elfes noirs apparurent, s’élançant depuis le couvert d’un bosquet pour tailler les tiléens en pièces à grands moulinets de leurs lames barbelées.

Les ténèbres continuaient de les envelopper, comme si elles répugnaient à les laisser échapper à leur étreintes. La boucherie avait commencé, et les assaillants arrachaient déjà la peau des mercenaires tombés, Leur capitaine écarquilla les yeux lorsqu’il vit une haute silhouette s’approcher, et il leva son pistolet d’une main tremblante. l’elfe noir siffla entre ses dents en secouant la tête. La silhouette leva la main et un nouveau carreau vint transpercer le bras d’Alessandro, l’obligeant à lâcher son arme. Grand et pâle, son élégance et son port altier contrastaient avec la démence qui se lisait dans son regard noir, un regard rempli de folie et de mort. il portait une cape , et le cœur d’Alessandro faillit s’arrêter lorsqu’il reconnut le tatouage que portait son employeur.

L’elfe noir se rapprocha du capitaine tiléen en tirant un large couteau barbelé de sa ceinture.

“Ne t’inquiète pas, ta peau rejoindra bientôt celle de ton mécène.” promit Mengil en faisant décrire quelques passes à son armes.
Alessandro fouilla hâtivement dans sa ceinture, en tira une bourses pleine d’or et l’offrit à son tueur, mais l’elfe noir se contenta de rire doucement.

“L’argent de fait pas le bonheur, mon ami,”dit ‘il alors qu’un sourire cruel dévoilait ses dents pointues,’mais ce que je vais te faire y contribue…”

Le regard de Mengil s’enfiévra lorsqu’il trancha prestement la gorge du tiléen, puis il commença à dépecer méthodiquement sa nouvelle victime.

Compilé par Withosk
Source : White Dwarf n°121
Retranscrit en juillet 2007 pour Le Sanctum

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