Anurell

Eldril s’emmitoufla dans son manteau et porta son regard à l’horizon, vers l’orient. Alors que les étoiles disparaissaient dans le ciel azuré de l’aurore, il se demanda si sa destinée était de périr sur ces terres abandonnées et incultes.

Derrière lui, cule falaise abrupte s’élevait, sombre et rocailleuse, dominant son groupe de guerriers. A sa base, ensevelis sous le lierre comme sous une (unique tapisserie, se dressaient les piliers de granit du tombeau d’Anurell. Il avança la main pour caresser la pierre froide. Des siècles auparavant, Anurell le grand explorateur avait succombe en ces lieux, après que lui et son équipage eussent fait naufrage sur ces côtes. Aujourd’hui, Eldril était là en éclairent-, précédant /’armée du seigneur Dramalliel, afin de récupérer sa dépouille et de trouver l’ancien et puissant joyaux connu sous le nom de Pierre du Navigateur.

Il se remémora le dur périple accompli depuis la côte. Ils avaient marché sans relâche pendant trois jours, remontant le cours de la sombre rivière qui serpentait parmi les pics montagneux. Pendant qu’ils s’enfonçaient dans les terres, Imrallion, le champion attitré du seigneur Dramalliel, les avait survolé sur son aigle de guerre, effectuant aile reconnaissance silencieuse des terres alentour afin de les prévenir dit moindre danger.

Lorsqu’ils atteignirent la vallée dit tombeau d’Anurell, Imrallion repartit guider le corps principal de l’armée et ce fut à ce moment lit que le désastre survint. Alors que le petit groupe d’elfes se rapprochait de lit tombe, il fut attaqué par nue bande de loups sauvages montés par des hobgobelins. Ils réussirent il repousser les créatures mais un grand nombre (le guerriers elfes tombèrent sous une pluie de flèches empennées de noir ou furent fauchés par la soudaineté et la férocité de l’attaque.

Eldril avait immédiatement emvoyé un messager au seigneur Dramalliel pour qu’il se hâte avant que les hobgobelins ne se regroupent et n’attaquent à nouveau. Toute la,journée ils avaient scruté le ciel en attendant le retour d’Imrallion mais il n’y eut aucun signe du puissant guerrier ni de son aigle “Aile de Mort”. Plus tard dans l’après-midi, les collines alentour résonnèrent de l’écho de tambours et de trompettes. Ses éclaireurs l’informèrent qu’une vaste armée de nains du Chaos s’avançait vers eux, alertée sans aucun doute par ces ignobles hobgobelins. Juste avant la tombée (le la nuit, il aperçut deux bêtes ailées volant très haut au-dessus du tombeau. Il pensa que c’était Imrallion et le seigneur Dramalliel venus à leur rescousse mais, alors que les créatures se rapprochaient, il réalisa que les deux monstres étaient entourés de flammes et de volutes de fumée. Il s’attendait nu pire.

Il savait que les nains des ténèbres ne connaissaient pas l’étendue de ici force elfique et qu’ils ne croiraient pas les dires (les hobgobelins. Il savait également que s’il pouvait tenir encore un heu, ici force principale des hauts elfes menée par les Heaumes d’Argent et les Chevaliers Errants, arriverait bientôt pour les secourir. Inquiet, il posta des sentinelles et s’installa pour la nuit en attendant l’aurore…

“Mon seigneur ?”, Eldril se retourna, sortant de ses pensées. Devant lui se tenait un jeune elfe. La finesse de ses atours indiquait soit appartenance n la noblesse niais sa voix trahissait un sentiment de peur. Eldril hocha la tête. “Les sentinelles rapportent des mouvements vers le nord et l’ouest. Elles pensent que l’ennemi est proche et se prépare au combat”. D’où il se tenait, Eldril ne pouvait distinguer que les silhouettes des sentinelles, montant la garde en bordure des arbres. Il se retourna vers son messager “Va mon brave, n’aie aucune crainte et fourbis tes armes”.

Alors que le soleil se levait, la branle glaciale qui, tout au long de la nuit, avait enveloppé la vallée et gelé le cœur et les os des guerriers d’Eldril, se dissipait sous les rayons matinaux. Vers l’ouest s’étendait la large vallée, s’étirant en pente douce vers les berges des sombres flots de la rivière. Des limites du camp, une sentinelle accourut “Mon seigneur, l’ennemi est sur nous, ils montent leurs diaboliques machines de guerre sur les collines, là-bas !”.

Eldril resta silencieux. Il regarda le messager en pensant à la bataille de la veille, le sang, la peur et ses frères d’armes tombant autour de lui. Alors qu’il serrait son épée et se préparait n vendre chèrement sa vie, il entendit une clameur venant du sud. Le cri triomphant se répercuta dans toute la vallée. C’était le cri de guerre de Dramalliel ! L’armée (les hauts elfes était enfin arrivée…

Compilé par Kragor
Source : White Dwarf n°6 - Octobre/Novembre 1993
Retranscrit en juillet 2007 pour Le Sanctum

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